Doit-on réformer l’École ? Oui sans doute. Mais est-ce possible ? Le doute existe. Début avril 2014, l’Afae, association des acteurs de l’École, réunissait à Versailles près de 300 cadres et hauts responsables de l’Éducation nationale pour tenter une réponse. De ce colloque nait ce nouveau numéro de la revue de l’AFAE qui reprend le meilleur du colloque et l’enrichit de regards croisés venus d’horizons différents.
Mais ce qu’on retiendra surtout de ce numéro ce sont les opinions des princes de la rue de Grenelle. Les représentants de la très haute administration d ‘aujourd’hui ou d’hier ont une connaissance fine et profonde du système éducatif et de ses capacités d’évolution. Ce sont eux qui décident des réformes. Croient-ils que l’École puise changer ?
Eux aussi doutent. Ainsi Pierre-Yves Duwoyes, ancien secrétaire général du ministère, ancien directeur de cabinet, actuel recteur, se demande qui veut le changement. Les parents ? Certes pas. Les professeurs ? Ils ne sont pas contre mais sont habitués aux ordres et contrordres. Les syndicats, Ils ne sont pas là pour ça. Alors la réforme n’est envisageable que par davantage d’autonomie à la base alignée par des contrats aux objectifs de l’Etat. Christian Philip, ancien recteur, abandonne aussi l’idée de la loi miracle au profit de la « responsabilisation » des établissements. Pour que la réforme soit possible il appelle à en faire l’enjeu principal des présidentielles de 2017.
Faut-il l’autorité présidentielle pour une réforme de l’École ? Antoine Prost croit que ça ne suffira pas. « L’administration est sans prise sur la pédagogie », affirme-t-il. « On peut changer les structures mais il est difficile de modifier les pratiques ». La contractualisation il n’y croit pas trop. « Elle repose sur des discussions entre les chefs d’établissement et la tutelle. Mais quelle est la représentativité des chefs d’établissement ? » Il prèche pour une administration de mission seule capable de faire bouger les profs.
Quatrième star de ce grand collège éducatif, Alain Boissinot voit dans la sclérose syndicale et la panne politique de facheux obstacles au changement. Pour avancer il faut travailler els représentations des acteurs.
Au delà de ces hauts fonctionnaires, finalement peu optimistes, la revue donne la parole à des inspecteurs ou des chefs d’établissement qui présentent leurs réalisations. On découvre ainsi que la réforme est possible entre les acteurs de terrain. Il semble bien que l’école puisse se réformer plutôt qu’être réformée…
François Jarraud
Administration & éducation n°143, Peut-on réformer l’École ?
Le sommaire
http://www.Éducation-revue-afae.fr/
Reportage sur le congrès :
Congrès Afae Jour 1
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2014/04/07042014Article63[…]
Congrès Afae jour 2
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