La rentrée 2005 s’inscrit-elle en rupture ? La circulaire de rentrée, publiée au B.O. du 5 mai, applique les premières orientations de la loi Fillon. Elle fixe 3 priorités : élever le niveau de formation des élèves, développer l’éducation à la responsabilité et consolider le pilotage de l’action éducatrice.
A l’école, l’accent est mis sur l’apprentissage de la langue mais sans dispositif nouveau si ce n’est l’attention apportée aux supports : « On veillera également à limiter les photocopies de documents élaborés par les enseignants ; à cette fin, on systématisera le recours à l’écriture dans ses formes les plus variées… Tous les domaines d’apprentissage offrent des occasions de lire : c’est pourquoi on préfèrera l’usage de manuels de lecture, dont les écoles se doteront en particulier pour la phase des premiers apprentissages structurés, et l’utilisation d’ouvrages littéraires ou documentaires ainsi que des outils multimédias recommandés par le ministère ». La rénovation de l’enseignement des sciences et de la technologie à l’école est une autre priorité : elle doit s’appuyer sur des activités expérimentales. Enfin les élèves du cycle III de l’école primaire doivent tous bénéficier d’un enseignement de langue vivante, l’allemand étant « encouragé ». L’enseignement de langues vivantes en grande section de maternelle est enterré.
Au collège, le texte inscrit également la priorité de la maîtrise de la langue « tous les enseignants, quelle que soit leur discipline, sont concernés ». La principale nouveauté est la mise en place de la nouvelle troisième avec l’option et le module de découverte professionnelle. Le texte annonce également que « les nouveaux programmes de langues étrangères du collège conçus selon le cadre européen commun de référence pour les langues du Conseil de l’Europe, seront arrêtés d’ici la fin de l’année scolaire. Ils entreront en vigueur à partir de la rentrée 2006 ». Les élèves ayant suivi des cours d’allemand à l’école primaire pourront le garder en sixième dans le cadre de classes « bilangues ». La circulaire annonce que les textes sur le nouveau brevet seront publiés d’ici la fin de l’année scolaire. L’ASSR sera passée à partir de 2006 sur poste informatique.
Au lycée, les principales nouveautés concernent les TPE : leur intégration comme épreuve anticipée du bac est confirmée pour la première fois dans un texte réglementaire, mais on ignore encore comment cette évaluation sera organisée. Est-elle même possible sans redéfinition des TPE ? L’effort pour les langues vivantes se limite au dédoublement de la seule première langue vivante en terminale des séries générales. Le ministre rappelle que la nouvelle filière STG pourra accueillir des élèves de BEP : « des structures ou des dispositifs pédagogiques d’adaptation seront prévus dans chaque académie pour faciliter l’accueil de ces élèves ». Mais les horaires officiels des 1ères d’adaptation sont abrogés précise le texte…
En voie professionnelle, le ministre veut développer le bac professionnel en 3 ans et lutter contre les sorties sans qualification. Mais aucun dispositif nouveau n’est annoncé.
L’éducation à la responsabilité promue par le ministre vise, peut-être sous la pression du mouvement lycéen, à associer davantage les délégués des élèves à la vie de l’établissement. « Dans les établissements, le délégué de classe est le premier maillon de la représentation des lycéens. À ce titre, son implication, en particulier dans l’organisation des heures de vie de classe, doit être renforcée. Il serait ainsi souhaitable qu’une fois par trimestre, les délégués de classe soient chargés de l’organisation de l’heure de vie de classe et qu’ils en établissent un compte rendu… Pour faciliter l’exercice du mandat des différents représentants des lycéens, le conseil national de la vie lycéenne recommande, lorsque les locaux des établissements le permettent, de prévoir une salle des délégués, équipée si possible de postes informatiques et d’un accès à internet ». La circulaire invite à faire participer le vice-président du CVL au conseil d’administration.
Les TIC restent une préoccupation de la rentrée. « La maîtrise des TIC constitue un facteur de réussite déterminant pour la poursuite des études et l’insertion dans la vie active de chaque élève. À chaque niveau d’enseignement, il appartient aux différents acteurs institutionnels de renforcer les moyens et dispositifs déjà mis en place afin de poursuivre la généralisation de l’utilisation des TICE, de consolider la mise en oeuvre du B2i de niveaux 1 et 2 et de valider, selon les cas, ces niveaux à l’école, au collège ou au lycée. Le pourcentage d’élèves qui quittent l’école primaire en ayant acquis le niveau 1 du B2i devra être sensiblement amélioré durant l’année 2005-2006… L’objectif est que l’ensemble des élèves de collège puisse présenter le B2i de niveau 2 à l’horizon 2007, en vue d’une prise en compte pour l’obtention du diplôme national du brevet ».