« A Moulouwang, on cueille déjà les fruits de la cantine scolaire. Le directeur de l’école évalue à 95% la proportion de filles en age scolaire qui fréquentent maintenant l’école du village «Depuis deux ans, pas de mariage précoce». Le bilan est peut-être exagéré, mais il incite à l’optimisme. Ailleurs, à Goundaye dans le Mayo-Kani par exemple, l’engouement pour une école parrainée par le Pam (Programme Alimentaire Mondial) a été tel que le directeur, obligé de refuser des élèves trop nombreux, s’est mis des parents sur le dos. Le nombre d’écoliers dans le Nord a augmenté de 84%, et l’augmentation dans l’Extrême-Nord a été de 219% entre les années scolaires 1997-1998 et 2000-2001 ».
Au nord du Cameroun, la scolarisation des filles reste difficile dans une région où les mentalités sont restées traditionnelles. Clés du succès : la cantine scolaire et des dons de nourriture (50 kg de maïs ou de riz par trimestre) aux familles dont les filles fréquentent l’école, l’engagement des parents d’élèves qui gèrent la cantine et des enseignants. Dans Le Quotidien Mutations, X-L. Deutchoua nous fait partager les vies de Fatimatou et de son père Ali. Et aussi celles de Alifah Sale, le directeur, d’Inna Meiadja, cuisinière de l’école. Un très bel article qui éclaire les résistances à la scolarisation.
Car, à quelques kilomètres de là, « à Amfara, les portes de l’école étaient fermées le vendredi 6 mai dernier. «Les enfants n’ont pas mangé la veille, on ne peut pas les laisser partir à l’école», avouait un parent d’élève ».
Article du Quotidien Mutations