– La grève des directeurs
7 ans… Signe d’inefficacité ou d’opiniâtreté ? S’il est certain que la récente grève des inspecteurs semble faire réagir plus vite le ministère que celle des directeurs d’école, l’intersyndicale appelait le 21 septembre à une nouvelle journée d’action d’un mouvement unitaire démarré il y a déjà sept années…
Le Monde évoque dans son numéro du 19 septembre le « ras le bol des directeurs d’école » qui entament leur 6ème année de grève administrative. » Je suis DRH pour les personnels municipaux dans l’école. Je suis secrétaire, assistante sociale, standardiste, chef de travaux quand il y a une fuite, intendante pour les commandes, concierge pour surveiller l’entrée. Et météorologue, quand la mairie me demande en novembre combien de sacs de sel il faut commander pour les gels à venir dans la cour de recréation ! » évoque une directrice. Plus simplement on leur demande une curieuse bivalence : devenir chef d’établissement tout en restant instit.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-690461@51-653571,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-690462@51-653571,0.html
A Strasbourg, les directeurs d’école se sont cotisés pour offrir un sonotone au ministre accusé d’être sourd. A Marseille ils ont affrété une galère. Un peu partout ils se sont rassemblés devant les inspections académiques. France Info en a rendu longuement compte en interviewant une directrice d’école .
Pour l’intersyndicale Snuipp, Sgen et Se-Unsa, qui se félicite de l’ampleur de cette journée, « il y a urgence à sortir de l’impasse dans laquelle se trouve ce dossier, en traitant, sur le fond, les demandes des personnels ». Le ministère a annoncé sa volonté de »relancer la réflexion et la concertation ». Un pavé de plus dans la mare de la langue de bois ? L’avenir le dira…
http://permanent.nouvelobs.com/social/20050921.OBS9818.html
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=050921
Le Se-Unsa appelle désormais au report du premier conseil d’école, le SNUipp et le SGEN demandent de diffuser une lettre aux parents.
« En attendant le carton d’invitation à la table des négociations », le Se-Unsa appelle les directeurs d’école à la grève du zèle. Il leur demande d’organiser l’élection des représentants des parents par correspondance uniquement et la première réunion du conseil d’école dans la semaine du 28 novembre au 2 décembre.
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=050930
Le SNUipp et le SGEN, eux, préfèrent demander aux enseignants de profiter de l’occasion pour diffuser une lettre d’information
http://89.snuipp.fr/article.php3?id_article=430
– Après la journée de mobilisation du 4 octobre, ne vois tu rien venir ?
Signe des temps ? Il y avait pour une fois moins d’enseignants que de personnels d’autres services publics, voire du privé, dans les cortèges du 4 mai qui ont renoué avec une mobilisation à la hauteur de celle de mars dernier. Affichant leur volonté de construire dans l’unité « de nouvelles initiatives », la FAEN, la FERC-CGT, la FSU, le SGEN-CFDT et l’UNSA-Éducation dénoncent « l’autosatisfaction » du ministre de l’Éducation nationale, et appellent « solennellement à entendre les aspirations portées par le mouvement et à y répondre concrètement » par un changement en matière de politique éducative, de choix budgétaires et de dialogue social.
Le élections professionnelles qui se profilent déjà (novembre et décembre 2006 vont-elles permettre aux dix organisations qui demandent leur suffrages aux enseignants de travailler la main dans la main ? Pas sûr, d’autant plus que les personnels d’éducation ne semblent pas dans une phase de mobilisation montante… Mais avant décembre 95, rien ne permettait d’envisager l’explosion qui couvait…
– L’éducation avant 6 ans
Politiques d’accueil, formation des enseignants, adaptation à la scolarisation, approches pédagogiques : Marie Gaussel, sur le site de l’INRP, fait le point sur la littérature scientifique de plusieurs pays (France, Etats-Unis, Royaume-Uni principalement). Elle nous offre ainsi un riche panorama des situations et des recherches en cours.
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/octobre2005.htm
– De l’école au collège le niveau en langues se divise
A l’occasion de la Journée européenne des langues, plusieurs études officielles montrent un fort écart de niveau en langues vivantes de l’école au collège. Selon le ministère, la moitié des écoliers auraient une maîtrise « satisfaisante » de l’anglais ou de l’allemand à la fin de l’école. Quelques années plus tard, en 3ème, c’est seulement un collégien sur quatre qui a une bonne maîtrise de la langue. Il est vrai qu’à l’école, seulement 10% des écoliers arrivent à produire des écrits en langue étrangère.
Ces proportions varient-elles en fonction de la « difficulté » des langues ? A l’école primaire, où les compétences transmises sont essentiellement orales, on n’observe pas de différence entre l’anglais et l’allemand. Au collège l’espagnol se détache avec moitié de bon niveau, une proportion double de celle observée en anglais et allemand. Cela ne nuit pas à l’anglais qui caracole en tête des langues vivantes : 97% des élèves du second degré l’apprennent. Par contre l’érosion de l’allemand continue : à peine 16% des élèves sont germanistes contre 23% en 1995.
Rappelons que le gouvernement a annoncé une nouvelle politique des langues. Mais ses effets ne se feront sentir qu’en 2007. D’ici là, les mesures les plus importantes sont reportées. Par exemple les dédoublements en terminale générale qui étaient présentés comme une contrepartie de la suppression des TPE, sont devenus des allègements » ponctuels si ce n’est rarissimes. L’Inspection générale a demandé dans un récent rapport un recadrage vigoureux : « Dans la situation actuelle, la mission des inspections générales a constaté que les incertitudes du pilotage national se traduisent par la diffusion d’instructions peu explicites, l’absence de fixation d’objectifs chiffrés, de moyens spécifiques pour y parvenir et de cadrage des pratiques académiques ».
http://www.education.gouv.fr/stateval/noteeval/listne2005.html
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni/ni2005/ni0526.pdf
http://cafepedagogique.studio-thil.com/dossiers/r2005/
– Réactions syndicales
Pour le Snuipp, » pour augmenter encore les progrès des élèves, par exemple en compréhension orale, les efforts doivent porter sur la formation initiale et continue des enseignants ainsi que les conditions matérielles et pédagogiques de cet enseignement. Il faut, par exemple, que les effectifs soient allégés ». Le Se-unsa souligne lui que « le plan de rénovation des langues proposé par le ministère et l’adoption du cadre européen de référence ne s’accompagnent d’aucun effort en matière de formation et de recrutement… Enfin, la cohérence n’est toujours pas au rendez-vous : un élève qui commence l’apprentissage d’une langue vivante à l’école primaire n’a toujours pas l’assurance de le poursuivre l’année suivante puis au collège ».
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=050927
http://www.snuipp.fr/article2659.html
– Donner la parole aux élèves ?
Commentant les études publiées le 26 septembre sur l’enseignement des langues, François Monnanteuil, doyen de l’Inspection générale des langues, invite, dans Libération, les enseignants à laisser les élèves s’exprimer. » L’enseignement est encore trop tourné vers l’écrit.. Notre enseignement, en général, donne rarement la parole aux élèves… Les enseignants sont dans une quête de perfection, notamment grammaticale, peut-être excessive. Il faut trouver un juste équilibre entre exigence et mise en confiance : si les élèves pensent que tout ce qu’ils disent à l’oral peut se retourner contre eux, ils se taisent ».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=326675
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2005/09/index270905.aspx
– Risque de suppression des postes de « mis à disposition » : les associations montent au créneau.
Devant le risque de voir la loi leur demander de rendre les moyens d’enseignants « mis à disposition » qui assurent une part importante du fonctionnement des associations d’éducation populaire, conjugué à la baisse continue de leurs subventions d’Etat, les associations veulent mobiliser leur réseau et les enseignants.
http://www.laligue.org/laligue/rubriques/autres/actu/index.htm
http://www.lespep.org/ewb_pages/a/actualite_4576.php
– ZEP : pas d’utilité ?
Après l’article de Libération qui gratte où ça fait mal, les acteurs réagissent
http://www.association-ozp.net/article.php3?id_article=1447
http://www.association-ozp.net/article.php3?id_article=1541