Entretien
avec Faride Hamana, président de la FCPE
Comment accueillez-vous le
rapport Pochard ?
C’est un rapport assez déséquilibré.
Il y a de tout dans ce rapport : de la mesurette, des options
idéologiques pour nous inacceptables et aussi une volonté de passer
au-dessus des débats de ces dernières années. Globalement il manque de
propositions.
Le rapport préconise par exemple
d’élargir le recrutement social des enseignants. Qu’en pensez-vous ?
C’est
une bonne proposition. Il faut aussi encourager le mixité des origines
et celle des genres, ce qui suppose des mesures financières. Mais si on
veut attirer davantage de jeunes dans l’enseignement il faut pouvoir
leur offrir des garanties de carrière. Il faut davantage d’argent.
Il y a aussi la reconnaissance
d’autres tâches effectuées par les enseignants que les cours.
Il
est grand temps de les reconnaître ! Il faut valoriser tout ce que les
enseignants font volontairement comme les clubs,les sorties etc.
Le rapport souhaite que s’améliorent
les relations entre parents et enseignants. C’est un souci partagé ?
Les relations profs – parents ne sont
pas si mauvaises que cela. Si on veut aller plus loin il faut organiser
davantage ces relations et aussi sensibiliser les professeurs aux
relations avec les parents. Aujourd’hui trop souvent elles se limitent
à la rédaction des bulletins.
Le rapport insiste sur la formation
des enseignants. C’est un point important ?
Il serait surtout intéressant de
faire en sorte que la seconde carrière des enseignants devienne
possible. S’imaginer aujourd’hui que l’on va être enseignant durant 42
ou 43 ans, ce n’est pas positif. Les enseignants qui en ont assez
doivent pouvoir quitter le métier. La formation doit le permettre. Or
pour le moment le recrutement strictement disciplinaire s’y oppose. La
formation devra donner d’autres compétences.
Comment voyez-vous évoluer le métier
d’enseignant ?
Le
métier d’enseignant est en fait un travail d’équipe. Ce n’est pas un
professeur seul qui fait la différence dans les résultats des élèves.
Il faut renforcer les équipes et éviter les mauvaises ambiances dans
les établissements. Là-dessus les chefs d’établissement ont un rôle à
jouer.
Le rapport se prononce pour la
bivalence. Qu’en pensez-vous ?
Nous
sommes tout à fait favorables à la bivalence. Un enseignant qui a un
niveau bac + 5 doit être capable d’enseigner plusieurs choses. Cela
permettrait de réduire les équipes d’enseignants, elles
fonctionneraient mieux et seraient plus attentives aux enfants.
propos
recueillis par F. Jarraud