« Si l’apprentissage à 14 ou 15 ans est inacceptable dans les conditions actuelles, il soulève des questions pressenties par l’opinion publique: comment faire évoluer le temps de la scolarisation en augmentation sans couper les jeunes du monde des adultes, rendant ainsi l’entrée dans le travail plus difficile?; comment augmenter l’investissement des jeunes pour le travail scolaire? ; comment rapprocher l’école de la vie? ; comment élargir notre conception de ce que nous avons à apprendre? » Jacques Nimier n’essaie pas de défendre l’apprentissage à 14 ans voulu par le gouvernement. Mais, pour lui, « l’opposition entre les professionnels qui sont, dans leur ensemble, contre cet apprentissage et l’opinion publique qui, elle, est majoritairement pour, au moins pour les enfants des autres! , nous oblige à réfléchir et à complexifier la question en la replaçant dans un contexte plus large. Il ne suffit pas d’être « pour » ou « contre » mais il faut essayer de comprendre ce qui se joue là ».
Et pour lui, ce qui se joue c’est le temps des apprentissages dans la vie. « Actuellement la scolarisation est souvent « linéaire », d’un bloc: on apprend et ensuite on va travailler. Réfléchissons à une organisation qui permettrait davantage d’allers et retours… Ainsi pour ce qui nous concerne, nous enseignants (il faut bien balayer devant sa porte!), n’y aurait-il pas intérêt à avoir des temps intermédiaire entre études et travail, ou conjointement à eux, sous forme « d’aide aux devoirs », « d’aide à l’éducation » , de « surveillance » « d’aide à l’enseignement » etc. Il faudrait rendre obligatoire un tel parcours et non le réserver à ceux dont les études ne peuvent être payées par les parents. Ce serait offrir aux jeunes l’occasion d’expérimenter le métier d’enseignant et de s’assurer qu’ils en ont les capacités. Cela permettrait à l’Institution de recruter d’une façon plus pertinente ».
J. Nimier ouvre un nouveau dossier sur l’évaluation avec un article de Claude Thélot . Pour lui, « plaider pour que l’évaluation et ses résultats aient des conséquences en interne, c’est-à-dire aide les acteurs du système éducatif à améliorer leurs pratiques au service d’une École plus efficace et plus juste, cela n’est concevable que si les acteurs disposent d’une certaine autonomie. L’évaluation est dans cette perspective la contrepartie naturelle, et même nécessaire, de l’autonomie ». A voir également dans ce dossier un article sur la docimologie, une réflexion sur les sanctions et sur l’évaluation elle-même : que dit-elle à l’élève ?
Apprentissage à 14 ans
Dossier évaluation