» On revient sans le dire à la réinstauration de filières. Cette forme de médicalisation de l’apprentissage qui reconnaît des déficits, tend à sortir l’élève de son milieu. Cela pose plusieurs problèmes. Soit ce traitement externalisé se fait en dehors des heures scolaires et ce n’est pas la solution pour les élèves qui ne sont pas enclins à aller à l’école avec le sourire. Soit il se fait durant l’école, et dans ce cas l’élève est sorti du cheminement normal. Il doit dès lors rattraper à marche forcée ce qui s’est passé durant son absence. Soit encore, l’élève est privé d’un certain nombre d’enseignements jugés plus accessoires et la remédiation est organisée pendant des activités plus agréables pour l’élève qui, du coup, n’est pas enclin à s’investir. Il se voit pénalisé dans tous les cas. Ces modèles, on le sait, ne sont pas ceux qui marchent le mieux ». Ce modèle c’est, on l’a reconnu, celui de la remédiation, du type des « programmes personnalisés de réussite éducative » (PPRE) mis en place par G. de Robien.
Marc Demeuse, université de Mons-Hainaut, y intervient dan un dossier fort intéressant sur l’évaluation. Pour lui la première condition d’une évaluation meilleure est à faire du côté des profs. » Il y a aussi un travail important à faire sur les représentations des enseignants concernant les valeurs de l’école. Il est en effet essentiel que les enseignants soient acquis à cette école qui, dans un souci louable et républicain, doit la même chose à tous les élèves. Le risque de retomber dans des pratiques ancestrales sera alors moins grand tout autant que d’adhérer à la logique de médicalisation où l’on externalise tout ce qui n’est pas conforme ».
Fenêtres sur cours 273 (en pdf)
Pour lire les pdf