« Vieux cancre sauvé au rattrapage » l’image est irrévérencieuse pour un monument national. Emmanuel Davidenkoff, dans Libération, l’ose et apporte des arguments. « Le bac ne donne aucun droit particulier » : l’inscription en STS ou en prépa se fait sur dossier et échappe totalement à l’examen, ce qui représente quand même 200.000 élèves.« Son coût est exorbitant ». Certes. « Il paralyse le système » puisque le mois de juin est désorganisé dans les lycées. « Il est injuste » pour E. Davidenkoff qui évoque des « tripatouillages de notes » . Ils expliqueraient les écarts entre académies et jurys. Bien d’autres raisons plus évidentes peuvent justifier ces écarts et l’harmonisation ne veut pas dire abus, au contraire.
Alors inutile le bac ? Sans doute pas quand on voit le stress qu’il génère chez les candidats. Le rater signifie pour des milliers de jeunes chaque année au mieux une année de perdue, au pire un chemin différent dans la vie. Il ne faudrait pas oublier qu’un tiers des jeunes quittent encore l’Ecole sans l’avoir. L’injustice commence peut-être après dans le taux d’échec important d’une partie des bacheliers dans les études supérieures. La moitié des bacheliers STT échouent à obtenir le Deug en 3 ans. C’est le cas de quatre bacheliers professionnels sur cinq. Des inégalités aussi fortes s’observent pour l’abandon d’études après le bac.
Article de Libération