» La question de la fonction et de l’utilité de ces deux BEP est donc posée aujourd’hui ». Le rapport des inspecteurs généraux Alain Séré et Brigitte Doriath sur les BEP comptabilité et secrétariat n’envisage rien moins que leur disparition.
C’est que le bilan est sévère : » moins de la moitié des élèves scolarisés en terminale (de BEP) poursuivent des études en première professionnelle. Les passages vers la série technologique en première d’adaptation fléchissent continûment. L’insertion professionnelle au niveau V dans les secteurs d’activités concernés (secrétariat et comptabilité)… n’a cessé de se restreindre jusqu’à être aujourd’hui peu repérable statistiquement » . Et l’évolution de l’emploi ne laisse pas augurer d’avenir à ces formations de niveau V : ainsi les diplômés de niveau V sont passés de 19% des aides comptables en 1995 à 8% en 2001. Le rapport évoque encore un corps enseignant vieillissant, découragé et » dont les références professionnelles sont distantes du réel des organisations ». Ce n’est pas tout : les référentiels sont anciens et ne permettent plus, en s’appuyant sur une informatique maintenant dépassée, de mobiliser les élèves. Pourtant, « ces sections remplissent toujours une fonction socio-scolaire substantielle sans laquelle, il ne faut pas en douter, les rejets sans solution du système seraient bien plus importants ». Mais, pour les inspecteurs, les logiques de parcours scolaire sont en conflit avec les logiques d’insertion professionnelle.
Que faire ? Alain Séré et Brigitte Doriath, proposent de « restructurer une formation professionnelle générale dans le domaine des services administratifs aux organisations… dans le but de garder au lycée professionnel une fonction de diversification scolaire s’adressant à un public d’élèves dont le profil ne permet pas d’envisager une poursuite d’études réussie et valorisante en seconde générale et technologique…, (de) permettre l’acquisition de compétences professionnelles préalables à l’acquisition de compétences métier.. dans le domaine professionnel « Gestion, administration » au niveau IV et ultérieurement au niveau III; (de) faciliter les possibilités de réorientation à l’issue de cette formation, vers la voie technologique ou vers d’autres domaines professionnels de type tertiaires ». A l’issue de la troisième, un « cycle de détermination professionnelle option services aux entreprises », d’une durée maximum de 2 ans, serait mis en place, avec des compétences professionnelles en communication, législation et organisation du travail et traitement des données numériques. Il ouvrirait au bout d’un an vers un CAP ou un BEP en un an dans le secteur des services aux entreprises, au terme de la seconde année vers un bac professionnel du secteur des services aux entreprises, un bac technologique ou une insertion professionnelle. Sur le plan pédagogique, les disciplines générales seraient fortement intégrées dans les apprentissages professionnalisés, par exemple le français dans le bloc communication. La refonte de cette filière concerne près de 120.000 jeunes.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/tertiaire_adm_03.pdf
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