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Comment se construit la  revue internationale d’éducation de Sèvres ?

 

La revue, éditée par le CEP, parait 3 fois par an « et propose une approche internationale de grandes questions éducatives. Elle dispose d’un comité scientifique qui se réunit une fois par an, tire le bilan de la production de l’année passée et valide le programme de l’année à venir. Le comité de rédaction se réunit environ 6 fois par an, sous la présidence du rédacteur en chef, Alain Bouvier, et discute en détail le contenu de chacun des numéros.

 

Le comité de rédaction se compose majoritairement d’experts français, déclare un de ses membres Anne-Marie Bardi, inspectrice générale en retraite depuis peu. L’inspection générale y est largement représentée ainsi que le monde de la recherche. Tous les membres ont une expérience réelle de l’éducation à l’étranger et sont susceptibles d’enrichir le réseau djà bien fourni des correspondants internationaux de la revue.

Pour chaque numéro, qui traite en général dans un dossier thématique de problèmes relativement actuels intéressant nombre de pays étrangers, un coordonnateur est désigné. Après avoir écrit une note de problématique abondamment discutée en comité de rédaction, il l’envoie aux auteurs pressentis. Dans chaque numéro, une dizaine de contributions environ sont publiées. Elles portent sur des travaux de chercheurs et des analyses de praticiens, mais la revue n’est ni une revue d’éducation comparée, ni une revue de recherche, ni une revue de sciences de l’éducation. Il s’agit en fait d’une publication originale, très lue dans le monde de la recherche, qui croise les problématiques des institutions, de la recherche et du terrain.

 

L’élaboration d’un numéro dure de 8 à 9 mois. Ainsi Anne-Marie Bardi, qui coordonne le prochain numéro sur la classe (à paraître prochainement) a fini de rédiger sa note de problématique en septembre. Les auteurs acceptant d’écrire une contribution disposent ensuite 2 à 3 mois pour rédiger leur article. Une phase dedialogue d’environ 2 mois permet d’apporter les corrections, d’harmoniser les contenus et d’organiser le sommaire. Le coordonnateur rédige enfin le texte d’introduction.

La rédactrice en chef adjointe, Marie-José Sanselme, se charge d’accompagner le dossier avec des présentations de systèmes éducatifs étrangers et de leurs évolutions ainsi que des ressources bibliographiques.

 

Le prochain numéro, le 50, de la revue est relativement atypique, précise Anne-Marie Bardi. Il fait largement appel aux observations de classe, mais les observateurs sont en général d’un autre pays que celui de la classe, ce qui permet de croiser les regards. Le numéro 51, coordonné par Florence Robine, inspectrice générale de sciences physiques, reviendra à une forme plus traditionnelle avec un dossier sur le renouveau de l’enseignement en sciences. Enfin le 52, en décembre 2009, reviendra sur le colloque, dont il poursuivra la réflexion.

 

Pourquoi des personnels de l’ESEN au colloque ?

L’ESEN et le CIEP entretiennent de nombreux liens, nous explique Erik Louis, chef du département des formations de l’ESEN. Institutionnellement, l’ESEN est présente au comité scientifique du CIEP, mais partage aussi avec le centre un pôle de personnes ressource, notamment de l’inspection générale, et d’experts des systèmes éducatifs comme Alain Bouvier. Souhaitant s’ouvrir davantage encore aux relations internationales, il était logique que l’ESEN soit largement représentée parmi les participants. Le contingent alloué de 40 places a été réparti entre les chefs de projet, une quinzaine, et les stagiaires dont l’histoire personnelle ou professionnelle et les projets sont particlièrement tournés vers l’international.

 

Nous recevons  l’ESEN une formation comparative sur les différents systèmes éducatifs, déclare Laurent Pinel, IEN stagiaire de 1ère année, mais la participation au séminaire et les interviews filmées des experts que nous avons réalisées (visibles sur le site de l’ESEN) nous permettent de découvrir les choses sous un autre angle. Par exemple, les inégalités en France et en Uruguay n’ont pas vraiment la même signification ni la même échelle. Pour les collègues qui ont des projets de travail à l’étranger, ce colloque est aussi l’occasion de rentrer dans un réseau.

Nous sommes la dernière promotion à bénéficier d’une formation de 2 ans avec parcours individualisé (dès la’an prochain la formation des inspecteurs s’alignera sur celle des personnels de direction, soit 1 an comme stagiaire avec 80 jours à l’ESEN). Ce colloque a donc représenté une chance que nous avons saisie. Mais comme il y avait plus de demandes que de places, on trouvera bien un moyen d’en restituer la teneur à nos camarades.

Ce n’est d’ailleurs pas la première occasion que nous avons eue de participer à une manifestation internationale, puisque dans le cadre de la présidence française de l’UE, un séminaire sur la gouvernance des systèmes éducatifs a été organisé à Poitiers. Il a agi pour nous comme un déclencheur sur l’intérêt des comparaisons internationales et la relativisation des paradigmes pédagogiques. C’est maintenant plus facile pour nous d’expliquer les résultats de Pirls, d’aider les enseignants à les analyser et à ne pas en rester à une lecture culpabilisante.

 

 

Rayonnages

Lors du repas d’hier, j’ai fait la connaissance de Bernadette Plumelle, responsable du centre de documentation du Ciep et comme mon métier d’animatrice de centre de ressources n’est jamais très loin nous avons pris rendez-vous pour une visite apéritive.

A l’heure dite, Bernadette Plumelle, m’accueille dans un beau lieu rénové en 2006. La collection d’ouvrages en Français Langue Etrangère est impressionnante. Normal, m’explique Bernadette. Le centre de ressources accompagne les missions du Ciep et parmi elle la promotion du français à l’étranger. Il mène une politique d’acquisition systématique d’ouvrages dans le domaine pour constituer un fonds historique, ce qui lui vaut la visite de nombreux chercheurs étrangers.

Pour l’autre grande mission du Ciep, la veille et l’expertise en éducation à l’international, le centre de ressources constitue un fonds d’actualités sur la politique éducative en s’appuyant notamment sur les organisations internationales comme l’Unesco, l’OCDE, la communauté européenne. Mais de plus en plus, le format est papier est délaissé par ces organismes au profit du format électronique, remarque Bernadette. Certains pays et zones géographiques font aussi l’objet d’une veille. C’est le cas du Maghreb, de l’Afrique Subsaharienne par exemple.

Huit documentalistes scrutent ainsi le monde de l’éducation, en se spécialisant sur une zone géographique, pour pouvoir constituer rapidement des dossiers documentaires à la demande des personnels du Ciep et alimenter leurs études. Le centre de ressources travaille aussi en étroite relation avec la revue internationale d’éducation de Sèvres, notamment en proposant pour chaque thème une bibliographie et une sitographie détaillées. Pour Bernadette cette nécessaire réactivité est stimulante et pousse à proposer constamment des nouveaux produits documentaires.

Des visiteurs extérieurs pour un tiers étrangers, étudiants en master ou en doctorat et enseignants, viennent aussi au centre de ressources qu’ils utilisent comme une bibliothèque spécialisée dans un des deux domaines développés. Les stagiaires du Ciep complètent le public, y compris de façon décentralisée. Chaque année à Nantes se déroule une université d’été des métiers du français langues étrangères et le centre de documentation se déplace avec une sélection de ressources.

Le public est également à distance, dans tous les pays où le français est enseigné, dans tous les lieux où les systèmes éducatifs sont étudiés. Alors, au fil des ans, Bernadette Plumelle et ses collègues ont développé des produits documentaires consultables en ligne. Un outil de veille est accessible gratuitement sur abonnement. Il propose chaque mois une liste des dernières références ajoutées au fonds du Ciep avec une possibilité d’accès aux documents ligne. 5 000 abonnés bénéficient déjà de ce service. Le catalogue, avec 20 000 références est consultable sur le site, tout comme des bibliographies et des sitographies thématiques, mises à jour tous les ans. Parmi elles, on trouve une bibliographie très consultée sur le français langue seconde. Les répertoires de méthodes français langue étrangère sont également très prisés. Des dossiers documentaires sur les politiques linguistiques en Europe sont mis à jour régulièrement. Ils s’ajoutent à une lettre d’information électronique sur le même thème qui permet au Ciep, en tant que point de contact du centre européen des langues vivantes du Conseil de l’Europe, d’informer les publics intéressés par l’enseignement des langues en France.

Du plancher ciré du centre de ressources aux rayonnages virtuels du site, dans ce foisonnement de produits documentaires en ligne, enseignants en langues et en français langue étrangère, documentalistes, étudiants ou curieux des systèmes éducatifs, peuvent donc rassasier leur soif de connaissances.

Monique Royer