Assistons-nous à une flambée de la violence à l’école ? Comment expliquer ce phénomène ? Education et francophonie, la revue de l’ACELF, n’est pas la première à travailler sur un sujet qui interpelle si puissamment la communauté éducative et la société. Mais ce dossier propose de nombreuses participations, venues des deux rives de l’Atlantique, qui s’articulent autour des trois contextes familial, scolaire et communautaire. Ainsi Alain Landy (Bordeaux 2) rend compte d’une recherche sur la place du père des jeunes de quartiers populaires. La démission des pères expliquent-elle, comme certains médias l’ont suggéré, la délinquance des fils ? La réponse d’A. Landy mérite d’être méditée : » Les difficultés rencontrés par les enseignants, en particulier dans l’expression de l’autorité dans le milieu scolaire, ne semblent pas différentes de celles rencontrées par les pères. Ces derniers exercent comme ils peuvent le rôle qui leur est dévolu, isolés dans un contexte rendu difficile par la précarité. Pour notre étude, le rapport n’est pas établi entre une certaine absence du père, ou une démission – que nous n’avons pas rencontré de façon significative -, et la violence de certains jeunes. Or si les jeunes de quartiers populaires sont soumis à un plus grand risque d’attitudes déviantes, ceci n’est pas une fatalité. Les pères parviennent pour la plupart à éviter à leurs enfants, à leurs adolescents, d’adopter des comportements les mettant sur la voie de la délinquance. La manière dont ils procèdent est source d’enseignement ». La violence est aussi soumise à l’enquête des psychologues. J.L.Gaspard, M. Lapeyre, T. Broussolle et M. Gouinaud (Toulouse II) ont travaillé sur une population d’élèves de cycle III de Zep. Ils rappellent que » rien n’est joué d’avance, de même que rien n’est jamais acquis » et soulignent en conclusion « l’importance pour l’avenir de nos démocraties modernes d’un nécessaire développement, au sein de l’école, des pratiques d’expression citoyenne (telles que médiation scolaire, parlements d’enfants, petits conseils, etc.). Ainsi, seul un ensemble cohérent (et non dépendant du seul degré de mobilisation et de motivation des divers intervenants scolaires) d’actions de sensibilisation et de prévention vis-à-vis des diverses formes de violence, harcèlement, incivilités, maltraitance, abus sexuels, etc.) peut permettre à chaque élève de s’engager sur les voies de l’éthique et de la responsabilité. Quitte, pour ce faire, à ce que l’institution lui laisse le temps et l’accompagne dans la modification, voire la rectification d’une position subjective par trop attachée à l’Infantile ». La violence des élèves nous enseigne aussi.
http://www.acelf.ca/revue/32-1-2004/index.html
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/violence_index.aspx
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