F. Fillon rétablit la punition collective
Décision responsable ou démagogique ? En rétablissant les punitions collectives, le ministre de l’éducation nationale fait au moins l’unanimité chez les parents d’élèves : il suscite leur opposition. La circulaire publiée au B.O. du 28 octobre précise que » les grands principes juridiques qui s’appliquent aux punitions scolaires et aux sanctions disciplinaires à l’intérieur de l’établissement scolaire soumis, comme toute organisation, aux règles du droit. Toutefois, le caractère spécifique de l’acte pédagogique et des missions des enseignants implique que l’autorité de ceux-ci soit respectée partout où elle s’exerce… S’il est utile de souligner le principe d’individualisation de la punition ou de la sanction, il faut rappeler qu’une punition peut être infligée pour sanctionner le comportement d’un groupe d’élèves identifiés qui, par exemple, perturbe le fonctionnement de la classe. Par ailleurs, dans le cadre de l’autonomie pédagogique du professeur, quand les circonstances l’exigent, celui-ci peut donner un travail supplémentaire à l’ensemble des élèves ». Le même texte réforme le conseil de discipline en augmentant le nombre des représentants des enseignants et de l’administration. Des mesures inadmissibles pour les parents d’élèves. Pour la FCPE, » l’hypocrisie le dispute à l’arbitraire. Sous couvert de considérations pédagogiques, la circulaire réintroduit ainsi la punition collective. De plus, elle fait l’amalgame entre sanction du travail et sanction du comportement… Les principes généraux du droit sont de nouveau mis à mal… En ouvrant la porte à l’injustice et à l’arbitraire, le ministère prend un risque insensé : qui sème l’injustice récolte la violence ». La PEEP condamne également ce texte : » La PEEP s’indigne de la proposition de rétablissement des « punitions collectives ». En effet, pour notre Fédération, cette disposition ne peut, en aucun cas, être un moyen de restaurer l’autorité des enseignants, bien au contraire. Et chez les élèves, elle provoque un sentiment d’injustice qui nuit à l’image du professeur ».
La circulaire
http://www.education.gouv.fr/bo/2004/39/MENE0402340C.htm
Communiqué Fcpe
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=393
Communiqué PEEP
http://www.peep.asso.fr/
Punitions : L’Unapel condamne la circulaire Fillon
Après la FCPE et la PEEP, c’est au tour d’une troisième organisation de parents d’élèves, l’Unapel, de condamner la circulaire sur les punitions parue au B.O. du 28 octobre. Pour son président, » cette décision… Elle ne me semble ni nécessaire ni juste, contraire même aux principes du droit français fondé sur la sanction personnelle. Surtout, cela risque d’être source de conflits entre parents et enseignants ».
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_041104123443.kkd0f4ff.html
Les TPE menacés par Fillon
Le ministre de l’éducation nationale met à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil Supérieur de l’Education, le 2 décembre, deux projets d’arrêtés supprimant les Travaux Personnels Encadrés en terminale et modifiant en conséquence le baccalauréat des séries générales. Pour F. Fillon, « la mesure proposée se traduira pour les élèves et leurs professeurs par un allégement de leur charge globale de travail au profit de la préparation de l’examen.. Malgré l’intérêt pédagogique croissant qu’ils suscitent, les TPE sont ressentis en terminale comme une surcharge de travail l’année de l’examen ». L’argument est de peu de poids puisque les TPE sont une option facultative du baccalauréat général, plébiscitée par 9 candidats sur 10 ! Les TPE amènent chaque lycéen à s’investir dans une démarche de recherche suivie par deux professeurs de disciplines différentes où la méthode de recherche est évaluée autant que le résultat final. Le projet ministériel suscite de nombreuses réactions négatives. Pour le SE Unsa, « François Fillon ne se contente plus de surfer sur la vague rétro, il planifie la régression, et les TPE, seule innovation pédagogique d’importance depuis dix ans au lycée, vont être engloutis, sacrifiés sur l’autel du bachotage ». Du coté des parents, pour la FCPE, « le ministre supprime autoritairement, sans la moindre concertation, une démarche pédagogique qui instaurait des relations de travail authentiques entre enseignants, entre élèves et enseignants, entre élèves eux-mêmes, relations fondées sur la coopération et la richesse du travail mené en commun… Par conviction de classe et pour satisfaire la fraction la plus conservatrice des enseignants et des familles nanties de ce pays, le ministre restaure le lycée d’enseignement général conçu comme la seule voie d’excellence, avec un baccalauréat revenu à son caractère napoléonien… Il ruine, sans scrupule, les efforts importants déployés depuis 4 ans par son administration centrale, par les équipes pédagogiques… (Il) rame à contre-courant des évolutions du monde du travail qui ne cesse de solliciter l’aptitude à communiquer, à échanger les savoirs, à travailler ensemble ». Il faut rappeler que l’impact des TPE sur les résultats du bac n’est pas négligeable. La décision est aussi contestée par les lycéens. Pour l’UNL, « les TPE faisaient partie de ces nouveautés qui offrent une vision attractive du lycée. Par cette démarche pluridisciplinaire, l’élève apprend l’autonomie, le travail en groupe et découvre son professeur sous un angle différent, plus ouvert au dialogue ».
Dans un dossier du café pédagogique sur les TPE réalisé en 2001, Raoul Pantanella définissait ainsi les TPE » Dispositif pédagogique judicieux, les TPE incitent les enseignants à travailler en équipe, à décloisonner leurs disciplines, à collaborer avec les documentalistes, à proposer aux élèves de devenir actifs et de prendre des initiatives pour leurs apprentissages intellectuels. Ils sont destinés, pour deux heures hebdomadaires seulement, non pas à concurrencer les cours traditionnels et à ajouter des contenus à des programmes déjà trop chargés, mais à apprendre aux élèves à devenir un peu autonomes, à chercher des documents, à utiliser les outils informatiques et Internet, à se poser des questions et à y répondre de façon argumentée, à considérer les savoirs scolaires sous l’angle pluridisciplinaire et décloisonné, à prendre la parole en public, à travailler en groupe et coopérer, à mener à bien un projet personnel de recherche et de production. Ils donnent aux lycéens un plus pour la motivation à apprendre et l’accroche personnelle face aux savoirs académiques. Ils les préparent à être actifs, à ne pas attendre seulement des profs qu’ils leur apportent des connaissances prédigérées et cherchent à leur place des documents et des réponses. En terminale, les TPE devaient initier les lycéens à leur futur » métier » d’étudiants ». La suppression des TPE ramènerait le lycée général à la pédagogie la plus traditionnelle et mettrait en danger sa difficile, mais nécessaire, démocratisation.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_041110112012.e9p946nq.html
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=395
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/tpe_index.aspx
Les parents et l’école
Comment suivre la scolarité de mon enfant ? Est-il en sécurité à l’école ? Doit-il faire des devoirs à la maison ? A quelles aides puis-je prétendre ? Toutes ces questions, et encore bien d’autres, sont abordées dans l’excellent dossier documentaire « Les parents à l’école » disponible sur le site ministériel.
http://www.education.gouv.fr/thema/parents/viescol.htm
Le rapport de l’IGEN sur Paris
Le rapport de l’inspection générale sur l’académie de Paris a mis du temps à être rendu public. Libération a publié en premier,le 25 octobre, des extraits qui mettent en évidence de graves carences dans l’académie qui aboutissent à encourager l’exclusion sociale. Ainsi, pour ce rapport, « les maîtres parisiens sont plutôt moins innovants et impliqués » que la moyenne; les méthodes d’enseignement seraient « fortement marquées par les modèles magistraux » . Résultat : un écart s’installe très tôt entre les bons élèves, issus des milieux favorisés et les plus faibles : 12% des élèves du 10ème arrondissement ont 2 ans de retard à l’entrée en 6ème contre 0,5% de ceux du 5ème. . La situation s’aggrave au collège. Les exigences des collèges sont « excessives », la sévérité « exagérée ». La ségrégation s’affirme entre les « bons » établissements et les autres au gré d’une carte scolaire qui n’est respectée que par les moins habiles : la moitié des collégiens sont désectorisés. Le lycée est dans la droite ligne : » Les « bons » établissements, comme les « bonnes » classes, deviennent toujours meilleurs. C’est ce système même qui interdit la réussite des autres lycéens, parce qu’à ne mettre ensemble que des élèves « faibles », on se donne peu de chances d’en faire, malgré tous les efforts, d’excellents élèves », rapporte Libération. Le rapport est maintenant en ligne sur le site académique.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=248653
http://www.ac-paris.fr/IMG/pdf/RAPPORT_DEFINITIF_12-10-2004-2.pdf