» L’ANDEV… s’inquiète… aujourd’hui de l’apport réel de ce dispositif pourtant annoncé à grand renfort de communication. Afin d’obtenir des résultats quantifiés rapidement , les budgets qui commencent à arriver doivent être consommés au plus vite et il est à craindre dans ce contexte qu’il en résulte surtout un saupoudrage financier vers des actions dont l’intérêt et la continuité n’est pas acquise ». Pour Claudine Paillard, présidente de l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes de France, la mise en place frénétique des Projets Locaux de Réussite Educative (PLRE) s’accompagne de gaspillages et de désorganisations. Pire, les PLRE se font aux dépens de la politique sociale.
« En visant quasi exclusivement le traitement individuel, ceux ci posent de véritables questions de fonds et d’articulation avec les dispositifs existants qui risquent d’aboutir à des gaspillages financiers dans un secteur ou les politiques publiques restent pourtant à articuler » souligne-t-elle. Pour l’Andev, « les communes bousculées par les effets d’annonce et l’urgence des financements à utiliser ont dû boucler des dossiers très rapidement sans prendre le temps de la concertation nécessaire rendue particulièrement difficile du fait de l’étendue du domaine concerné ( secteurs éducatif , social et de santé )… De ce fait , les dossiers déposés reposent souvent sur des diagnostics engagés dans d’autres cadres (projets éducatifs locaux ,veille éducative, contrat de ville ….) et ressemblent plutôt à une addition d’actions éloignée de la notion de projet global et cohérent » . Résultat : malgré les annonces ministérielles, « on ne pourra obtenir des résultats concrets d’ici la prochaine année budgétaire ».
La mise en place des PLRE se fait aux dépens des dépenses sociales. « Parallèlement à la mise en place des financements des PLRE les crédits du volet social des contrats de ville diminuent .Même si le ministère s’en défend ,on se trouve bien dans le cadre d’un redéploiement d’un dispositif vers l’autre .Cette situation produit des tensions fortes entre les différents acteurs ,et la cohérence des actions envisagées dans le cadre des PLRE avec la politique de la ville est de ce fait variable selon les territoires et les méthodes d’interventions, mais le plus souvent difficile tant le PLRE semble signer l’abandon progressif de la politique sociale de la ville ».
L’Andev souligne également la redondance des dispositifs particulièrement dans l’enseignement primaire, et la confusion entre réussite individuelle et action individuelle.
L’Andev