Le grand remède de la loi Fillon ne serait-il que de la poudre de Perlimpinpin ? » La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 prévoit dans son article 16 qu' » à tout moment de la scolarité obligatoire, lorsqu’il apparaît qu’un élève risque de ne pas maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à la fin d’un cycle, le directeur d’école ou le chef d’établissement propose aux parents ou au responsable légal de l’élève de mettre en place un programme personnalisé de réussite éducative » (PPRE)… Le programme personnalisé de réussite éducative est l’un des dispositifs qui doit permettre de conduire la totalité d’une classe d’âge à la maîtrise des connaissances et compétences constitutives du « socle commun », à la fin de la scolarité obligatoire. Il constitue tout autant une modalité de prévention de la grande difficulté scolaire, visant à empêcher un redoublement, qu’un accompagnement de celui-ci lorsqu’il n’a pu être évité, afin de lui donner davantage d’efficacité. « . Deux décrets devraient prochainement définir les modalités de mise en oeuvre du PPRE. Mais EduScol publie dès maintenant un « Guide pratique pour l’expérimentation des programmes personnalisés de réussite éducative ».
Plutôt léger le « Guide pratique » ! 4 pages de consignes vagues ! Tout au plus y apprend-on qu’à l’école il sera appliqué au cycle des apprentissages fondamentaux et au CE2. Les enseignants utiliseront les outils d’évaluation existants (livrets d’accompagnement, évaluations nationales) sous la responsabilité du directeur d’école et de l’inspection. Au collège, le PPRE sera mis en oeuvre en 6ème sous la responsabilité du chef d’établissement et des professeurs principaux. Les PPRE prendront la forme de documents écrits.
Le document n’apporte pas d’information sur l’articulation du PPRE avec les moyens extérieurs à l’école comme les « dispositifs de réussite pédagogique ». Tout au plus sait-on que » Le programme personnalisé de réussite éducative peut intégrer des activités existant hors du temps scolaire, en particulier dans le cadre des dispositifs de réussite éducative, qui peuvent être utiles et complémentaires à l’action de l’école ou du collège. Ces activités n’ont pas un caractère obligatoire ; elles sont proposées et expliquées aux parents qui conservent le droit de décider de la participation de leur enfant ». Les questions pédagogiques sont complètement évacuées par le document. La mesure sensée réduire l’échec scolaire se bornerait-elle à un imprimé ?
Le Guide pratique du PPRE