P Picard
Par J-L. Auduc
Même s’il y a des frictions, des lenteurs, des difficultés, il se fait en partenariat des initiatives, des projets, qui permettent des réussites. Qualitativement et quantitativement, un déclic s’est produit pour mettre en place la territorialisation des actions. Chacun a compris qu’il ne pouvait pas travailler seul. Evidemment, cela amène à davantage ressentir les freins qui existent :
– Les modalités du co-pilotage, de la co-responsabilité entre collectivités, institutions, vers une co-maîtrise d’ouvrage des projets.
– La sur-réglementation s’adapte mal à la nécessaire » prise de risque » inhérente à toute action éducative. L’injonction est paradoxale, entre l’appel à l’initiative locale et aux projets, alors que le cadrage est souvent trop contraint par les lois
– La construction de projets passe par l’implication de tous les acteurs,, le partenariat, la connaissance stricte et réciproque de chacun, des moments de formation en commun, une réflexion sur les pratiques des divers personnels. L’Education Nationale, comme les autres, doivent s’interroger sur les pratiques qui, en son sein, créent de la difficulté et de l’échec.
– Les mixités sociales, culturelles, ethniques, filles/garçons, le respect de l’autre, la tolérance, autant d’axes à garder toujours présents à l’esprit
– Travailler sur un territoire est facilité quand chaque institution peut s’adapter au territoire, avoir une marge de manoeuvre qui lui permet de s’adapter, dans le cadre d’objectifs nationaux. Les marges d’autonomie de l’Education Nationale sont-elles assez importantes ? Les critères d’attribution de moyens, l’évaluation, la nomination des personnels…
– La confiance : des familles, des jeunes, entre acteurs (passer de la présomption d’incompétence à la présomption de confiance, passer de l’anonymat à la confidentialité) pour plus de cohérence, plus de convivialité et d’efficacité
– Simplifier les dispositifs, se battre contre la complexité, la réunionnite, pour la cohérence qui permet de retrouver le sens des activités et des partenariats : comment peut-on être cohérent dans une communauté d’adultes lorsque les modes d’intervention entre enseignants et non-enseignants ne sont pas réglés ?
– La ville » pôle-ressource » est le niveau qui permet de travailler dans l’intérêt général, le bien commun contre les communautarismes. Elle garantit l’inscription dans la durée des projets. Elle doit donc s’investir davantage, prendre toutes ses responsabilités.
– La question du temps du jeune, des rythmes scolaires
– Le développement des conduites agressives amène à se poser la question du recours à des tiers, signe d’aveu d’intelligence plus qu’aveu de faiblesse, pour régler des conflits par le haut.
– Le partenariat école-famille doit être plus fort, dans toutes les institutions d’un territoire. Faire venir les familles à l’école, mais aussi faire que l’école aille à la rencontre des publics dans les maisons de quartier ou les associations.
– Ne pas oublier certains partenaires : les entreprises du quartier, à la fois de l’espace économique et l’espace d’insertion sociale (stages)
– Comment évaluer ? La mise en commun d’outils d’évaluation communs, directement construits dès la conception du projet, est nécessaire, pour permettre de valoriser et mutualiser les réussites.
Travailler avec d’autres, c’est conflictuel. Il faut gérer les conflits et les susceptibilités, mais le projet éducatif organisé sur un territoire est un enjeu fondamental, parce que nous avons les uns et les autres d’énormes responsabilités pour accomplir notre mission d’assistance à jeunes en danger…