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Yvon Guesnier dirige cette école qui se singularise par le dynamisme de son site Internet. FJ- Comment est- il structuré ? YG- En gros 5 types de contenus: FJ- Comment le site est-il alimenté ? YG- Par les enfants, régulièrement (surtout au cycle 3) : écriture de textes, mise en ligne des travaux effectués en classe dans le cadre des projets de classe ou d’école, mise en place d’une « encyclopédie » virtuelle à partir des exposés faits par les enfants, mise en valeur des travaux effectués en arts plastiques, travaux de recherche sur le web… FJ- Quelle est l’histoire de ce site ? YG- L’école Bon Voyage Mixte 1 travaillait depuis longtemps sur l’écrit, et se servait comme support d’un « journal scolaire » gratuit « La semaine du bavard ». Elle « bénéficiait » aussi d’un équipement informatique relativement performant pour l’époque . Il y a 3 ans, afin de valoriser les écrits des gamins de l’école, de les « pousser » à écrire, de leur permettre aussi dans un quartier plus que défavorisé d’avoir accès au web nous avons créé le site de l’école. FJ- L’école est dans un quartier défavorisé ? YG- Elle est classée en ZEP depuis 20 ans et compte un peu plus de deux cent enfants, neuf classes dont une Clis et une Clad. Nous sommes en en périphérie de Nice, coincés entre une voie sur berge et une voie ferrée. Il y a peu de service public dans le quartier, en dehors des services éducatifs, pas de poste, pas de commerces, pas d’agences bancaires, pas de stade. Le milieu associatif local est inexistant en dehors d’une MJC avec laquelle l’école travaille dans le cadre des CEL. FJ- Est-ce à dire que le projet a également une dimension sociale ? Comment le site est-il utilisé par les parents ? YG- Par les parents, peu ou pas du tout malheureusement… Comme je l’ai dit ci-dessus, dans des quartiers comme le nôtre l’équipement des familles est presque inexistant. L’ouverture de l’école aux parents pourrait permettre une amélioration, mais nous nous heurtons à des difficultés importantes sur ce sujet. FJ- De quel ordre ? YG- Les difficultés sont d’ordre légal et liées à des blocages : difficulté d’ouvrir l’école aux parents hors temps scolaire, problème du partage de matériels entre des enfants et des adultes, encadrement des activités pour adulte, sécurité, réticences des institutions, y compris l’E.N., à cette ouverture… Les obstacles sont nombreux, le premier étant le fait que l’équipement informatique serait en tout état de cause insuffisant.. FJ- Justement quel est l’équipement actuel ? YG- En dehors de 6 postes branchés en ADSL dans une salle, chaque classe a un micro branché sur ADSL. Les classes ont donc un accès au web directement. Les enseignants ont donc rentré dans leurs projets de classe cette dimension « nouvelles technologies », comme un outil permettant l’expression des enfants. Le réseau interne permet aussi l’échange entre adultes d’outils pédagogiques. A terme, par le réseau interne, nous devrions pouvoir aussi mettre en place un outil de recherche de documents via la BCD pour les enfants et les adultes, c’est en tous cas un objectif. FJ- Quelle organisation vous parait la mieux adaptée : la salle multimédia ou le micro dans la classe ? YG- C’est un faux débat… On ne travaille pas de la même manière et les deux sont complémentaires. L’équipement des classes permet l’individualisation du travail des enfants et certaines remédiations aux difficultés rencontrées sur le plan scolaire ainsi que la prise d’habitudes de travail en se servant de l’outil informatique. La salle multimédia permet un travail plus collectif, avec des échanges plus importants entre les enfants et le « maître », entre les enfants eux mêmes… Les deux me paraissent donc indispensables… FJ- Vous évoquez les pratiques pédagogiques. Certaines sont-elles spécifiques à une ZEP ? YG- Le fait que l’on valorise les productions d’enfants permet aux classes de s’engager dans des projets plus construits sur des thèmes qui souvent servent de fil rouge au travail d’une année… Les projets des classes prennent du coup souvent une dimension interdisciplinaire… Le travail en informatique permet souvent une aide individualisée aux enfants et en ZEP c’est important… FJ- Comment arrivez vous à coordonner toutes ces activités avec autant de classes ? YG- Chaque classe a son « dossier », « mini site « autonome. Il est relié au site de l’école. Il est « éphémère » et détruit à chaque rentrée scolaire, pour ce qui relève du travail spécifique de la classe. Si les travaux représentent un intérêt plus « prolongé » (par exemple le travail effectué à partir d’exposés ou encore un travail d’écriture plus important que d’habitude) ils sont conservés d’année en année et on peut y accéder à partir des sites de classes ou de pages récapitulatives. Il est clair que la gestion du site dans sa globalité ne relève pas des classes pour des raisons de cohérence et de sécurité. Mais son contenu si. Les enfants de cycle 3 sont pris régulièrement en demi classe en « atelier informatique », les après midi, à raison d’à peu près 1h-1h30 hebdomadaire, une vingtaine de fois par an et par enfant en fonction de mes disponibilités. « Bénéficiant » d’une décharge complète de direction, j’anime ces ateliers. Le travail « technique » de mise en place de ce site en dehors de ces ateliers est d’environ une dizaine d’heures hebdomadaire. FJ- quelles difficultés particulières rencontre-t-on en ZEP pour utiliser les TICE ? YG- Pas de difficultés particulières à partir du moment où nos moyens sont suffisants sur le plan humain ou matériel. Ce n’est pas toujours le cas. Une difficulté pour valoriser ce travail vis à vis des parents qui n’ont pas d’accès internet). Des difficultés importantes liées au manque de formation des personnels, aggravées du fait qu’en ZEP le « Turn over » des enseignants est important (3 ans de présence en moyenne et des postes pourvus parfois à titre provisoire). Un avantage lié aux ZEP. : la jeunesse des personnels, souvent plus motivés et ayant dans leur vie quotidienne intégré les nouvelles technologies. Il y a aussi le manque de temps et de compétence pour la maintenance du matériel… Plus le parc de machines s’accroît plus le problème de la maintenance se pose. Sans parler du problème du manque de moyens en logiciels. FJ- Comment réagissent les parents à ces efforts ? YG- Les réactions des parents sont plutôt positives… Nous voyons même arriver parfois des messages de quelques familles récemment branchées. Lors de « réceptions » de parents, les productions des enfants sont montrées (par exemple après des séjours en classe d’environnement). Le fait de montrer à ces parents ce que leurs enfants peuvent faire, ont la capacité de faire, donne une image meilleure de l’école. Les parents « entrent » plus volontiers dans l’école qu’il y a quelques années (même si d’autres éléments entrent en jeu). L’enjeu principal peut être est d’éviter que les enfants de ce quartier en grande difficulté soient « largués » parce qu’issus de familles défavorisées… FJ- Quel avenir pour ce site ? YG- Celui que voudra bien lui donner l’équipe éducative de l’école… En terme de projet nous visons l’extension des aspects « documentaires » du site, ainsi que la partie arts plastiques… Nous souhaitons l’amélioration sur le plan technique de ce site, en évitant de tomber dans le travers d’un site si « compliqué » sur le plan technique qu’il échapperait aux enfants. Les pages sont en grande partie maquettées par les enfants eux mêmes. Nous ne voudrions pas favoriser l’esthétique du site au détriment de son contenu. Yvon Guesnier Nos derniers articles« 90 % des élèves de seconde ont déjà utilisé l’IA générative pour s’aider à faire leurs devoirs », peut-on lire dans le rapport sénatorial dédié à l’IA et l’éducation. Se former Les IA génératives et IA adaptatives sont-elles en concurrence en éducation ? Bruno Devauchelle revient sur les promesses de l’IA en éducation et fait un point d’étape dans un paysage « La France est un pays où l’on adore l’histoire » écrit Laurence De Cock dans le prologue de son dernier livre Histoire de France populaire. D’il y a très longtemps à Faire réaliser à des élèves de 3ème un quiz pour réviser le programme, puis en faire le support d’un défi entre classes : c’est le scénario présenté sur le site d’histoire-géo Pierre Yves Beaurepaire, professeur d’histoire moderne à l’Université Côte d’Azur, publie dans The Conversation l’article « Enseigner les Lumières aujourd’hui : comment l’histoire éclaire les jeunes citoyens ». Il y |
– Internet en ZEP : l’école Bon Voyage Mixte 1 à Nice