« On peut se demander si une politique d’allongement de la scolarité est efficace pour réduire les inégalités sociales. On est amené à y voir plutôt une contre-réforme, donnant un peu plus aux défavorisés et la possibilité de rester au sommet aux plus avantagés. Etendre l’éducation est justement ce qui permet le maintien des inégalités sociales ». C’est dans une conférence tenue à Dublin que Marie Duru-Bellat (IREDU) a tenu ces propos assez sacrilèges. Son raisonnement s’articule en trois points : la distribution des diplômes demeure inégalitaire (85% des enfants de familles favorisées ont le bac contre 23% des enfants de parents inactifs), les diplômes se dévaluent avec leur massification, la mobilité sociale ne dépend pas que des diplômes, avec le même bagage les jeunes ont des chances inégales.
Pour Marie Duru-Bellat la poursuite de l’objectif de 50% de diplômés du supérieur finit par faire oublier que l’éducation sert à autre chose qu’à sélectionner et empêche de réfléchir sur l’éducation que l’on veut.
Etude