Orientation : La FCPE demande le libre choix parental
Qui doit décider de l'orientation des élèves ? Dans un communiqué fort explicite, la FCPE remet en question le droit pour l'éducation nationale d'orienter les élèves. Pour elle, ce droit doit appartenir aux seuls parents. Pour Jean-Jacques Hazan, son président, c'est même la base d'une véritable éducation à l'orientation. C'est aussi un moyen, il ne s'en cache pas, de secouer l'ordre scolaire...
De quel droit l'éducation nationale s'arroge-t-elle le pouvoir d'orienter les enfants ? La question est posée avec vigueur par la FCPE. Dans un communiqué, la première association de parents d'élèves "n'accepte plus que l'institution impose ses choix aux élèves, alors même qu'ils sont en capacité de décider de leur avenir". Pour elle, "ce droit au choix existe déjà d'une certaine façon en fin de 5ème ou de 1ère et ne pose aucun problème, pourquoi en serait-il autrement pour les autres classes ?" Et la FCPE enfonce le clou : "Une refondation de l'école ne peut que redéfinir ce droit au choix".
Interrogé par le Café pédagogique, Jean-Jacques Hazan juge le système actuel d'orientation "anormal". "Dans un système démocratique, on ne voit pas de quel droit une institution peut décider à la place des parents".
Pour autant, la FCPE reconnaît la capacité de l'équipe éducative à conseiller les parents. " Ca marche bien en 5ème et en 1ère (où les parents ont réglementairement le dernier mot) parce qu'un dialogue s'installe avec l'équipe éducative. Ce dialogue existe parce que les parents choisissent. Si l'on veut une éducation à l'orientation il faut qu'elle serve à quelque chose. Quand les élèves ont la possibilité de faire un choix, l'éducation à l'orientation prend son sens. Sinon ce n'est qu'une perte de temps et il ne fait pas s'étonner qu'elle se fasse mal.
Mais n'est ce pas encourager les parents à faire des choix impossibles ? "Je ne suis pas sur que les décisions prises aujourd'hui soient meilleures quand je vois le volume de décrochage et le fait que 150 000 jeunes sortent du système sans qualification", répond JJ Hazan. "Une grande partie des décrocheurs sont des jeunes que l'on a poussé dans des sections où ils ne veulent pas aller. Mais on soutient plus souvent l'argumentation contraire : les parents manqueraient d'ambition pour leurs enfants. C'est assez pervers comme raisonnement. Car aujourd'hui qui se trouve orienté en lycée professionnel ?
L'orientation amplifie les inégalités sociales ? "C'est une évidence", estime JJ Hazan. "On voit bien comment la coupure se fait en fin de troisième dans la répartition entre les trois lycées. C'est aussi pour cela que l'on veut des lycées polyvalents à la place des trois lycées général, technologique et professionnel.
Ne risque-t-on pas de désarmer les équipes éducatives ? "On n'a pas besoin de matraquer les élèves pour les maitriser. La question se pose aussi avec les notes. La FCPE est pour leur suppression. Ce n'est pas avec des menaces que l'on fait réussir les jeunes".
La FCPE annonce d'autres initiatives. "On a décidé dans la concertation nationale de travailler à une véritable refondation de l'Ecole". JJ Hazan promet déjà des déclarations sans concessions sur les notes, le redoublement ou la bienveillance à l'Ecole...
François Jarraud
Par fjarraud , le vendredi 14 septembre 2012.