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Pierre Laurens, lecteur et traducteur éclairé de la poésie latine, publie ce mois-ci, en édition bilingue, une Anthologie de la poésie lyrique latine de la Renaissance. L’auteur ouvre sa Préface en se faisant l’avocat du diable, en l’occurence, de « l’Académisme », de « la Paresse » et de « l’Incuriosité »: est-il bien nécessaire, alors que l’on a déjà tant à goûter de Cicéron ou de Virgile, de lire les poètes lyriques, et, qui plus est, les lyriques de la « décadence »? De l’Humanisme aux abords du Baroque, en passant par l’âge d’or de la Renaissance, ces textes montrent d’abord la vitalité ininterrompue de la poésie latine et, même, son évolution (l’auteur va jusqu’à parler de « révolution ») avec l’apparition, au XIIème siècle, d’une poésie ryhtmique liée par la rime, qui vient concurrencer et renouveler le vers classique. Le renouveau, de plus, se répand dans l’Europe entière, amenant chaque pays vers un nouveau classicisme. Outre les notes et la bibliographie attendues, le dossier contient une chronologie éclairant les interférences entre la poésie de langue latine d’une part, la littérature générale et l’histoire d’autre part, ainsi qu’une synthèse sur les caractères des mètres antiques. Par ce cheminement à travers une littérature méconnue, voire inconnue, rendue plus accessible par la vivacité de la traduction, Pierre Laurens amène le lecteur à réfléchir tant à l’alchimie créatrice individuelle qu’à la maturation des courants littéraires. Pierre Laurens, Anthologie de la poésie lyrique latine de la Renaissance, Poésie/Gallimard n°392, 8.10 euros. On peut lire ici l’Avertissement publié en tête de l’ouvrage, dans lequel l’auteur expose les différents choix opérés pour cette édition: |
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