« Les individus interrogés n’hésitent pas à se déclarer sous-payés ; ils ne se déclarent pourtant jamais sous-employés, ni même occupés à des activités sous-qualifiées. Ils recourent dans ces cas à la fameuse expression de « petit boulot » qui marque la différence d’avec le « métier ». C’est dans un tout autre registre que se dit quelque chose de la distorsion qu’ils éprouvent entre la formation et l’emploi : dans celui du leurre qu’a pu constituer un diplôme dont l’issue sur le marché du travail s’avère déconcertante ». Dans une étude publiée par le Céreq, Henri Eckert (Céreq) analyse le sentiment de déclassement des bacheliers professionnels du secteur industriel.
Leur insertion professionnelle se caractérise par le fait qu’ils commencent le plus souvent leur métier sur des postes d’ouvriers ce qui dévalue à leurs yeux leur diplôme. « Cette relation à l’institution scolaire est marquée par la difficulté du parcours qu’ils y ont accompli : scolarité médiocre à l’école primaire puis au collège ; orientation précoce vers l’enseignement professionnel, le plus souvent imposée et, par conséquent, subie ; parcours au lycée professionnel souvent plus flatteur mais, du fait de l’échec qui y a mené, désenchanté ; ouverture – presque – inespérée vers le baccalauréat ; obtention du titre lui-même, au coût moyen sinon au moindre effort et, ultime désillusion, impossibilité de poursuivre au-delà en vue de préparer un BTS… Parcours qui tendent à enfermer dans une destinée ouvrière ». L’ouverture des BTS aux élèves de bac pro pourrait apporter une réponse à ce sentiment de déclassement.
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