L'éducation au coeur de la stratégie pour 2025
"L’échec scolaire est un dysfonctionnement majeur de notre modèle d’égalité républicaine. C’est aussi un handicap économique pour la nation." Le rapport du Commissariat général à la stratégie et à la prospective sur "Le France dans 10 ans" n'oublie pas l'Ecole. Son devenir est vu sous ces deux angles : la cohésion sociale et le redressement économique.
"Nous croyons-nous aujourd’hui capables de promouvoir un progrès collectif ?", interroge le rapport du Commissariat général à la stratégie et à la prospective sur "La France dans 10 ans" remis le 25 juin au président de la République. "Les doutes des Français à l’égard de leurs institutions sont trop marqués pour qu’une réflexion sur le redressement du pays puisse faire l’économie de cette dimension. Le relèvement ne sera pas seulement affaire d’investissement matériel, pas même seulement d’investissement intellectuel. Il sera d’abord affaire d’investissement institutionnel."
Le rapport fixe des objectifs pour l'Ecole : " Diviser par trois le nombre des « décrocheurs » (140 000) qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ou uniquement avec le brevet des collèges et diviser par trois le nombre d’enfants ne maîtrisant pas le français (20 % aujourd’hui) à la sortie de l’école". Et il flèche des moyens. Pour lui il faut " réduire la fracture éducative en investissant en quantité et qualité sur le primaire... Investir davantage et mieux à ce moment clé de l’acquisition des compétences de base qu’est l’école primaire est la condition de parcours scolaires réussis. Une réallocation des dépenses d’éducation en faveur de ce niveau permettrait de lutter contre les inégalités sociales d’apprentissage et favoriserait l’insertion future des élèves sur le marché du travail. Cet effort quantitatif, dont bénéficieront tous les élèves, devra s’accompagner d’une amélioration qualitative de la capacité du système scolaire à réduire l’influence de l’origine sociale sur la réussite scolaire". Pour cela le rapport appelle à "la formation des enseignants et la valorisation de leur travail, ainsi que par la différenciation et l’expérimentation en matière d’organisation et de pédagogie, afin d’assurer la meilleure adéquation entre les moyens déployés et les besoins du terrain. Les enseignants expérimentés devront bénéficier d’incitations plus fortes à intervenir dans les établissements difficiles, et les chefs d’établissement devront se voir confier davantage d’autonomie et de responsabilités afin d’adapter les moyens et les modes d’organisation selon leurs besoins. Il devrait leur être aussi permis de mener des expérimentations dans le champ de la pédagogie".
Le rapport accorde de la place au numérique en recommandant l'enseignement du code. Il va plus loin : l'Ecole " devra également porter sur les pratiques pédagogiques : celles-ci sont appelées à être bouleversées par les techniques numériques et la disponibilité de cours en ligne qui vont inévitablement dévaloriser l’enseignement magistral traditionnel. Il importe au plus haut point que l’école se saisisse de ces innovations et en fasse l’occasion d’une rénovation de ses méthodes dans le sens d’une plus grande promotion des capacités d’apprentissage autonome et de critique des élèves".
Par fjarraud , le jeudi 26 juin 2014.