» Il est fréquent que les élèves se sentent humiliés. Une enquête statistique avait montré que 50 % des collégiens estimaient avoir été humiliés par un enseignant. Mais cela ne signifie pas du tout que les enseignants se comportent, en tout cas sciemment, de manière humiliante ». Pour Pierre Merle, Université de Rennes, l’Ecole française ignore les principes généraux du droit et n’hésite pas à recourir à l’humiliation pour établir son autorité.
Libération consacre un éditorial et un dossier à la montée des sanctions dans les établissements. Un phénomène que le Café évoquait dans L’Expresso du 25 mai. Libération nous apprend que deux études, à Créteil et Caen, l’attestent. A Créteil de 1996 à 2004 les conseils de discipline ont augmenté de 60% et en 2003-2004 les exclusions définitives représentent 88% des sanctions. Une tendance au « durcissement » que F. Fillon a encouragée par sa circulaire sur les punitions collectives. D’autres mesures devraient amplifier le phénomène : la modification des conseils de disciplines, où les parents sont maintenant marginalisés, la « liberté pédagogique » reconnue aux enseignants par la loi Fillon et les « conseils pédagogiques » où ne siègeront pas les parents. La question posée est celle de la loi. Est-il bon pour l’Ecole que le législateur soit aussi le juge et le commissaire ?
Le dossier de Libération
Rappel : Article de G. Longhi dans Le Café
Rappel : L’Expresso du 25 mai