« Le décret sur le remplacement des professeurs en cas d’absence sera publié à la rentrée… De leur côté les établissements d’enseignement disposeront des moyens nécessaires pour remplir les nouveaux objectifs qui leur ont été fixés en matière de soutien scolaire et d’enseignement des langues. » Lors de sa conférence de presse le 30 juin, D. de Villepin a affirmé sa volonté d’appliquer la loi Fillon, pratiquement annulée par le Conseil constitutionnel. Son ministre avait proposé de négocier l’application avec les syndicats. Il semble bien que le vent ait changé.
Comment dégager des moyens supplémentaires alors même que le ministère annonce 3.000 suppressions de postes ? D. de Villepin a une solution : il faut faire travailler davantage les enseignants. « Il y a 6.000 décharges à l’Education nationale, j’ai proposé aux fonctionnaires concernés de pouvoir effectuer une heure supplémentaire par semaine, ce qui représente une charge plus importante ». Le ministère envisage d’échanger les 100.000 heures de première chaire accordées aux enseignants contre une prime de 40 euros par semaine. Cela correspondrait à 6.000 emplois à temps plein.
La mesure est critiquée par les syndicats. Pour le secrétaire général de la FSU, « il faut d’abord donner aux enseignants un peu plus de temps pour travailler mieux ». Le Se-Unsa soulève une contradiction : « Alors que des milliers de jeunes diplômés sont au chômage, les professeurs titulaires d’un emploi devraient travailler davantage ! ».
Le « rapport annexe » de la loi sur l’école, avant son annulation, avait anticipé la difficulté et stipulait la suppression des décharges. Il précisait : « en raison de l’évolution des conditions d’enseignement, le fondement de décharges spécifiques désormais non justifiées devra être réexaminé ». Est-ce vers cette direction que le gouvernement s’oriente ?
Discours de D. de Villepin
Dépêche AFP
Communiqué Se-Unsa