Au moment
où le ministre annonce son intention de développer rapidement les « classes
en alternance » en collège, le devenir de l’enseignement de la technologie
peut apparaître incertain. Aussi, la publication du rapport des inspecteurs
généraux Jean-Pol Isambert et François Louis sur « Les conditions
d’enseignement de la technologie dans les collèges » permet de faire le point
sur la discipline et ses difficultés présentes.
D’emblée, les inspecteurs soulignent la très grande diversité de cet
enseignement d’un collège à l’autre. Si les équipements, et particulièrement
informatiques, se sont bien améliorés, quelques collèges ne disposent encore
que de vieilles et rares machines (des ordinateurs de 15 ans d’âge dans les
Pyrénées orientales par exemple !). Plus encore que le matériel, les
conditions d’enseignement divergent : dans la majorité des établissements,
les enseignants ont obtenu de dédoubler les groupes, conformément aux
recommandations pédagogiques, mais au prix d’une baisse de l’horaire élève :
« les moyens étant octroyés par les services académiques sur la base de
la classe entière, les dédoublements envisagés sont, nécessairement à la
charge des établissements. Ces derniers, renvoyés sans doute quelque peu
aisément par les autorités académiques au discours de l’institution sur leur
autonomie, ne disposent pas en fait de multiples solutions pour financer de
tels dédoublements ». L’inspection relève également que cet enseignement
est « particulièrement tributaire des compétences des enseignants ».
Or ceux-ci ont parfois navigué de stage inutile en formation superflue au
gré de parcours professionnels chaotiques. D’autres sont plus ou moins mis à
l’écart et se voient confiés les élèves « qui n’ont pas leur place dans le
collège »…
C’est donc bien la place de la technologie, jugée « assez aléatoire d’un
collège à un autre » qui reste problématique. L’exemple des sections NTA
l’illustrent : elles servent souvent de pré-orientation vers les L.P. et
cela « illustre bien la représentation que l’on se fait de la
technologie ». Souvent aussi le prof de technologie est transformé en
responsable de maintenance du matériel informatique.
En conclusion, l’inspection demande d’abord qu’on lève l’ambiguïté sur les
moyens attribués à cet enseignement. Elle rappelle que « les TICE doivent
être l’affaire de l’ensemble de la communauté scolaire ».Elle recommande
une meilleure animation pédagogique.
Le rapport de l’IGAEN (format PDF)
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