Rapport Thélot
Sur le rapport Thélot, son analyse, les réactions qu’il suscite, le Café publie un dossier spécial dans la rubrique « Actualité professionnelle » de ce numéro.
La Ligue de l’Enseignement, la FCPE et Education & Devenir signent une plateforme pour l’Ecole
« Les récentes annonces et mesures ministérielles concernant le système éducatif ne peuvent que susciter de légitimes inquiétudes quant au contenu de la future loi d’orientation sur l’École. L’association Éducation et Devenir, la FCPE et la Ligue de l’enseignement décident de poursuivre la mobilisation de l’opinion publique.. « Pour l’École que nous voulons » ». Les trois organisations publient dix fiches thématiques qui posent des principes pour la future loi d’orientation et doivent susciter la réflexion et le débat chez les enseignants. Une analyse qui se résume en 10 principes qui dessinent le contour d’une Ecole de la République rénovée. Nous en extrayons 7 points : »
– Seule une modification profonde des approches éducatives et des relations entre adultes et jeunes peut faire vivre les valeurs que l’École a pour mission de transmettre : solidarité, démocratie, entraide, coopération, respect mutuel, engagement, responsabilité, capacité à l’analyse critique…en un mot la laïcité;
– Les méthodes d’apprentissage conduisent les élèves à être actifs pour s’approprier efficacement les connaissances ; en ce sens, les élèves sont au centre du système éducatif.
– L’éducation et la formation initiales permettent à chacun d’acquérir des bases solides (au moins niveau CAP-BEP pour tous, niveau bac pour au moins 80 %)
– L’École accueille tous les enfants et les jeunes tels qu’ils sont aujourd’hui, sans discriminations, dans la diversité de leurs conditions, de leurs cultures, sans nostalgie des élèves mythifiés d’hier.
– Les projets des établissements scolaires intègrent les projets éducatifs territoriaux (REP, ZEP, CEL, volets éducatifs des contrats de ville…) réunissant État, collectivités territoriales et mouvements d’éducation populaire.
– l’École donne aux parents les moyens d’être des partenaires à part entière du système éducatif.
– L’adaptation du système au plan des pratiques pédagogiques, des structures et du fonctionnement suppose de réfléchir à une plus grande autonomie des établissements. »
http://education.devenir.free.fr/plateforme.htm
Un appel pour « faire avancer l’école »
Au moment où s’engage la rédaction de la loi d’orientation sur l’Ecole, sous le titre » Pour la réussite de tous les élèves, faisons avancer l’école », les Cahiers pédagogiques, Education & Devenir, le Cemea, les Francas, le Gfen, l’Icem, la Ligue de l’enseignement, l’Occe, la Foeven, la Cfdt, le Snuipp et le Se-Unsa lancent un appel pour définir les principes d’une école rénovée. Favorables à la définition » d’un socle commun à la fois de connaissances et de compétences » et d’une certaine flexibilité dans la répartition des disciplines et des programmes, ils restent hostiles à l’orientation précoce des élèves. « Le collège doit être un collège pour tous. Il n’est pas une fin en soi et, au lieu d’être organisé comme un petit lycée d’enseignement général, il doit, dans sa structure, sa pédagogie, les contenus enseignés, ses modalités de fonctionnement, ouvrir sur plusieurs voies d’égale dignité et permettre la découverte des métiers pour tous les élèves ».. Derrière ces préoccupations, ils affirment une certaine idée de la république : » la manière de transmettre ou de faire acquérir les connaissances et les compétences est aussi une forme de socialisation en rapport avec les valeurs de la démocratie ».
http://www.cahiers-pedagogiques.com
L’absence de soutien freine l’usage des TICE
« Nonobstant la présence d’ordinateurs réseautés dans l’ensemble des écoles du Québec, le profil de recours à ce matériel scolaire en classe… demeure relativement minimaliste ». Au terme d’une enquête auprès de plus d’un millier d’enseignants, François Larose (Université de Sherbrooke, dresse un tableau assez sombre de l’intégration des TIC dans l’enseignement au Québec mais qui éclaire certaines résistances. Soulignons d’abord que les usages des TIC en classe au Québec concernent quand même la moitié des enseignants. Ainsi 62% des enseignants demandent à leurs élèves de faire des recherches sur Internet, 44% utilisent des outils bureautique. Mais les usages sont rarement multidisciplinaires et aboutissent rarement à la réalisation et la publication de travaux d’élèves. Seulement 11% des enseignants utilisent la correspondance scolaire et 10% la diffusion de travaux d’élèves sur Internet. Pourtant ils ont généralement une maîtrise convenable de l’outil informatique, d’ailleurs largement acquise par eux-mêmes et la plupart ont une attitude positive au regard du recours aux TIC. Ainsi l’enquête écarte deux facteurs de résistance souvent mis en avant dans la littérature scientifique : le faible niveau de maîtrise informatique et le stress vis à vis de l’ordinateur. Elle met en évidence deux obstacles majeurs à l’utilisation des TIC en classe. « On constate un glissement progressif des obstacles à l’utilisation de l’informatique scolaire en enseignement.. Ceux-ci ne sont plus essentiellement de l’ordre de la formation au plan techno-instrumental mais plutôt de l’ordre du soutien reçu (formation continue et accès à des personnes ressources compétentes) au plan pédagogique ainsi que de l’ordre de la disponibilité des équipements ». Cette étude québécoise pourrait permettre de réorienter les politiques menées de ce coté-ci de l’Atlantique qui visent davantage à encourager la production de contenus qu’à accompagner les enseignants et encourager les réseaux qu’ils ont développé.
http://www.educ.usherb.ca/crie/enligne/diffusion.htm
Primaire : Un écolier sur six maîtrise mal le français
Basée sur l’évaluation de CM2, une étude ministérielle montre la grande hétérogénéité des performances à la fin de l’école primaire. Environ 15 des élèves ne maîtrisent pas les compétences en langue française attendues. Ils représentent pourtant 12 des jeunes entrant en sixième. Un quart des élèves n’ont qu’une maîtrise très partielle et devraient rencontrer des difficultés au collège. 28% restent mal à l’aise dans des activités de synthèse ou d’analyse. Un tiers des jeunes maîtrisent de façon satisfaisante les compétences attendues en fin de primaire. Un constat qui montre la nécessité de la définition d’un « socle de compétences » à acquérir à l’école et d’une meilleure articulation entre les cycles et entre l’école et le collège. Deux soucis qui se retrouvent dans le rapport Thélot.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/noteeval/eva0410.pdf
Collège : Un jeune sur six en échec en fin de collège
La proportion rappelle celle de l’école primaire. Selon une enquête ministérielle, 15% des jeunes ne maîtrisent pratiquement aucune des compétences attendues en fin de collège. Ils ne savent ni prélever des informations dans des documents, ni les organiser, ni les exploiter. A l’opposé, un quart des élèves ont une maîtrise parfaite.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/noteeval/eva0409.pdf
Les TIC à l’école
« L’ordinateur est un outil très polyfonctionnel pour permettre aux enfants d’apprendre. C’est aussi un puissant levier pour prendre en compte l’hétérogénéité ». Dans « Fenêtres sur cours », n°261, la revue du Snuipp, Thierry Piot (Université de Caen) évoque les apports des TIC à l’école. Mais l’informatique perturbe aussi le système : « (Sa) mise en oeuvre à l’école implique une organisation plus proche de celles des pédagogies actives… Une interaction nouvelle entre l’élève et l’ordinateur exige du maître qu’il transforme sa posture. Il doit devenir un facilitateur, une personne ressource pour l’activité de l’élève ». Cette réflexion s’accompagne dans ce numéro d’un dossier qui donne des exemples d’application comme l’expérience menée à Besançon qui vise à informatiser les écoliers et leurs parents.
Fenêtres sur cours n°261
http://www.snuipp.fr/main_fsc.php3
Enseigner les maths, un numéro des Cahiers pédagogiques
« Les mathématiques restent dans les représentations du public, des parents, des élèves et même de beaucoup d’enseignants une discipline qui pose problème ». Françoise Colsaët, dans l’introduction de ce numéro 427 des Cahiers pédagogiques, pose le problème : enseigner les maths c’est affronter l’abstraction, les représentations et l’imaginaire des élèves. Aussi la première partie des Cahiers aborde ces questions avec des contributions de chercheurs (Jacques Nimier, Frédéric Laroche). La seconde partie de ce dossier s’intéresse aux concepts et au sens. Rémi Brissiaud, Roland Charnay, entre autres, montrent la difficulté de cet enseignement. Yves Chevallard appelle à une nouvelle épistémologie scolaire. La dernière partie rend compte de pratiques de terrain. On y marie les maths avec l’EPS, les SVT ou la philo au gré des TPE. Les maths c’est aussi ce qui peut faire lien.
Les Cahiers pédagogiques
http://www.cahiers-pedagogiques.com
Dubet plaide pour le rapport Thélot
« Imaginons que demain, par une sorte de miracle, les élèves des grandes écoles soient exactement à l’image de la société française, que les filles, les enfants d’ouvriers, d’employés, d’immigrés y soient proportionnellement aussi présents qu’ils le sont dans l’ensemble de la société. Cette école serait sans doute beaucoup plus juste qu’elle ne l’est aujourd’hui, le pur mérite des individus serait reconnu, les inégalités sociales neutralisées et l’arbitrage scolaire, parfaitement impartial. Rien ne nous invite à abandonner cet idéal. Mais cette école de rêve serait-elle parfaitement juste ? Elle ne serait meilleure que dans la mesure où les vaincus de cette sélection parfaitement équitable ne seraient pas abandonnés, relégués, humiliés et dépourvus de toutes ressources ». Dans Libération, le sociologue François Dubet soutient la réflexion menée par la commission Thélot. « Il ne faut pas se poser le problème de la justice scolaire uniquement du point de vue des «vainqueurs», mais aussi de celui des «vaincus», des plus faibles, des plus fragiles et peut-être des moins bons. C’est là le véritable sens d’une culture commune, celui d’une exigence de justice consistant à garantir aux plus faibles des élèves ce à quoi ils ont droit pour mener une vie personnelle, civique, sociale, acceptable, pour faire que leur scolarité ne ferme pas bien plus de portes qu’elle ne leur en ouvre ». D’où la définition du « socle commun de connaissances » demandé par la commission. Pour F. Dubet, « les résistances qui se manifestent aujourd’hui sont aussi d’une tout autre nature car elles rejettent le principe même d’une culture commune au nom de l’excellence, de la grande culture et du droit de chaque élève de se préparer à l’Ecole polytechnique dès la classe de CP… Au fond, il y a là l’acceptation d’une sorte de darwinisme scolaire dans lequel l’immense majorité des élèves, confrontés aux ambitions les plus hautes, ne seront définis que par leurs lacunes, leurs faiblesses… Le débat sur la culture commune n’oppose pas les «républicains» aux «pédagogues»… Il oppose l’incantation méritocratique considérant que l’école juste est un vaste mécanisme de distillation fractionnée dans lequel l’excellence exigée de tous conduit pratiquement à la relégation du plus grand nombre (surtout des plus pauvres et des plus démunis) à ceux qui considèrent que si l’école doit, bien sûr, hiérarchiser les compétences et le mérite, cela ne peut se faire au prix du «massacre» des plus faibles. Ce sont là les véritables termes de l’alternative et celle-ci est lourde de conséquences car elle conduit, soit à accepter que l’école ne soit en fait que le lieu d’une concurrence brutale dans laquelle chacun vient chercher les diplômes qui garantissent une position sociale honorable, soit à considérer que ce jeu inévitable et peut-être nécessaire doit être neutralisé durant la scolarité obligatoire ».
Article de Libération
http://www.liberation.fr/page.php?Article=246847
L’ESSEC opte pour la discrimination positive
Après Sciences Po, l’ESSEC opte elle-aussi pour la discrimination positive et accueille des lycéens venus de ZEP, annonce Le Figaro du 30 septembre. « Nous nous sommes dits que nous passions sans doute à coté de pépites » affirme un professeur de l’école. Mais l’ESSEC a choisi un dispositif différent de Sciences PO. Les lycéens de ZEP passent le même concours que leurs camarades mais ils y sont préparés par un tutorat qui commence en seconde. Une vingtaine de jeunes suivent ce programme.
http://www.lefigaro.fr/france/20040930.FIG0297.html
L’imaginaire
« Chacun, professeur et élèves, arrive en classe avec des pratiques et des représentations de cette activité. Les jeunes, selon leur âge, ont une image plutôt négative de l’acte de lecture. Ils l’expriment : » J’aime pas lire ; c’est chiant ; c’est long ; ça prend la tête, votre truc ; ça sert à rien ; c’est compliqué, l’histoire ; c’est pour les pédés … » L’imaginaire semble peu sollicité à l’Ecole. Pourtant il est bien là et intervient dans les intentions, les pensées et les activités. Jacques Nimier en rappelle toute la place et invite des collègues à la montrer en philosophie, en français et en mathématiques. Mais l’imaginaire c’est aussi la représentation que nous nous faisons du métier. Comment « entre-t-on » en philosophie ou en mathématiques ? Ces pages éclairent nos pratiques, nous font mieux comprendre les élèves et observer nos réactions. Elles humanisent nos classes.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/dossier_imaginaire.htm
D. Meuret répond à Piketty
Denis Meuret (IREDU) répond à l’analyse de Thomas Piketty sur la réduction de la taille des classes. Ce dernier recommandait une nette baisse des effectifs élèves dans les classes ZEP, cette réduction devant, selon ses calculs, permettre une amélioration significative du niveau des élèves. Pour D. Meuret, « dans les méthodes qui utilisent les effets de seuil comme des variations naturelles, le risque est de conclure d’un événement à un état. Or ce type d’inférence peut être risqué ». Il conclue : « Il me semblerait préférable de commencer par une expérimentation des CP et CE1 de ZEP à 18 élèves dans quelques académies pendant 3 ou 4 ans avant de généraliser éventuellement le dispositif ».
http://www.u-bourgogne.fr/IREDU/2004/04092.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Les TICE vues du Québec
Quelle approche, quels usages nos collègues québécois ont-ils des TICE ? Le dernier numéro de « Vie pédagogique » (n°132) ouvre le dossier des TICE. Plus qu’un éclairage, il montre un certain décalage avec les pratiques en France. Ainsi, parmi les nombreux articles de ce numéro, le témoignage de Céline Gravel, professeur des écoles, illustre une approche des TICE qui veille en permanence à les situer dans une perspective sociale et humaine. » Il est intéressant de noter qu’avec les ordinateurs, la plupart du temps nous nous retrouvons physiquement du même côté que nos élèves et non plus constamment face à eux, dans une position autoritaire. Nous regardons dans la même direction, nous nous intéressons ensemble à une source d’information extérieure… Nous avions appris à l’université à préparer nos leçons en demeurant maître de la situation du début à la fin. Aujourd’hui, les questions sont ouvertes et les réponses multiples. Non seulement parce que nos connaissances ont augmenté, mais parce que nous avons accès à différentes personnes à travers le monde qui ont des vécus différents et des systèmes de valeurs qui leur sont propres. Les ordinateurs ne nous apprendront pas à faire preuve de sagesse, mais ils peuvent permettre de créer des liens et de favoriser la compréhension entre différentes communautés… Il faut admettre qu’une classe fermée sur elle-même et ayant comme seuls outils le papier et le crayon ne répond pas aux besoins des jeunes. À plus forte raison si les élèves ont vécu de nombreux échecs avec ces mêmes outils… Paradoxalement, la grande vitesse de développement des TIC met en évidence la nécessité de prendre le temps d’être avec nos élèves ». On appréciera également dans ce numéro les autres exemples de pratiques et les témoignages d’adolescents sur la place des TIC dans leur vie et le rôle de l’école. Enfin écoutons les jugements portés par les enseignants québécois sur les TICE et les conseils pour en faciliter l’intégration. » Il faut inviter les enseignants à partager entre eux ce qui se fait. « Regarder ce que tes élèves sont capables de produire, être spectateur et t’émerveiller devant leur travail. Transmettre aux autres enseignants que les résultats dépassent de beaucoup l’investissement. Dans ma classe, j’ai souvent trois évaluations de niveaux différents (comme au plongeon); l’élève décide ce qu’il peut passer. On peut commencer à proposer des solutions plutôt qu’uniquement des problématiques » affirme Stéphane Côté.
http://www.viepedagogique.gouv.qc.ca/numeros/132/numero132.asp
Le brassage social dans les établissements socialise les jeunes
Quelle influence peut avoir la tonalité sociale d’un établissement sur les attitudes et les aspirations des élèves ? Séverine Le Bastard-Landrier et Marie Duru-Bellat abordent cette question dans une étude publiée sur le site de l’IREDU. Elles établissent que « les jeunes des lycées favorisés envisagent de suivre des études supérieurs plus longues que les élèves des lycées défavorisés ». La mixité sociale dans les établissements encourage également le brassage social.
http://www.u-bourgogne.fr/iredu/2004/04078.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Quelle orientation en établissement ?
« Trop de bulletins sont encore remplis par la négative et ne donnent aucune indication précise sur les qualités et les compétences de l’élève… Trop souvent encore le bulletin est un règlement de comptes et non un bilan / conseil.. Ne pourrait-on souhaiter que toute évaluation d’un élève, qu’il se destine à la voie professionnelle ou à une autre formation, passe par (un) bilan complet d’habiletés sociales ? ». On le voit : le dernier Cahier d’Education & Devenir (n°3, sept. 2004) nous conduit au sein des difficultés de l’orientation dans les établissements. Les articles font réfléchir au fonctionnement conseil de classe, instance-clé de l’orientation. Le Cahier propose une « charte du conseil de classe » et un « guide du conseil » qui posent les bases d’un fonctionnement plus transparent de ces instances. D’autres articles évoquent l’éducation à l’orientation en collège et en lycée ainsi que des dispositifs innovants comme l’opération « Démission impossible » en Pas-de-Calais et les conseils de délégués de parents. Un Cahier indispensable aux professeurs principaux.
Cahier Education & Devenir
http://education.devenir.free.fr/cahier3_or.htm
C. Lelièvre : Changer notre vision de l’école
« Quand Giscard, à l’époque, évoquait ce «savoir minimal», on l’accusait déjà de niveler par le bas! Résultat: on s’est contenté de raisonner en termes de structures (collège unique), de quantités, d’objectifs chiffrés (80% au bac). Pas de contenus ». Dans L’Express du 11 octobre, l’historien Claude Lelièvre revient sur la recommandation phare de la commission Thélot : l’exigence d’un « socle commun de connaissances ». « Dans notre tradition élitiste, seule l’exigence maximale est définie, jamais l’essentiel. On dit: voilà ce qui devrait être maîtrisé au bac, et tout le reste en découle, de haut en bas. C’est politiquement plus facile: on n’est jamais accusé de rabaisser le niveau, de sacrifier telle ou telle discipline. Mais les enseignants, eux, ne peuvent pas faire le programme. Donc ils l’adaptent, chacun dans leur coin. C’est la pire des solutions ».
Article de L’Express
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/educationnation/dossier.asp?ida=429808
Le socle commun pour une école plus juste
Le rapport Thélot demande la maîtrise par tous d’un socle commun de connaissances indispensables. Pour François Dubet (Bordeaux II) c’est la garantie d’une école plus juste. « Puisque l’école produit fatalement des inégalités, celles-ci seront d’autant plus « justes » qu’elles n’affecteront pas le sort des plus faibles. Dans le monde du travail, on a inventé le Smic : le plus mal payé des salariés a au moins droit à cela. Je crois que l’école doit garantir au plus mauvais des élèves ce à quoi il a droit pour mener une vie sociale normale, et que l’on pourrait appeler la « culture commune » : qu’il sache évidemment lire, écrire, compter, qu’il ait appris à se servir d’un ordinateur et qu’il parle un peu d’anglais parce qu’il en faut pour vivre… C’est pour cela que je défends vigoureusement le collège unique, dont l’objectif majeur est de divulguer cette culture commune dans une classe d’âge. Ensuite, que la diversité des compétences et des talents opère ! ».
Article de 20 Minutes
http://www.20minutes.fr/journal/impr_article.php?ida=32424