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Ludovia 2010 > Messages > Table Ronde Ressources, Manuels , livres et jeux Numériques
               Table Ronde Ressources, Manuels , livres et jeux Numériques

A l’heure où les manuels scolaires des nouveaux programmes de seconde tardent à paraître et où seule leur version numérique sera disponible à la rentrée, il est encore plus urgent de s’intéresser aux ressources numériques.

Définitions

Gilles Braun, SDTICE, attire d’abord l’attention sur le fait que le mot « ressources » n’est pas défini lorsqu’il s’applique à la pédagogie ou au numérique. Mais en admettant cette dénomination, il faut distinguer deux sortes de ressources : les ressources d’utilisation (tout matériau détourné de sa destination initiale pour l’enseignement) et les ressources de destination (celles effectivement conçues pour l’enseignement).

 Les ressources varient également selon leur processus éditorial, qu’il soit local ou international via le web.

Quel est le manuel numérique idéal ?

Les adeptes du web2.0 le désirent à l’image du livrescolaire.fr, c'est-à-dire comprenant à la fois une ligne éditoriale, mais permettant l’adaptabilité, la modification des éléments par le professeur ou les élèves. (Voir le blog http://www.cafepedagogique.net/communautes/Ludovia2010/Lists/Billets/Post.aspx?ID=8)

Julien Llanas, d’EduGameLab, souligne la dicotomie du modèle du livrescolaire.fr, qui est à la fois de ce fait une ressource d’utilisation mais offre une possibilité de détournement. La tendance est au détournement, et pas seulement celui des ressources classiques. Celui du  jeu vidéo, par exemple, qu’il soit brut, découpé, intégré dans une séquence, programmé spécialement. Julien cite le jeu Donjons et radons qui intègre les notions du programme : il faut par exemple changer les états de l’eau pour progresser dans le jeu.

Jean Baille, de Maxicours, confirme la politique éditoriale de la société dans le même sens : les ressources de destination, uniquement pensées pour le numérique, offrent une possibilité d’interactivité : les fiches sont modifiables par les professeurs, qui demandent de plus en plus de travail collaboratif.

 (Voir le blog

http://www.cafepedagogique.net/communautes/Ludovia2008/Lists/Billets/Post.aspx?ID=8)

Pour Pierre Garnier, du  Kiosque Numérique de l’Education, qui parle des éditeurs institutionnels, la priorité n’est pas de créer mais de produire de l’usage autour des contenus. De plus en plus les destinataires ne sont plus directement les élèves, mais les professeurs. En tous cas les éditeurs sont très réactifs.

Les conditions de la mise en œuvre, retours d’expériences

Gilles Braun parle de retours d’expérience auprès d’enseignants non spécialistes, confrontés à l’utilisation des manuels numériques en classe de 6ème par l’intermédiaire des ENT (700 enseignants, 15000 élèves). Très intéressés par l’expérimentation, beaucoup ont déploré des problèmes techniques (sans préciser s’ils venaient du TBI ou du manuel numérique lui-même). Tous se sont montrés très critiques sur l’offre des manuels. Le retour est cependant positif en ce qui concerne l’attitude des élèves, leur attention s’est accrue. Par contre, l’utilisation est frontale, par projection collective sur le TBI. Les enseignants manquent de formation pour diversifier les usages. L’usage du manuel par les élèves hors de la classe reste un problème (même si 98% sont connectés, que proposer aux 2% restants ?) ; ils possèdent en outre le manuel papier à la maison. Les enseignants par contre se servent de la forme numérique pour préparer le cours.

Jean-Louis Attané, du Conseil Général de l’Ariège confirme les retours d’expérience positifs

pour deux collèges ambition réussite de lavelanet (150 élèves de 6ème). Les professeurs ont éprouvé un besoin de mutualisation disciplinaire et même interdisciplinaire. L’expérience se poursuit cette année en 5ème, mais son coût est très élevé (30000 euros par classe, pour un équipement de qualité).

Le problème du changement de salle se pose : professeurs et élèves trouvent chacun un intérêt à rester dans leur salle équipée…il n’y a pas de solution.

Dans les Landes, des ordinateurs équipés de 14 manuels numériques ont été attribués aux élèves de 3ème, relate Pierre-Louis Ghavam, du Conseil Général. Les manuels sont cependant gravés sur le disque dur, pour un accès égalitaire à la maison et éviter les lenteurs d’utilisation. Malgré ça, seuls les manuels de LV sont utilisés à domicile (pour les sonorisations). Comme tous les décideurs locaux, P.L. Ghavam déplore l’usage des ressources par les enseignants, par manque d’incitation de la hiérarchie.

De l’accompagnement à la bonne utilisation des ressources

Alain Séré - IGEN-MEN  et Julian Alvarez, de Ludoscience mettent en garde contre le détournement des ressources. Les auteurs suivent des lignes éditoriales ou des objectifs précis qui ne sont pas forcément atteints dans un usage libre ou détourné. C’est ce que nous prouve Julian Alvarez, qui, ayant conçu le serious game Technocity (académie de Toulouse) pour inciter les élèves de «3ème à choisir un métier industriel, a vu la ressource détournée par des élèves de 6ème en CDI, dans un but purement récréatif, sans même éveiller les soupçons des documentalistes. Il est vraiment nécessaire d’accompagner les utilisateurs. Une autre solution, très efficace du point de vue pédagogique, est d’impliquer l’utilisateur dans la conception même de la ressource. En créant eux-mêmes un nouveau jeu, les élèves ont assimilé le parcours pédagogique.

De la même façon, les lycéens souhaiteraient être davantage acteurs et impliqués dans l’activité numérique du lycée (enquête auprès de 5000 lycéens élus).

Quelles transformations ?

Force est de constater que l’apparition du manuel numérique n’a pas entraîné une pédagogie active. Ce n’est pas l’outil qui génère les usages, ce sont les usages qui poussent à trouver les bons outils.

L’école elle-même sera-t-elle transformée ? Le modèle du cours de 55 minutes, de la salle de classe sont-ils adaptés aux évolutions numériques ?

Ces questions ont été posées maintes fois pendant ces rencontres, mais aucune imagination n’a été assez fertile pour proposer des modèles nouveaux et crédibles.

 

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