Bac : Les inégalités régionales révélées par la Depp
Que le bac soit inégalitaire n'est pas une révélation. Si 88% des candidats ont été reçus il reste que 20% des jeunes français n'ont pas le bac et un garçon sur quatre. Si 94% des enfants de cadres inscrits en terminale ont un bac et 77% un bac général, ce n'est le cas que pour 84% des enfants d'ouvriers. Et seulement 36% un bac général. On sait aussi qu'il y a un lien entre les prénoms et l'obtention du bac. Il vaut mieux s'appeler Garance, Héloïse ou Adèle pour les filles et Grégoire, Augustin ou Emmanuel pour les garçons pour avoir le bac général. Pour les Amine, Sofiane, Bilal, Anissa ou Kévin c'est beaucoup plus compliqué, révélant les inégalités ethniques d'accès au diplôme. Les résultats définitifs du bac 2018 montrent aussi des inégalités régionales.
" L’espérance d’obtenir le baccalauréat pour un élève de sixième s’étend de 58,3 % en Guyane à 82,6 % à Paris à la session 2017", écrit la Depp. " Les académies de Paris et de Versailles font partie de celles où l’espérance d’obtenir le baccalauréat pour un élève de sixième sous statut scolaire est globalement la plus forte à la session 2018... À l’opposé, l’espérance d’obtenir le baccalauréat pour un élève de sixième sous statut scolaire est particulièrement faible dans les académies de Guyane et de Mayotte. Elle est également peu élevée dans les académies de Caen, de Dijon, et de La Réunion. Malgré l’importance relative de la probabilité d’accès au baccalauréat professionnel, les élèves de sixième de Guyane, de Mayotte et de La Réunion ont une faible probabilité d’obtenir le baccalauréat toutes voies confondues. En effet, la probabilité d’accéder au baccalauréat par la voie générale et technologique est faible. Dans les académies de Dijon et de Caen, l’espérance d’obtenir le baccalauréat pour un élève de sixième est faible à la fois dans la voie professionnelle et dans la voie générale et technologique.. Entre 2017 et 2018, l’espérance d’obtenir le baccalauréat pour un élève de sixième sous statut scolaire diminue dans près des deux tiers des académies".
Comment expliquer ces inégalités ? Elles dépendent largement des conditions concrètes d'enseignement. L'équipement en lycées, voir en collèges, historiquement inégal selon les académies joue évidemment un rôle, réduisant le taux d'accès au bac. Il y a aussi les stratégies d'établissement assumant ou no le tri des candidats. Enfin on relève que le nombre d'élèves par classe , en hausse entre 2017 et 2018 du fait de la croissance démographique et des suppressions de postes, a aussi sa place.
Le bac est-il donné à tout le monde ?
Par fjarraud , le lundi 18 mars 2019.