Dominique de Villepin a annoncé le 1er décembre l’instauration de « contrats parentaux » pour encadrer et sanctionner les parents défaillants. Le Monde interroge deux acteurs de terrain. Pour Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, « on peut douter de la capacité des familles à entendre et comprendre ce qui est attendu par la puissance publique. Si elles étaient capables de signer un contrat libre et réfléchi, elles auraient été capables de mettre en oeuvre par elles-mêmes ce qu’on attendait d’elles… S’ajoute un problème de fond : les allocations familiales sont un droit de chaque enfant. Sanctionner toute une famille parce que l’un des enfants a posé problème revient à sanctionner ceux qui n’ont rien fait. Une campagne télévisée sur l’exercice de l’autorité parentale serait préférable à ces contrats de culpabilisation ».
Pour Christophe Michel, principal de collège à Meaux, » l’idée d’un contrat de responsabilité parentale me paraît intéressante. Car la contractualisation devrait lever cet obstacle (celui de l’absence des familles aux réunions). Reste à savoir à quel moment la phase répressive va être mise en route. Par expérience, je sais que les familles touchées par l’absentéisme scolaire cumulent aussi bien d’autres difficultés. Si elles ne remplissent pas leur contrat, la suspension des allocations familiales risque de les faire sombrer. L’autre interrogation concerne l’articulation de cette mesure avec les programmes personnalisés de réussite éducative ».
Article du Monde
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