La place
de la biologie en première et terminale L et ES a fluctué dans le passé.
Actuellement ces enseignements sont obligatoires en première et font appel
à un programme qui doit permettre une initiation à la démarche scientifique
et au laboratoire dans une optique humaniste. L’Inspection générale fait le
point dans un rapport officiel sur la mise en place de cet enseignement et
conclue à « l’échec de la mise en oeuvre ». C’est que si le programme
est bien accepté, sa mise en oeuvre est déficiente. Les ouvertures
interdisciplinaires « restent des portes closes » et les pratiques
pédagogiques souvent inadaptées. » Les enseignants insistent sur la
nécessité de conserver un « caractère scientifique » ; la représentation de
celui-ci repose alors essentiellement sur les méthodes à employer pour
construire les notions. Par contre, le raisonnement et la méthode
scientifique restent souvent confondus de façon restrictive avec l’approche
expérimentale de type hypothético-déductif… Pédagogiquement, être
scientifique, c’est aussi tout re-démontrer systématiquement, et l’image de
« rigueur » reste faussement associée à une exigence d’exhaustivité
abusivement valorisée ; cette confusion engendre en grande partie les
détournements de cet enseignement, en cohérence avec une formation initiale
souvent erronée. Cette vision trop rigide finit par s’imposer totalement
jusqu’à entraîner, pas son application, une véritable asphyxie. En effet,
l’horaire limité ne permet pas de développer autant les démarches, de les
multiplier sans
discernement, du moins pas autant que dans les sections scientifiques .
L’essentiel du temps est pourtant consacré à s’essayer à cet exercice
impossible. La recherche de l’exhaustivité conduit souvent à l’abandon de la
rigueur, ce qui est à l’exact opposé de ce qui est recherché. La référence
absolue étant pour les professeurs, celle des sections scientifiques, la
conclusion commune se résume à « on reste scientifique, mais moins », une
locution délicate à analyser avec rigueur ! » Finalement les débats qui
devraient accompagner cet enseignement deviennent souvent des monologues
professoraux. Pourtant le programme intéresse les élèves et, pour
l’inspection générale, » on pourrait faire de ces sections et de
l’enseignement scientifique qui y est dispensé une sorte de laboratoire de
réflexion sur l’adaptation des contenus et des méthodes à des filières
spécifiques ».
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