Mobilisation pour l’école démocratique
C’est un nouvel élan que veulent donner la Ligue de l’enseignement, la FCPE et l’association Education & Devenir. Les trois mouvements appellent les citoyens à participer au débat national sur l’école pour construire un système éducatif plus démocratique. Ils demandent le maintien de la loi de 1989 et conservent l’objectif de 80% d’une tranche d’âge au bac. Mais ils saisissent l’occasion du débat pour affirmer leurs convictions : » seule une modification profonde des approches éducatives et des relations entre adultes et jeunes peut faire vivre les valeurs que l’Ecole a pour mission de transmettre : solidarité, démocratie, entraide, coopération, respect mutuel, engagement, responsabilité, capacité à l’analyse critique…en un mot la laïcité ». Les trois organisations veulent une école qui » accueille tous les enfants et les jeunes tels qu’ils sont aujourd’hui, sans discriminations, dans la diversité de leurs conditions, de leurs cultures, sans nostalgie des élèves d’hier » et qui associe davantage les parents. Cet appel pourrait donner un nouveau souffle au débat national et rassembler tous ceux qui veulent éviter la mise en place d’une école conservatrice et sélective.
http://www.fcpe.asso.fr/article.aspx?id=317
Pour Christian Forestier, il faut réformer les filières générales
« J’avoue mon incrédulité et ma fureur lorsque j’entends évoquer un éventuel « examen d’entrée en 6e. De quoi parle-t-on et qu’a-t-on imaginé pour les enfants qui ne pourraient prétendre entrer au collège ? Comment peut-on concevoir, comme certains l’envisageaient il y a peu, de revenir à la possibilité d’arrêter la formation commune après la 5e ? » Le président du Haut conseil de l’évaluation de l’école revient sur les analyses du rapport remis par le HCEE. Il insiste particulièrement sur la nécessaire réforme du lycée : « depuis quelques années, tout se passe comme si l’institution scolaire s’était mise dans la situation de « protéger » sa voie générale en demandant aux seules voies technologiques et professionnelles de poursuivre la hausse du niveau de formation, notamment pour les élèves issus des milieux les plus défavorisés… Ces deux voies ont été utilisées comme alibi pour ne pas consentir les efforts nécessaires pour permettre aux enfants des milieux les plus défavorisés d’accéder au baccalauréat général… Si l’objectif de réduire les sorties sans diplôme peut être assez consensuel, celui de donner enfin la priorité aux formations les plus générales au détriment des formations professionnelles courtes sera probablement beaucoup plus discuté, tant il se heurte à toutes les idées reçues. Mais l’on n’a jamais réussi à expliquer comment on pouvait construire une formation professionnelle, autre que manuelle, sur un échec de la formation générale ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-342687,0.html
Des débats sur l’école
La Ligue de l’enseignement et la FCPE de Paris, avec Education & Devenir, ouvrent plusieurs réunions-débats aux citoyens, aux enseignants et aux parents. Ainsi en janvier, un premier débat aura lieu sur la maternelle. En mars, c’est la gratuité de l’école qui sera en question et en mai les pratiques pédagogiques.
Contact : olivier.messac@fcpe75.org
Les cinq enjeux de l’école de P. Meirieu
» Nous ne sortirons de l’opposition stérile entre le corporatisme des enseignants et le consumérisme des parents que si les politiques permettent aux enseignants-citoyens et aux parents-citoyens de construire l’école ensemble ». Philippe Meirieu décrit dans Libération du 25 novembre les cinq enjeux de l’école. » Comment arrêter l’accroissement des inégalités entre, d’un côté, des écoles et des établissements « difficiles » et, de l’autre, des écoles et des établissements « refuges » ? « Pour P. Meirieu, » Il s’agit d’engager un redécoupage des secteurs scolaires en fonction du principe de la mixité sociale maximale et de faire un effort accru en faveur des établissements difficiles : décharge des enseignants, formation renforcée, initiatives culturelles multipliées, valorisation des réussites. Il faut, enfin, s’attaquer à la délicate question du barème et des conditions de nomination : il est inacceptable que de jeunes enseignants soient contraints d’affronter les situations les plus critiques ». P. Meirieu pose également la question de la « raffinerie scolaire », la sélection constante des meilleurs, du « western scolaire », l’éducation difficile à l’autorité, et de la « tour d’ivoire » : la difficile entrée des parents à l’école. Une réflexion qui annonce la publication début décembre de son livre d’entretiens avec X. Darcos. Laissons lui un dernier mot d’espoir : » Pour certains de nos concitoyens,.. l’entrée dans l’école vaut acceptation préalable de ses règles et celui qui y déroge doit en être exclu. Pour eux, l’école est un sanctuaire où l’on ne peut entrer, comme dans un couvent ou une mosquée, que si l’on est d’avance un « fidèle », si l’on a déjà adhéré à la » religion scolaire ». Mais d’autres pensent qu’on ne peut pas exiger a priori de quelqu’un ce qu’on est précisément chargé de lui apprendre. Ils se demandent donc comment, tout en prenant les enfants comme ils sont, on peut les amener à s’écouter, à écouter le maître.. Ils ne désespèrent pas de trouver, dans la pédagogie, comme dans l’expérience de l’éducation populaire, quelques pistes pour cela ».
http://www.liberation.fr/page.php?Article=160427