« Un calvaire depuis l’école maternelle. A tel point que nous aurions pu penser qu’il était bête et ne comprenait rien à ce qu’on lui disait, si nous n’avions pas eu la certitude, nous, ses parents, que c’était faux : il passait son temps à faire des puzzles et nous récitait des poésies par coeur à 3 ans… A 5 ans, il nous a demandé à apprendre à lire et il a fait tout le programme du CP en lecture et en maths. C’était une Formule 1 à la maison, mais il tombait en panne en passant la porte de l’école… Au bout de quelques mois, une enseignante a émis l’hypothèse de la précocité. Nous avons d’abord refusé le test et la psychologue, car nous avions une vision erronée de la précocité mais n’ayant pas d’autre issue, on s’est finalement résignés à cet examen. A la sortie, on nous a dit qu’il avait 150 de QI, et puis aussi : «Bon courage ». C’est que, pour cette mère de famille, citée dans le dossier que le Figaro Magazine consacre aux enfants surdoués, les difficultés commencent.
5% des enfants ont un QI supérieur à 125, ce qui représente quand même environ 1 enfant par classe. Les deux tiers rencontrent des difficultés en classe. Pour partie cela vient, selon Le Figaro, des représentations que véhicule le terme « surdoué ». » Il est indispensable de rassurer l’élève doué quant à la réalité de son intelligence, tout en lui suggérant que seul le mode d’emploi est sans doute à revoir. De même faut-il fournir aux enseignants et aux parents une grille de lecture du comportement de l’enfant permettant de le reconnaître tel qu’il est, avec ses ressources, ses besoins et ses différences » affirme Hélène Catroux, psychopédagogue.
En 2002, le rapport Delaubier avait préconisé un aménagement de la scolarisation pour ces enfants. On en retrouve un écho dans la circulaire de rentrée 2002 qui stipule que « on pourra ainsi envisager diverses modalités permettant d’adapter leur parcours scolaire à leur rythme d’apprentissage. Ainsi, la réduction d’une année au cycle central du collège peut constituer une forme de réponse adaptée à leur capacité et à leur vitesse d’apprentissage. De manière générale, on s’attachera, pour eux, à tirer un meilleur profit des dispositifs qui, tels les itinéraires de découverte, favorisent la conception de contrats individuels de travail ». Une formule reprise presque mot à mot, si ce n’est la référence aux IDD, dans la loi Fillon. Mais comment accueillir des élèves différents quand on gère l’individualisation par l’orientation précoce ?
Articles du Figaro Magazine
Rappel : Dossier MEN 2002
Rappel : Circulaire de rentrée 2002