LUDOVIA 2012 > Messages > «La gouvernance- les partenariats – comment les formaliser ?»
«La gouvernance- les partenariats – comment les formaliser ?»

Cette table ronde aborde les partenariats avec les acteurs de l’Education Nationale.

Le développement du numérique dans les établissements scolaires dépend des conventions passées traditionnellement entre l’Education nationale, l’Etat et les collectivités locales à différents niveaux (municipalités, départements, régions). Ces partenariats se sont avérés souvent difficiles dans le passé, malgré quelques expériences réussies, comme la mise en place de l’ENT en Midi-Pyrénées dès 2005. Doit-on poursuivre le partenariat sur le même modèle, ou définir des missions et des objectifs sur tout le territoire, et instaurer une cohérence du continuum éducatif à l’ére numérique de la maternelle au lycée ? Ne faudrait-il pas repenser les systèmes de conventionnement, ne pas s’enfermer dans des structures anciennes, pour donner toute sa chance au numérique ? La DGESCO souligne les améliorations à apporter aux structures de coopération, telles le  Conseil territorial de l’Education Nationale, qui n’est pas le meilleur instrument pour échanger, il faut rénover ces instances de discussion. Mais si la -compétence sur le numérique éducatif est  partagée,  les domaines de la pédagogie et du développement des usages restent de la compétence de l’Education Nationale.

Les oppositions persistent. Les acteurs locaux ne supportent plus de financer des équipements dont l’Education Nationale ne s’empare pas comme elle le devrait. Thierry Cagnon, de la Région Aquitaine insiste : « Donnons-nous les moyens de la réussite » ! Les collectivités locales ont beaucoup investi dans le développement du numériques, il faut des résultats, on ne peut plus se permettre d’attendre. Jean-Pierre Quignaux, de l’ADF pense qu’il faut repenser les cadres des partenariats et donner une place plus importante aux finalités et objectifs –« La vocation de l’école est de ne pas handicaper l’avenir des élèves en s’enfermant dans la tradition du passé ». Jean-Yves Capul, de la DGESCO salue l’effort considérable des collectivités locales, bien entendu, mais s’oppose à l’augmentation de leurs domaines de compétences : l’Etat prend en charge la  formation et l’accompagnement des enseignants, les  collectivités locales, les infrastructures.

Parmi ces revendications répétées au fil des ans, Bruno Roussel, de la région Midi-Pyrénées est fier de présenter un partenariat qui a fonctionné. Il fait l’historique de la mise en place des ENT dans sa région. Dès 2005 l’Ariège, l’académie et Midi Pyrénées décident de travailler ensemble pour construire le projet ENT, et ils sont rejoints par 6 autres départements. C’était la première concertation entre 9 départements. Aujourd’hui, l’ENT est généralisé. Après le succès technique, la 2ème génération d’ENT doit relever le défi des usages et des services. Une nouvelle convention simple, sur le modèle de la précédente, arrivée à terme, doit préciser le rôle du comité de pilotage et des services de mise en œuvre des orientations politiques.

Des objections dans le public viennent tempérer ce succès : dans la plupart des régions, les conventions n’aboutissent pas et la concertation est de mauvaise qualité. La réponse des intervenants (« ça, c’était avant ») sous-entend que de nouvelles relations sont possibles depuis l’avènement d’une nouvelle majorité gouvernementale. D’autre part, les partenariats qui encadrent des changements sont naturellement soumis à des frictions, et cela n’a rien à voir avec le numérique. Il est indispensable d’élargir ces partenariats aux parents d’élèves et passer à la « coélaboration », selon Jean-Pierre Quignaux.  « Il ne faut pas rester sur le clivage des compétences qui empêcheront de résoudre les défis à venir ».

Béatrice Crabère

 

 

Commentaires

Aucun commentaire sur ce message.