» La
révolte des enseignants est aussi révélatrice d’un malaise plus profond. Il
se nourrit des tabous et des non-dits qui obscurcissent tout le débat sur
l’éducation. Que doit-on enseigner à nos enfants? Peuvent-ils tous entrer
dans le même moule? Les méthodes pédagogiques actuelles sont-elles les
bonnes? Pourquoi la France est-elle, parmi les pays occidentaux, l’un de
ceux qui dépensent le plus pour le primaire et le secondaire? Et pourquoi
faut-il toujours plus d’enseignants et de moyens matériels alors que le
nombre d’élèves ne cesse, depuis dix ans, de baisser? « Ces bonnes
questions sont posées par Christine Clerc dans une grande enquête sur
l’école pour Le Figaro. Des articles qui donnent la chair de poule, traçant
le portrait d’établissements livrés à des hordes barbares et sauvageonnes et
à des enseignants doctrinaires. Car, pour C. Clerc, l’école traumatise les
bons élèves et tente de niveler par le bas, aidée en cela par les
dispositifs transversaux : » Voilà comment s’est constituée une véritable
école de l’apartheid. Et comment les professeurs sont devenus schizophrènes.
Beaucoup d’entre eux prennent conscience que le seul moyen de relever le
niveau serait de «revenir aux fondamentaux» au lieu de se perdre en
«itinéraires de découverte» censés éveiller la créativité des enfants. «On a
passé des semaines, raconte Madeleine P., professeur de lettres à Brive, sur
le thème du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ça a fait plaisir aux
profs. Mais les enfants ? On prétend apporter ainsi aux plus défavorisés une
culture qui ne leur est pas transmise à la maison. C’est une idée simple
mais bête : car ces «itinéraires» viennent à la place des enseignements de
base, sans lesquels les enfants ne peuvent avoir accès à rien ».
Conservatisme pédagogique et social se rejoignent dans ces articles. Et si
on parlait des établissements qui arrivent à dépasser le double handicap des
difficultés sociales et d’intégration ? Comment font-ils ? Le dossier du
Café sur la violence scolaire montre que l’école peut aussi changer la
donne.
Article du Figaro
Article du Figaro
Le
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