Par Norbert Troufflard
La loi DADVI est elle applicable ? En France neuf millions de français téléchargent illégalement de la musique sur le Net.
« La loi peut bien réguler et punir. Les internautes renâclent. Ils refusent d’acheter ce qu’ils trouvent gratuitement sur la Toile. C’est le b.a.-ba de l’économie marchande.
Le micmac qui résulte de ce texte mal perçu parce que mal conçu, inappliqué parce qu’inapplicable, appelle une clarification. Soit la prochaine majorité persiste à codifier une réalité par essence mouvante. Soit elle renonce au postulat selon lequel la gratuité c’est le vol. Car la gratuité de la musique en ligne est aujourd’hui perçue comme légitime, sinon légale. Les fans des Beatles trouvent aussi naturel de se connecter à un site d’échanges que d’écouter « Yellow Submarine » sur Radio Nostalgie sans bourse délier.
La radio, précisément, n’a ruiné ni les fabricants de 78-tours ni les organisateurs de concerts. C’est même l’inverse. Et pourtant, les uns et les autres le redoutaient. Simplement, au fur et à mesure que la TSF prenait son envol, un nouveau modèle économique a vu le jour, basé aujourd’hui sur la publicité, la redevance et la rémunération des artistes. Un précédent qui montre qu’il est nécessaire de faire preuve d’imagination plutôt que tenir neuf millions de téléchargeurs pour des délinquants. »