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Hubert Steiner, pionnier de l’informatique en langues anciennes Portrait en miniature, par lui-même… Ce qui me va assez mal: je regarde mon minois, et ne le trouve pas frais: à 52 ans, encore à programmer du français en turbo-basic ou turbo-pascal (je n’ai pas eu droit à une formation sous Delphi, j’ai dû en rester à mes connaissances de prof. de la défunte option informatique – vae, Bayrou et Allègre confondus!), oui, programmer pour mes 1ères STT avec du latin pour mes 4èmes et mes terminales, du grec pour mes premières (sans oublier les préparations pour l’IGC en seconde ou la mise à niveau informatique toujours en seconde: le B2i n’a pas encore pris, tant s’en faut!, dans tous les collèges, il faut bien rattraper). Donc, à constater que l’informatique pure occupe, avec 2 h de TICE hors présence élève, la moitié de mon temps d’enseignant. Oui, à consulter ma boîte à courriel, à réparer les PC instables. Vive le sixième sens et la débrouille, le hasard. L’esprit de finesse, disait Pascal. car celui de géométrie a, hélas!, moins à voir avec les PC que n’en croient mes collègues…. J’oubliais: (ré)installer les bécanes (sabotées ou suicidaires). Heureusement, les élèves signalent au gestionnnaire de réseau que je suis les problèmes techniques subis (au rebours de mes collègues qui n’y pensent que quand ils me croisent). Mes propres élèves vont jusqu’à me dénoncer mes erreurs. Curieusement, quand le calcul de la note se fait à leur détriment (soyons pudique: les fautes d’orthographe ne les frappent franchement pas!). Ce survol me donne le vertige: j’ai cru, de 1980 à 1995 (?) que ce que j’appelais l’EAO allait permettre aux moins bons de s’en sortir. J’ai l’impression, vu les performances de mes EIP, de potentialiser les meilleurs. Sans doute l’effet d’un travail resté solitaire: ayant commencé en fait trop tôt (TRS 80 à 16 Ko de RAM, sauvegarde sur K7 autonomes!), j’ai droit aux contre-coups des défricheurs: être dépassé par des troupes nettement plus fraîches (une obsession?), quand ce n’est pas tancé, sommé par les Instances Officielles d’accélérer «l’informatisation scolaire» alors que nous manquons franchement de recul quant à son impact pédagogique avéré. Déçu aussi quand, sur le net, une adresse ne fonctionne plus. Va-t-on vers un cénotaphe virtuel? A peine entrevu, la tâche est finie, pour paraphraser Valéry ? En fait, il y a tant à faire que j’y retourne immédiatement: je suis aussi sensible à Boris Vian Hubert Steiner |
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