Sous la direction de Patrick J. Brunet, les éditions de l’Harmattan publient dans leur collection Logiques Sociales un ouvrage intitulé « L’éthique dans la société de l’information » (Presses de l’université de Laval, Québec, Paris 2001, 214 p.) Cet ouvrage collectif tente d’éclairer la question de savoir « en quoi nos pratiques communicationnelles individuelles, collectives et institutionnelles posent-elles des questions d’éthique ? » Très composite cet ouvrage permet de brosser un tableau assez large des questions actuellement soulevées. 11 contributions abordent aussi bien des question spécifiques à certaines professions comme le journalisme, que le lien entre technique et éthique ou encore des problématiques sociales comme la mondialisation et le développement durable en lien avec le développement des technologies de l’information.
Le directeur de cet ouvrage nous interroge en particulier sur l’évolution en cours. Il appelle en particulier à une interrogation sur la question de l’autorité. En effet il semble bien que l’émergence de multiples communications sur la question de l’éthique soit un signe d’une tendance à l’individualisation de la réflexion. C’est sous l’effet de l’éclatement des repères collectifs que l’individu met la question de l’éthique au centre de ses préoccupations. L’autorité n’est plus seulement extérieure et acceptée comme telle, elle devient un objet dont chacun s’empare et se construit un cadre pour l’action.
Les questions abordées ici interrogent l’éducateur sur son attitude et sur ses positions. Les jeunes qu’il accompagne sont interrogateurs de sa pratique. Du pouvoir légal donné, il convient de construire un pouvoir légitime. La circulation de l’information est pour l’enseignant un des éléments clés pour travailler sa légitimité. L’élève et le parent sont vis à vis de l’école dans une posture nouvelle qui impose à celle-ci un travail qui dépasse l’acquisition des seules compétences et connaissances scolaires. L’interrogation éthique traverse actuellement l’ensemble de la société, il est possible de chercher des solutions à l’extérieur de chacun de nous, mais l’histoire de l’humanité dément cette seule approche : entre l’individu et le collectif c’est un mouvement permanent qui s’instaure dans la recherche d’une mode de vie en commun.
Cet ouvrage dont le contenu est très large pourra intéresser l’éducateur et en particulier le philosophe.
Bruno Devauchelle
Cepec