Le plaisir d’apprendre par le numérique ? Est-ce aux décideurs d’en décider ? Aux chercheurs de le découvrir ? Aux chargés de mission TICE de nous le recommander ? Qu’en pensent nos élèves, nos jeunes, notre génération Z ? Bien-sûr, vous le savez, vous en voyez tous les jours, des élèves ! Mais leur avez-vous vraiment demandé ? Avez-vous laissé traîner vos oreilles dans les couloirs ?
Eric Fourcaud organise Ludovia depuis 9 ans maintenant. Et son fils a grandi. Gustave est sur le site, avec le tee-shirt collector de l’édition 2012, et un solide appareil photo autour du cou. Il collabore à la mise en ligne de l’évènement. Lui qui a baigné dans cette ambiance depuis l’enfance, qui voit tous ces adultes s’agiter et se passionner autour des dernières applications sorties et des programmes éducatifs, qu’en pense-t-il, du numérique à l’école ?
Gustave : Je suis lycéen, je rentre en première, et je suis là de mon plein gré, parce que ça m’intéresse. Ludovia a un bon impact dans l’environnement éducatif et il faut persévérer. Ce serait bien que tout ce qu’on découvre ici se retrouve dans la vie réelle partout, au niveau national, et pas seulement dans certains établissements, qui sont privilégiés.
C P : Tout ce qu’on découvre ici, c’est-à-dire ?
Gustave : Le numérique, la technologie, comme les tableaux, les tablettes, ça faciliterait l’éducation, ça serait plus ludique, moins banal.
C P : Moins banal qu’écrire dans un cahier ? Vous avez déjà profité de ce genre de pratiques dans les classes où vous êtes passé, ou vous n’avez eu que des cours traditionnels ?
Gustave : Non, que des cours traditionnels.
C P : Et vous avez une idée de ce qui pourrait changer dans le cours, à quel moment vous aimeriez vous servir de ces outils ?
Gustave : Ça faciliterait l’interaction entre les élèves et le professeur, on échangerait plus de choses.
C P : Par quels moyens autres que ceux que vous utilisez aujourd’hui ? Vous échangez déjà en parlant, en écrivant ?
Gustave : Quand on est malade, on pourrait envoyer les travaux par mail au professeur.
C P : Vous ne l’avez jamais fait ?
Gustave : Si, par le biais de l’ENT mais l’ENT, c’est pas toujours bien fait ni bien utilisé. Pas assez utilisé, en fait, dans mon établissement, du moins. C’est vide. Je pense que les professeurs ne font pas trop d’efforts pour y mettre des choses.
C P : Vous pensez donc que ça demande des efforts ? Ca demande du temps, peut-être ?
Gustave : Ça veut dire qu’il faut changer de méthodes de travail, donc c’est compliqué pour eux parce qu’ils ont appris à faire comme ça, alors c’est pas facile de changer.
C P : Utilisez-vous des outils collaboratifs, sur l’ENT ou sur Internet, pour faire du travail en commun avec vos camarades, des exposés, par exemple ?
Gustave : Oui, je m’en sers, mais moi, ce que j’aimerais, ce serait comme un réseau social pédagogique, c’est comme ça que je vois l’ENT.
C P : Un genre de Facebook, où l’on ne raconterait pas sa vie, mais où l’on échangerait juste à propos d’activités scolaires ?
Gustave : Tout à fait.
C P : Pourquoi ne pas utiliser Facebook, alors ? Une page dédiée à la classe, pas votre page perso ?
Gustave : Ah non, Facebook n’a pas cette utilité-la. Je vois mal les gens aller sur Facebook pour ça, et il n’y a pas les outils nécessaires : pour envoyer un document, c’est pas l’idéal. Et il ne faut pas mélanger la vie privée. Non, il faut vraiment un ENT amélioré.
Béatrice Crabère