Le projet de loi sur le voile est publié
« Il ne s’agit pas de déplacer les frontières de la laïcité. Il ne s’agit pas non plus de faire de l’école un lieu d’uniformité et d’anonymat, qui ignorerait le fait religieux. Il s’agit de permettre aux professeurs et aux chefs d’établissements d’exercer sereinement leur mission avec l’affirmation d’une règle claire qui est dans nos usages et dans nos pratiques depuis longtemps ». Cet exposé des motifs ouvre le projet de loi relatif à l’application du principe de laïcité dans les écoles, collèges et lycées publics, dévoilé mercredi 7 janvier par le ministre. Il tient en un article : « Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, les signes et tenues qui manifestent ostensiblement l’appartenance religieuse des élèves sont interdits ». Le projet précise que la loi est applicable à Mayotte, Wallis et Futuna, en Nouvelle Calédonie et dans les départements. Seule la Polynésie échapperait à la loi. Cependant elle pourrait faire l’objet d’un amendement visant à interdire parallèlement les signes politiques déposé par l’UMP. Ainsi, Le Monde du 7 janvier, publie les propos de M. Mariton, pour qui » Le foulard n’est ni uniquement ni principalement un signe religieux, mais un signe politique, comme l’ont démontré les auditions menées dans le cadre de la mission Debré ». Celle-ci avait demandé l’interdiction des signes politiques avec le souci de « neutraliser » l’école.
http://www.education.gouv.fr/actu/2004/projet_loi_laicite.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-348248,0.html
Luc Ferry contre la scolarité à 18 ans
» Certains proposent aujourd’hui, sans d’ailleurs l’avoir réalisée hier, la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans qui réglerait à leurs yeux la question de l’échec. Le mot d’ordre.. ne résout vraisemblablement rien. En effet, une très large proportion des élèves poursuit déjà de fait une scolarité jusqu’à 18 ans, y compris une partie de ceux qui sont en échec scolaire… Ce n’est pas cela qui permettra de réconcilier certains jeunes avec le système scolaire tel qu’il est. Il me paraîtrait aujourd’hui beaucoup plus fécond de créer un droit à la formation ultérieure, ouvert en priorité à ceux qui ont quitté le système scolaire sans qualification, ni diplôme. Plutôt que « l’obligation jusqu’à 18 ans », un « 16 ans + 2 ans ultérieurs » constituerait une réponse sans doute mieux adaptée aux problèmes de l’échec scolaire ». Dans une tribune du Figaro, le ministre défend la nécessité d’une éducation tout au long de la vie.
http://www.lefigaro.fr/debats/20040108.FIG0178.html
Le ministre expose sa politique de la jeunesse
» L’école ne peut répondre seule aux attentes de plus en plus nombreuses et parfois contradictoires dont elle est l’objet. Pour ne pas perdre la continuité nécessaire aux apprentissages, elle doit se recentrer sur les savoirs et les savoir-faire fondamentaux. Mais, à côté des enseignements et en synergie avec eux, notre politique de jeunesse doit permettre de développer d’autres dimensions de l’éducation tout aussi décisives : il faut en effet offrir à tous les jeunes la possibilité de vivre les expériences culturelles et sociales indispensables pour bien s’orienter dans les apprentissages scolaires ou universitaires ; il faut également leur donner les moyens d’utiliser leurs connaissances et leurs talents dans des activités ou des projets qui ont un sens pour eux et pour les autres. Bref, il s’agit de s’assurer que chacun puisse bénéficier des loisirs éducatifs, des activités culturelles, des soutiens que seules certaines familles sont en mesure d’apporter à leurs enfants ». Ces propos de Luc Ferry au conseil des ministres illustrent sa politique de jeunesse : il préfère parler « d’éducation partagée ». Parmi les nombreuses mesures annoncées, certaines concernent l’école, comme la diffusion du cédérom CIDJ dans tous les lycées, la création d’ateliers relais pour accueillir des collégiens en rupture scolaire, l’ouverture hors temps scolaire des locaux scolaires. Mais le ministre souhaite aussi doter d’un statut les animateurs de centres de vacances et alléger la réglementation de ces structures. Et il y a « Envie d’agir » : le dispositif devrait se renforcer et devenir européen. Enfin le ministre veut créer une nouvelle décoration qui serait accessible aux jeunes pour « rendre visibles à l’ensemble de la jeunesse des modèles auxquels se référer ». Ah ! Des enfants modèles…
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=200411483
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=2004114849