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A propos de « Doc pour docs »
FS- Quand a débuté le site et quelles ont été vos motivations pour le créer? AG- J’ai commencé le site DocpourDocs à l’été 1998. A vrai dire, j’avais déjà constitué dans mon collège une ébauche suffisamment étoffée de liens que je devais appeler plus tard, le Portillon ! Il faut dire que dans mon collège, nous étions en réseau d’ordinateurs (autre que le célèbre nanoréseau) depuis 1990, et qu’il n’y avait peut être pas un usage constant, mais une habitude du réseau. On avait installé deux machines dans la salle des Profs, puisque le collège était câblé depuis 97. Ces deux machines avaient été reliées par mes soins à Internet. Alors cette ébauche de portillon, j’en ai vu l’utilité tout de suite vis à vis de mes collègues de discipline, qui s’en sont beaucoup servi ! D’autre part, j’étais depuis longtemps, formateur dans l’Académie de Montpellier. Et, à ce titre, j’avais accumulé des quantités importantes de notes et de documents. C’est avec ça que j’ai pu rapidement rédiger un mode d’emploi de BCDI, qui fut, avec le Portillon, le premier vrai contenu de mon site. Quant à mes motivations, parlons-en ! D’abord j’avais juré mes grands dieux que je ne mettrais jamais plus le nez dans du code de programmation. J’en ai soupé, du basic, du logo, du Dbase et même du Pascal. J’ai écrit des programmes pendant des week-ends entiers, et je m’étais dit : « plus jamais ça ! ». Donc, j’ai attendu qu’il existe un éditeur Wysiwyg gratuit avant de me mettre au boulot. Je savais que ça arriverait forcément et c’est arrivé ! FS- As-tu été toujours le seul webmestre ? AG- Ah ! tout seul, comme un grand, et chez moi, je souligne, parce qu’on me l’a (insidieusemnt) demandé.. !! Quant au temps passé, je n’en sais rien, je n’ai jamais compté.. mais beaucoup de temps.. bien sûr. Je peux dire que j’y ai passé tous les jours disons de 4h30 à 7h30 minimum, les jours de classe; beaucoup plus les autres jours… FS- As-tu eu des périodes de découragement ? AG- Oui mais rarement. Je citerai deux cas précis. Le premier, au tout début, quand je me demandais s’il y aurait quelqu’un qui viendrait un jour voir mon site, et que les stats de visiteurs étaient au plus bas ! Et si je travaillais pour rien ? Et puis la deuxième fois, quand on ne fut pas loin de m’accuser d’usurpation de propriété intellectuelle…. mais je préfère oublier cette histoire…qui m’a beaucoup chagriné à l’époque. Et puis j’ai travaillé parce que la fréquentation de DocpourDocs et les messsages que je recevais m’ont démontré que je ne travaillais pas pour rien. FS- Quelle a été l’attitude de l’institution par rapport à ce travail ? AG- J’ai quitté l’institution, mais je ne me sens pas pour autant autorisé à l’accabler. L’institution est l’institution, avec ses lourdeurs administratives, ses qualités et ses défauts.. Sa lenteur aussi, qui, lorsque on travaille sur Internet, est un handicap majeur. Il faut réagir vite sur le web et sur les listes. On n’a pas le temps de faire valider, contre valider, vérifier et contresigner, car le travail ou la contribution sont périmés lorsqu’ils arrivent en ligne. Ce qui nécessite une discipline d’expression, mais c’est une autre histoire ! Vis à vis de moi, l’institution a commencé par m’ignorer, c’est bien normal. Mais, plus tard, elle m’a donné des signes très nets d’encouragement, en particulier au niveau des CRDP… tout en faisant souvent bien remarquer que DocpourDocs était un site personnel qui n’engageait que son auteur. Ce que je trouvais évident et que je n’avais pas pensé à souligner. FS- Y-a-t-il eu des étapes dans l’évolution du site ? Est-ce que par exemple, tu as créé les rubriques, les dossiers au fur et à mesure avec le courrier, ou avec l’air du temps ? AG- J’ai été formateur, je l’ai dit, ab urbe condita. Dès le début de la formation à Memolog j’avais été contacté pour ce boulot parce que j’étais un des rares docs de l’Académie à avoir fait un stage informatique « lourd » : deux trimestres complets. D’une part, j’avais écrit un logiciel de gestion documentaire, en Dbase3+, ça dira quelque chose aux anciens, et j’avais un certaine expérience de ce type d’outil. Je gérais déjà mon fonds sur ordinateur avec mes propres programmes, dès avant Memolog ! D’autre part, en 98, quand je mets mon site en ligne, j’ai plusieurs années d’expérience derrière moi, en matière de pédagogie de la recherche documentaire appliquée. FS- Quand ont démarré les contributions et quel a été l’apport d’E-doc? AG- Nicole Boubée sait bien que je n’étais pas chaud au début pour qu’elle crée E-Doc. J’avais peur que cela sème la zizanie parmi une corporation qui n’est pas assez nombreuse, ni assez reconnue, pour se payer ce luxe. En effet, je m’étais aperçu, dans mes journées de formation au quatre coins de mon académie, et par la lecture de listes de discussion, que les documentalistes font des quantités de choses remarquables dans leurs établissements, mais que la modestie, ou la peur de l’inspecteur, ou bien la peur de se mettre en lumière font qu’ils gardent tout ça dans leurs tiroirs; de ce fait chacun redécouvre la roue tout seul dans son coin. De plus et souvent, ils n’étaient pas chauds pour mettre cela en ligne sur les sites officiels, à cause de l’appréhension du qu’en dira t-on de l’autorité supérieure Alors, j’ai compris que la vocation ultime d’un site comme DocpourDocs était de mutualiser le plus facilement possible les efforts de chacun.. Vous trouverez peut être que c’est une bien grande ambition. FS- Quand as tu songé à la continuité de ce travail ? AG- Il y a au moins deux ans, sinon plus. Au départ, je m’étais dit, à la retraite, tu fermeras le site. Mais cela me chagrinait. Je considère toujours que cela aurait été une perte sèche de travail. J’ai horreur du gaspillage, c’est peut être mon atavisme cévenol qui veut ça. Alors, un jour, j’ai lancé un appel aux collègues, sur les listes de diffusion. Et, petit à petit certains se sont laissés convaincre que je n’étais pas du tout un phénomène, ni un surhomme, et que des collègues de bonne volonté pouvaient continuer à faire vivre le site, surtout si la communauté des docs participait à son enrichissement. Vous me voyez très heureux de ce qui arrive maintenant. Et je souhaite que, toujours, comme c’était son ambition au départ, DocpourDocs continue à être UTILE, et j’en profite pour remercier, encore une fois les collègues qui ont beaucoup bossé pour pérenniser le site ! Bon vent à tous !! |
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