C’est officiel : mention « convenable » pour l’Ecole française selon l’enquête internationale PISA réalisée par l’OCDE dans une quarantaine de pays. Près de 5.000 élèves français âgés de 15 ans ont participé en 2003 à une vaste enquête internationale menée par l’OCDE dans 40 pays. PISA évalue les compétences (davantage que des connaissances) en mathématiques, compréhension de l’écrit, culture scientifique. Une première étude a eu lieu en 2000, centrée sur le Français, celle de 2003 l’est sur les mathématiques. Selon les résultats, la France se situe au dessus de la moyenne, proche du Danemark ou de la Suède. Alors que la moyenne des pays est à 500,la France est en « culture mathématique » à 511, avec un point fort en algèbre et en lecture de graphiques, et un point faible lorsqu’il faut prendre des initiatives ou utiliser la démarche « essai/erreurs ». Même évaluation en culture scientifique, où le point fort est ce qui est inscrit aux programmes, mais à nouveau moins bon lorsqu’il faut utiliser une démarche d’investigation ou de recherche. En résolution de problème la France est à 519. La compréhension de l’écrit reste en retrait (à peine supérieur à la moyenne).
On ne peut pas distinguer de réelles évolutions depuis 2000, si ce n’est une légère augmentation du groupe des élèves les plus faibles (de 4,2% à 6,2%) en compréhension de l’écrit, ceux qui ne savent pas utiliser la lecture comme outil pour apprendre et comprendre. Cette tendance sera à confirmer en 2006 car la variation est faible.
Les garçons sont toujours légèrement meilleurs en maths, alors que les filles sont franchement supérieures en Français… Peu d’écart en revanche en culture scientifique.
La Finlande est toujours bien placée partout. La Suisse se situe dans le haut du tableau. L’Allemagne, dont les résultats 2000 avaient fait jaser, fait un peu mieux, proche de la moyenne. L’Espagne, les Etats-Unis ou l’Italie obtiennent des résultats inférieurs. Tunisie, Brésil et Indonésie ferment la marche
A l’intérieur de l’échantillon français, les écarts sont évidemment importants entre les différents élèves : les élèves de 2nde sont à 580, les 3èmes à 540, les 2ndes pro à 490, les SEGPA et les élèves en retard autour de 480 (résultat moyen d’un pays comme la Thaïlande)
Le rapport de l’OCDE permet également de mesurer la dispersion des résultats entre les catégories les plus défavorisées et les plus favorisées, ce qui montre le caractère plus ou moins démocratique de chaque domaine. L’Allemagne se distingue négativement avec une dispersion supérieure à 110 quand la Finlande est inférieure à 55. Reste à savoir (ou à étudier) quelles sont les conditions pour qu’un système éducatif soit efficace… et juste !
Cependant on retiendra trois enseignements de cette étude. D’une part, le système éducatif français n’est pas mauvais, ses résultats sont honorables. D’autre part, les systèmes éducatifs qui ont, encore une fois en 2003, les meilleurs résultats, ont pour point commun d’orienter tardivement et de ne pas miser sur le redoublement pour remédier aux difficultés. Or la loi d’orientation renforce la sélection précoce et préconise le redoublement. Enfin, l’enquête PISA 2003 met en évidence une difficulté majeure des jeunes français : » la phase d’investigation, de recherche et de formulation d’hypothèses dans une démarche scientifique pose problème aux jeunes français ». Gageons que la suppression des TPE et la disparition programmée des IDD ne vont pas améliorer la situation.
Le rapport PISA (en anglais)
Synthèse (en français) (en pdf)
Pour lire les pdf