C’est par
l’intermédiaire d’une tribune dans Le Monde que le ministre de l’éducation
veut expliquer aux enseignants les bienfaits des mesures de décentralisation
dans l’éducation. Car, pour le ministre, cette réforme est nécessaire et
bénéfique. Nécessaire parce » notre organisation du système éducatif ne
nous permet plus de remplir de manière satisfaisante cette mission. Elle
n’est plus capable de répondre aux attentes des familles, des élèves et des
personnels à l’égard de l’école. Elle donne de plus en plus une impression
de lourdeur, de faible aptitude à prendre en compte les situations
particulières, d’opacité, de renvoi des responsabilités entre personnels ou
entre échelons administratifs, des enseignants vers le chef d’établissement,
de l’établissement vers l’inspection d’académie, de l’inspection d’académie
vers le rectorat, du rectorat vers l’administration centrale ». Et le
ministre met en avant les plaintes des familles et des élèves qui s’estiment
peu écoutés mais n’oublie pas les enseignants : » Enfin, les enseignants
constatent que faire preuve d’initiative, de dynamisme pour développer une
organisation particulière des cours, un projet avec le chef d’établissement
et l’ensemble de l’équipe pédagogique … que tous ces efforts se heurtent à
l’étroitesse des marges de manœuvre, à des dotations horaires
immuables, fixées par circulaire, à des capacités financières
insuffisantes ». Aussi Luc Ferry voit-il le salut dans l’autonomie des
établissements et le transfert de compétence aux collectivités locales :
« Je souhaite aussi que les établissements développent un véritable dialogue
avec les familles qui devra prendre la forme d’engagements publics et
concrets sur des objectifs de qualité en matière d’accueil, d’informations,
d’orientation, mais également de prestations de services, de discipline, de
restauration et d’hébergement, ou encore de rapidité de
remplacement ».
Pour autant il tient à rassurer les personnels : l’Etat reste maître des
programmes et des diplômes. Surtout il annonce que les agents concernés
« pourront choisir entre le maintien dans la fonction publique d’Etat et
l’intégration dans la fonction publique territoriale ».
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