Et quatorze mois plus tard … le réseau devient réalité.
En janvier 2004, l’enseignement agricole public se réunissait à Clermont Ferrand pour dresser l’inventaire de ses réalisations en matière de FOAD et poser les premières pierres d’une organisation en réseau, adaptée au contexte réglementaire et économique. A peine plus d’un an après, c’est sur le site historique de la Bergerie Nationale à Rambouillet qu’est né Préférence Formations, fruit de quatorze mois de réflexions collectives.
Des réflexions et de l’action
Ainsi, le nom du réseau, le logo ou encore le mode de pilotage du réseau ont été définis après des débats rassemblant acteurs de terrains, représentants de l’autorité académiques et opérateurs nationaux. Puis, un comité provisoire a été chargé durant six mois de rendre opérationnels les objectifs fixés et de mettre en place l’organisation.
Première réalisation concrète, le catalogue de formations rassemble une offre de 68 dispositifs de FOAD, allant du module court au diplôme complet et touche des domaines variés, tels que le développement durable, la vigne et le vin, l’horticulture, l’agroalimentaire ou l’agriculture biologique. Sous forme papier dans sa première version, il sera prochainement proposé en format numérique, avec une mise à jour constante pour intégrer de nouveaux dispositifs. Le catalogue est complété par un numéro vert unique pour répondre aux demandes et orienter les apprenants potentiels vers le centre de formation le plus proche. Un site spécifique sera bientôt mis en ligne.
Les valeurs et principes
La valeur fondatrice et partagée du réseau est d’être en mesure, partout sur le territoire de prendre en compte et de répondre à une demande en privilégiant la proximité. Elle suppose une adhésion volontaire des établissements, prévue dans les statuts, mais également une déontologie à observer pour éviter tout effet de dumping ou de concurrence interne. Car, si les valeurs humaines et pédagogiques de l’approche éducation permanente sont prégnantes, la réalité économique pour un monde agricole en perte de vitesse a force de nécessité. Voir un centre proposer un dispositif en FOAD hors de son champ de compétences alors qu’une formation du même type est dispensée en présentiel par un centre voisin est une crainte exprimée fréquemment par les responsables d’établissement. Une régulation à l’échelon national ou régional s’avèrera sans doute nécessaire pour prévenir tout risque de cannibalisme de ce type.
La mise en oeuvre
Miser sur le réseau pour se développer et se pérenniser est un pari pour les centres adhérents : celui de modifier ses pratiques, son organisation dans une perspective d’ouverture plus grande sur le territoire. D’un côté, des centres producteurs proposent des dispositifs de FOAD qui répondent à des critères d’opérationnalité (le centre a déjà mis en œuvre le dispositif) et de qualité. De l’autre, des centres utilisateurs proposent à un demandeur (ou à un collectif) un dispositif du catalogue après une analyse de ses besoins. Le centre utilisateur achète le dispositif au centre producteur selon un prix et avec des prestations définies à l’avance. Il facture le dispositif et les services complémentaires au financeur de la formation. Il est adhérent au réseau et a versé une cotisation (600 euros) à Préférence Formations. Il devra répondre à des critères qualité attestant qu’il peut accueillir et accompagner des apprenants en FOAD. Le centre producteur reverse à l’organisation 10 % de la somme perçue. Cotisations et reversements devront à terme assurer l’autofinancement des activités de l’organisation.
Des missions pour l’organisation en réseau
Le rôle de Préférence Formations est de mutualiser les offres de dispositifs, de développer une politique de communication à destination des financeurs, des prescripteurs et des demandeurs potentiels de formation. Côté offre, il sera aussi de détecter des besoins émergents et de solliciter le réseau pour construire une réponse. Côté centre utilisateur, l’accompagnement au changement paraît nécessaire tant pour l’organisation du centre que pour la professionnalisation des acteurs ou le contrôle des coûts.
Les représentants des établissements d’enseignement agricole public, présents à Rambouillet malgré les intempéries, ont répondu à l’unanimité « oui » pour une adhésion au réseau. Les témoignages très favorables de représentants du FAFSEA (OPCA fonds d’assurance formation du secteur agricole), de la Direction Générale à l’Emploi et à la Formation Professionnelle (DGEFP) et d’un CARIF (INFFOLOR) ont certainement favorisé cette unanimité. Ils ont mis en avant l’avantage d’une offre structurée, basée sur des critères qualité et permettant une réponse individualisée au besoin de formation.
Des quatorze mois de réflexions et de débats ont émergé questions et propositions structurantes pour le réseau (voir ci-dessous). Certaines ont reçu des réponses d’autres doivent encore être approfondies. Alors, donnons rendez-vous aux acteurs de l’enseignement agricole public dans quatorze mois, pour une première évaluation du fonctionnement de Préférence Formations à la lumière de réactions d’utilisateurs et du flux d’activités au sein du réseau.
Monique Royer
Le séminaire de Clermont-Ferrand
http://www.educagri.fr/cnpr/seminaire/primofoad.htm
http://cafepedagogique.net/dossiers/foad/index.php
Présentation de Préférence Formations
http://www.educagri.fr/reseaux/preference/formation.htm#auteur
Neuf questions émergentes pour les centres lors des quatorze mois de travaux
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