Le plan Villepin
« C’est sur les enseignants que repose le succès de tout ce que nous pourrons entreprendre pour l’éducation de nos enfants ». Dominique de Villepin a présenté comme prévu le 1er décembre son plan « pour l’égalité des chances » présenté comme un remède à la crise des banlieues. Six points concernent l’éducation.
Dans le primaire, le premier ministre souhaite généraliser l’évaluation en lecture et écriture en CE1. Celle-ci a été mise en place partiellement à la rentrée 2005. Les élèves en difficulté bénéficieront d’heures de remédiation en petit groupe dans le cadre des PPRE, un dispositif dont l’efficacité est contesté.
L’apprentissage à 14 ans sera proposé dès la rentrée 2006. « il s’agit, sans remettre en cause l’obligation de scolarité jusqu’à 16 ans qui est un droit, de donner la possibilité à des jeunes qui ne s’épanouissent pas à l’école de s’engager dans des parcours différents… La première année doit permettre aux jeunes de découvrir les métiers dans l’entreprise, tout en consolidant l’acquisition du socle commun des connaissances. A partir de 15 ans, ils pourront bénéficier d’un vrai contrat de travail. L’apprentissage junior sera ouvert aux jeunes qui le souhaitent : ils pourront retrouver à tout moment le collège s’ils le désirent » promet le ministre.
En lycée, le ministre promet de développer les BTS et de multiplier les licences professionnelles.
Les chefs d’établissement seront chargés de contrôler les familles d’absentéistes. Ils devront provoquer des « contrats de responsabilité parentale » « dans toutes les situations de défaillance familiale ». Les familles pourront se voir infliger des amendes ou la perte des allocations familiales.
L’orientation était sur la sellette après deux rapports très critiques. Le gouvernement souhaite créer « un service public de l’orientation ». Il associera les établissements d’enseignement, les chambres de commerce et les collectivités locales sous une forme encore imprécise mais sous pilotage des recteurs. On pourrait donc s’acheminer vers une réforme profonde des CIO, peut-être dans la direction souhaitée par le récent rapport de l’Inspection.
La carte des zep sera réformée avec l’objectif « de concentrer les moyens sur les établissements où les difficultés sont les plus lourdes ». Les enseignants des zep seront encouragés financièrement. Le gouvernement aidera les élèves « méritants ».
Le discours du premier ministre (en pdf)
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/flash/discours_villepin_011205.pdf
Pour lire les pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Rappel : L’Expresso du 29 / 11
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2005/11/index291105.aspx
Les réactions au plan Villepin
« Quoi de neuf, docteur ? » La FCPE dénonce » la vacuité de la pensée éducative du gouvernement… On nous annonce des mesures déjà mises en oeuvre ou déjà en chantier » estime la FCPE, faisant sans doute allusion à l’évaluation en CE1, à l’indemnité en zep, à la découverte des métiers en collège et aux licences professionnelles. La FCPE demande « une véritable réflexion sur l’évolution du système éducatif ».
Pour le Se-Unsa, » les propositions du premier ministre ne permettent pas de répondre à l’ambition affichée qui consiste à faire de l’égalité des chances une réalité pour tous… La focalisation sur la classe de CE1 est inquiétante. Elle ignore la nécessité de mise en place d’une stratégie plus globale d’apprentissage de la lecture étalée sur l’ensemble de la scolarité obligatoire qui devrait commencer ». Pour le Se-Unsa, l’apprentissage à 14 ans équivaut à une pré-orientation et « ne peut être une réponse aux difficultés scolaires des collégiens… En faisant rimer à nouveau difficultés et orientation professionnelle précoce, le gouvernement contribue à dévaloriser encore la voie professionnelle dans son ensemble ». Le syndicat juge peu intéressantes les mesures pour les zep : « lorsqu’elles s’intéressent aux personnels, elles envisagent surtout des incitations financières et… occultent l’impérieuse nécessité d’aménager leurs services pour que leurs conditions de travail avec les élèves, les familles et l’environnement de l’Ecole soient améliorées ».
Pour le Sgen-Cfdt, » le Premier ministre en arrive à proposer des rustines pour colmater les difficultés que rencontrent l’École et les jeunes… Une fois de plus on semble vouloir culpabiliser les « parents des enfants en grande difficulté » en oubliant que ces mêmes parents sont bien souvent eux-mêmes en grande difficulté (chômage, logement, …). Les parents ont bien entendu tout leur rôle à jouer, mais les menacer ne règlera pas leur désarroi. L’annonce d’un programme personnalisé de réussite éducative en CE1 est une fausse annonce, puisque ce programme figure déjà dans la loi Fillon ».
Pour le Snuipp, « le Premier Ministre a confirmé le choix délibéré de renoncer à s’attaquer à l’échec scolaire et de favoriser une véritable politique en faveur de la réussite de tous… La multiplication des évaluations (maternelle, CE1, CE2, 6ème, …), la confirmation du PPRE prévu par la loi Fillon ou le traitement hors de l’école des difficultés scolaires, dans le cadre des équipes de réussite éducative, ne constituent pas une politique qui vise à réduire les difficultés scolaires que connaissent environ 15 % d’enfants à l’issue de l’école élémentaire. La culpabilisation des parents et la menace de suspension du paiement des allocations familiales désignent certaines familles comme boucs émissaires et aggraveront leurs difficultés ».
Selon l’AFP, les régions, qui ont en charge l’apprentissage, sont réticentes. Elles s’opposent « à cette idée de l’apprentissage à 14 ou 15 ans qui remet en cause le principe de la scolarité obligatoire à 16 ans ».
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article949.html
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=051201
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=467
Le débat sur l’apprentissage à 14 ans
« On peut créer une voie de découverte des métiers ou du monde de l’entreprise, pourquoi pas à 14 ans, qui devrait conjuguer l’acquisition d’un socle commun de connaissances avec une approche plus diversifiée de l’enseignement et un suivi personnalisé ». Selon l’AFP, la confédération Cfdt juge « intéressant » un projet de découverte des métiers dès 14 ans, à condition que la scolarité jusqu’à 16 ans ne soit pas remise en cause et que le jeune puisse choisir.
Pour le Snes, « évincer des jeunes, notamment ceux des quartiers défavorisés, du cursus scolaire dès 14 ans ne résoudrait pas leurs difficultés et les stigmatiserait davantage ». Le syndicat demande » un tout autre budget de l’éducation nationale ».
L’Unsa « n’est pas opposée à l’aménagement de parcours adaptés pour les jeunes qui rencontrent de graves difficultés au cours du collège, à condition que ne soit pas remise en cause l’obligation scolaire jusqu’à 16 ans ». Le syndicat demande également des moyens pour la réussite de ces jeunes.
http://actu.voila.fr/Depeche/ext–francais–ftmms– emploieducation/051129154543.1by1push.html
http://www.snes.edu/snesactu/article.php3?id_article=1830
http://www.se-unsa.org/SpIp/IMG/pdf/Communique_UNSA_apprentissage.pdf
Le gouvernement incapable de changer le moule scolaire
« Le gouvernement persiste dans la même logique et applique à l’éducation une forme d’état d’urgence qui ne fait que repousser à demain les réponses aux questions qui se posaient hier ». Pour Emmanuel Davidenkoff, dans Libération, le gouvernement s’avère incapable de changer le modèle scolaire.
« La question la plus névralgique, et aussi la plus hérétique, n’est probablement pas «comment donner plus» mais «comment donner autrement» sans brader pour autant l’intégrité des savoirs à transmettre. Le hic, c’est que poser la question induit que le système éducatif, s’il ne crée pas les inégalités, contribue au moins à les maintenir ; voire qu’il en remet une couche, dans sa propension compulsive à hiérarchiser «bonnes» et «mauvaises» filières, à classer «bons» et «mauvais» élèves.. Le recours à l’apprentissage précoce ressortit à la même logique : plutôt que d’interroger l’incapacité du collège à diversifier ses approches pédagogiques, le gouvernement externalise le problème en direction des entreprises »
http://www.liberation.fr/page.php?Article=341960
Les apprentis juniors
« Quelle qu’en soit la forme définitive, «l’apprentissage junior» signera le retour d’un palier d’orientation en fin de cinquième et la fin de l’ambition d’amener tous les élèves au brevet dans les mêmes établissements ». Emmanuel Davidenkoff revient, dans Libération, sur la mise en place des « apprentis juniors » : « le classes de pré-apprentissage d’antan avaient vite acquis la réputation de « filières poubelles », ce qui risque fort de se reproduire avec les apprentis juniors ».
Car le ministre a bien réaffirmé que les apprentis juniors seront sous statut scolaire. » Ils sont sous statut scolaire et s’il y a des modifications législatives, on les fera en pleine concertation avec les partenaires sociaux pour qu’il n’y ait pas la moindre ombre sur ce dispositif, c’est bien un dispositif scolaire qui ne remet pas en cause l’école obligatoire jusqu’à 16 ans ». Un dispositif qui risque fort de tourner au ghetto et de ne donner accès ni à l’apprentissage ni à une réelle 4ème. Retour à la rue ?
http://www.liberation.fr/page.php?Article=338475
http://actu.voila.fr/Depeche/ext–francais–ftmms–emploieducation/051116084245.d0lnqpme.html
http://www.cafe-leblog.net/index.php?App
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/meirieu_index.aspx
Sur l’apprentissage à 14 ans
Dans L’Humanité, le sociologue Gilles Moreau évoque une « double peine ».« Mon sentiment est que cette mesure ramène à une idéologie des années soixante. Elle reconstruit l’idée que l’apprentissage est fait pour ceux qui ratent à l’école. Or il a changé… Cela étant, plus le niveau scolaire du jeune est élevé lors de son entrée en apprentissage, plus il a de chance de réussir son CAP et de poursuivre au-delà. C’est la preuve que les capitaux scolaires ne sont pas disqualifiés par le processus d’apprentissage, au contraire. En les opposant, l’apprentissage dès quatorze ans risque d’être une double-peine sociale : après avoir échoué en classe, les gamins risquent d’échouer en apprentissage… Cette proposition n’est-elle pas un contre-feu visant à détourner le débat du problème de fond, à savoir la paupérisation dans les cités ? D’autant que des dispositifs de préapprentissages existent déjà ».
La vision est toute autre pour l’éditorialiste du Figaro. « On attendait un point d’étape, on découvre une réforme de l’éducation. Réforme partielle, certes, et encore en pointillé, mais qui, par la philosophie dont elle s’inspire comme dans les mécanismes qu’elle veut mettre en oeuvre, tranche nettement avec des décennies d’«éducativement correct», à peine écorné par la loi Fillon… En proposant l’apprentissage volontaire à 14 ans, Villepin rompt avec un dogme, vieux comme le plan Langevin-Wallon, qui veut que tous les élèves, quelles que soient leurs aptitudes, quels que soient leurs souhaits, doivent recevoir exactement le même enseignement. C’est le fameux «collège unique», dont on connaît les conséquences: des enfants malheureux de poursuivre des études générales qui ne mettent plus les pieds en classe ou bien empêchent leurs camarades de travailler ».
http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-12-01/2005-12-01-819023
http://www.lefigaro.fr/debats/20051202.FIG0309.html
Quelle école pour les banlieues ?
Dans Le Monde, Alain Bentolila appelle à davantage d’exigence morale pour les élèves des banlieues. « Lutter contre la ghettoïsation scolaire, c’est introduire, pas à pas, dose après dose, des éléments de mixité culturelle et sociale : faire de la différence un principe positif de la politique éducative… Il faudra, dans des écoles ayant retrouvé progressivement une mixité désirée et contrôlée, être d’abord et avant tout d’une exigence absolue sur la probité intellectuelle que tout élève devra posséder en entrant au collège : exigence vis-à-vis de soi ; de ce que je dis, de ce que j’écris ; exigence vis-à-vis des autres, de ce qu’ils me disent, de ce qu’ils m’écrivent ». Un objectif louable mais que deviennent ceux qui ne répondent pas à ces conditions ? En fait ce raisonnement ressemble fort à la logique ségrégative actuelle de l’école.
Dans Le Figaro, l’ancien ministre Laurent Hénart défend l’idée de l’apprentissage mais pas à 14 ans. « En Centre de formation d’apprentis ou en lycée professionnel, les élèves acquièrent un socle de culture générale et des acquis de comportement qui leur permettront de s’insérer dans les entreprises où ils exerceront leur métier. C’est une formation exigeante ». Mais il reconnaît que ce n’est pas le cas des apprentis juniors : « Commencer ce type de formation suppose d’avoir acquis au préalable les savoirs fondamentaux et la maîtrise de soi. On peut douter que cela soit toujours le cas à 14 ans… Envoyer les jeunes des quartiers défavorisés en rupture avec l’école vers l’apprentissage le plus tôt possible ne suffit pas. Encore faut-il que des mesures d’accompagnement soient mises en place pour chacun d’entre eux ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-710755,0.html
http://www.lefigaro.fr/debats/20051116.FIG0145.html?074217
http://www.cafe-leblog.net/index.php?App
J.-Y. Rochex : l’apprentissage à 14 ans est un renoncement
« Non seulement je ne me réjouis pas de la décision de Villepin de rendre à nouveau possible l’entrée en apprentissage dès 14 ans, mais je suis très en colère, contre cette décision » annonce Jean-Yves Rochex, Paris VIII, sur le site des Cahiers pédagogiques. Pour lui, « la majeure partie de ces collégiens sont précisément ceux qui ne trouveront pas (et qui ne trouvent déjà pas quand ils sont en LP ou qu’ils cherchent à entrer en CFA) d’employeurs disposés à les accueillir, parce qu’ils sont les premières victimes de la discrimination à l’embauche (qui ne connaît nombre de nos collègues profs de LP qui ne décolèrent pas de ne pas réussir à placer leurs élèves issus des immigrations maghrébines et africaines en stage, alors que cela ne pose guère de problème pour ceux qui sont considérés comme franco-français ?) ».
Pour J.-Y. Rochex, « l’issue n’est pas, est moins que jamais dans le renoncement. Elle est dans une politique sociale et scolaire d’urgence et massive, qui traite les problèmes, non en aval, quand le réalisme conduit à penser qu’il ne reste qu’à choisir entre la peste et le choléra, mais le plus précocement possible, dès les toutes premières classes et en particulier dès l’entrée en « littéracie »… Oui j’ai la rage au coeur, mais j’ai bien du mal à trouver des motifs de réjouissance, en ce jour où on nous apprend que l’état d’urgence, qui veut nous faire croire que la France est en guerre contre un ennemi de l’intérieur comme elle était supposée l’être il y a 50 ans contre un supposé ennemi extérieur, est prorogé pour trois mois ».
Article des Cahiers pédagogiques
http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=2005
Rappel : éditorial du Café pédagogique
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/meirieu_index.aspx
Voyage chez les pré-apprentis
Ils ont 15 ans et sont en pré-apprentissage. Catherine Rollot, du Monde, leur a rendu visite et montre un système assez dur. « Physiquement et mentalement c’est dur, on a la pression et en plus on travaille toute la journée sans être payé » témoigne un garçon de 15 ans qui préfère les cours, moins fatigants. Pour un autre, « 14 ans c’est trop tôt. A cet âge là onne sait pas ce que l’on veut faire ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-706693,36-712910@51-653571,0.html
L’apprentissage n’est pas une réponse adaptée aux jeunes non qualifiés
« Derrière une idée simple, l’apprentissage se compose en fait d’espaces divers… dont le plus dynamique actuellement n’est peut-être pas le mieux à même de répondre au principal enjeu des politiques de l’emploi : réduire le chômage des jeunes ». Dans une étude qui compare rémunération et chômage après ou sans apprentissage, le Céreq met en évidence l’éclatement de l’apprentissage ne trois branches nettement différentes en terme de débouchés.
Un premier apprentissage correspond à des métiers anciens, comme la coiffure, le commerce alimentaire ou l’hôtellerie – restauration. « Centré sur les CAP, cet ensemble se situe à contre-courant de l’évolution générale de l’apprentissage. Ainsi, entre 1995 et 2003, les effectifs d’apprentis ont globalement augmenté mais ils ont diminué de 13 % dans les métiers de l’alimentation et de la cuisine, de 16 % dans l’hôtellerie-restauration. Ces métiers sont pour certains saturés, tel coiffeur ou employé de pharmacie. D’autres sont devenus peu attractifs pour les jeunes qui s’orientent aujourd’hui vers l’apprentissage ». Résultat : pour les jeunes peu qualifiés l’apprentissage n’est pas ,pour le Céreq, une réponse efficace.
Mais alors comment expliquer son succès ? C’est qu’il existe deux autres formes d’apprentissage qui fonctionnent mieux. Une seconde forme « relève de la stratégie.. de branches professionnelles – le bâtiment et la mécanique automobile constituent les deux grands exemples – dont l’objectif est la production collective de qualifications négociables sur un « marché professionnel » où puisent des entreprises de différentes tailles… Quand la conjoncture d’un secteur d’activité est favorable, les effectifs d’apprentis progressent… Lorsque le secteur recrute peu, un glissement de l’apprentissage s’opère du niveau CAP et BEP vers le niveau baccalauréat, comme ce fut le cas pour l’électricité et la mécanique automobile entre 1995 et 2003 ».
Le troisième ensemble est le territoire du « nouvel apprentissage ». Il est investi massivement par l’enseignement supérieur : les écoles de commerce, universités. Il prépare à des professions qui auparavant étaient alimentées soit par des diplômés ayant suivi un enseignement général ou technologique par la voie scolaire, soit par la promotion interne ou la formation continue des salariés : cadres et techniciens commerciaux, cadres de gestion, métiers de la banque et de l’assurance, ingénieurs de production… C’est cet ensemble qui a connu l’expansion la plus nette ». Mais il n’est pas accessible aux jeunes des banlieues.
http://www.cereq.fr/pdf/b223.pdf
Le CSE rejette l’apprentissage à 14 ans
« Avec le Premier ministre, nous avons décidé de créer une nouvelle forme d’apprentissage, « l’apprentissage junior », qui pourra commencer dès l’âge de 14 ans. Il s’agit, sans remettre en cause l’obligation de scolarité jusqu’à 16 ans, de donner la possibilité à des jeunes qui ne s’épanouissent pas à l’école de s’engager dans des parcours différents ». G. de Robien a présenté le 8 décembre au Conseil supérieur de l’éducation le projet d’apprentissage à 14 ans. Selon lui, « le parcours de l’apprenti junior comprendra 2 étapes : une première étape ouverte à partir de 14 ans, qui sera un parcours d’initiation aux métiers, qui devrait durer un an, sous statut scolaire, et qui alternera enseignements généraux, technologiques, pratiques, et stages en entreprises… La deuxième étape consistera en la signature d’un contrat d’apprentissage, à partir de 15 ans ».
» Loin de répondre à la demande des jeunes d’égalité des droits, loin de répondre à leurs besoins, c’est une mesure supplémentaire de renoncement et de stigmatisation pour une partie de la jeunesse », ont répondu la Fcpe, la Cgt, la Fep-Cfdt, la Fsu, la Ligue de l’enseignement, le Sgen-Cfdt, l’Unl, et l’Unsa-éducation. « Loin de constituer une voie de diversification au collège, cette mesure signe la fin du collège pour tous. Elle organise l’éviction précoce des élèves en difficulté en mettant en place une voie d’exclusion. En outre, en répondant à l’échec scolaire par l’apprentissage, on dévalorise de fait la voie professionnelle et on s’exonère de toute réflexion sur les causes de cet échec ».
Le CSE a donc rejeté l’apprentissage à 14 ans. Cette décision n’a que valeur consultative. Ont voté pour le Medef et la Peep.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=20051281611
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=468
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/meirieu_app.aspx