Notre forme scolaire est pensée pour la « socialisation méthodique de la jeune génération » au travers d’une discipline, de règles et contraintes, perpétuant un ordre social, et édifiée sur le modèle de la sanctuarisation du savoir, de la séparation, de la répression du « naturel ». Ce modèle scolaire repose sur la promotion d’un individu rationnel par la « transmission » de savoirs scolaires, et par le déni des affects dans le lieu scolaire. Pourtant, nous sommes tous des ex-élèves, et les traces de ce passé, que nous ayons été excellents, bons, médiocres ou mauvais élèves, affleurent souvent derrière nos opinions péremptoires sur « l’institution scolaire ». L’éducation est affaire de tripes, d’affects, de relations humaines, de plaisir, de souffrances, d’ennui, de rapport à l’Autre, de rencontres à l’autre sexe, à l’autre age, à l‘autre social, à l’autre culturel, à la différence. Ce passage marquera notre personnalité. Beaucoup de rencontres significatives auront lieu pendant la scolarité, qu’il s’agisse de rencontres avec des personnes, des savoirs, des œuvres ou des expériences. Anne Dizerbo chercheure en sciences de l’éducation et professeure propose des ateliers biographiques, comme lieux apprenants autant que comme modalités de « pouvoir d’agir » des élèves.
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