L'Expresso du 2 Avril 2008 

Par François Jarraud

 

LE FAIT DU JOUR

Primaire : Une "consultation" scandaleuse

ÉDITORIAL

A quelle demande éducative doivent répondre les collectivités locales ?

LE SYSTEME

Primaire : Darcos confirme les nouveaux programmes l Le Snes manifeste aujourd'hui l Le mouvement lycéen prend de l'ampleur en Ile-de-France l Rennes : Le Forum des enseignants innovants

L’ÉLÈVE

Les indicateurs des lycées disponibles aujourd'hui l Ateliers et classes-relais : quel devenir ? l L'apprentissage continue sa croissance

LA CLASSE

Le Salon Icem de Nantes l Rencontres nationales sur l'accompagnement

CITOYENNETE

Mnouchkine lit les lettres à Hortefeux

LES DISCIPLINES

Français : Les 10 ans de Profs-L l Français : Un cœur simple l Sciences : Quel avenir ?

 

 

 

Le fait du jour

 

Primaire : Une "consultation" scandaleuse

De qui se moque-t-on ? Le 20 février, le ministre promettait une consultation des enseignants sur les nouveaux programmes du primaire avant leur adoption définitive. Celle-ci devait avoir lieu de façon très rapide, d'ici la fin mars, puis, après quelques interventions malheureuses, avant le 4 avril, date à partir de laquelle le ministère recueillerait les avis des instits.

 

On comprend maintenant la précipitation de la rue de Grenelle. Alors que le ministre présentait les programmes, certains manuels étaient sous presse. C'est le cas par exemple (mais c'est loin d'être le seul) du manuel d'Alain Bentolila, "L'île aux mots", publié par Nathan. Cité par X. Darcos comme un des inspirateurs de la réforme, ses nouveaux manuels de CM2  et de CM1 "conformes aux programmes de 2008" arrivent dans les écoles. 

 

Comment qualifier une consultation officielle qui a lieu alors que sont déjà en vente les manuels issus des programmes mis en consultation ? Puisque l'avis des enseignants qui vont avoir à appliquer la réforme est jugé ostensiblement sans valeur, de quels moyens doivent-ils user pour transmettre leur opinion ?

Le manuel Bentolila

Sur le Café, le dossier nouveaux programmes  

 

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A quelle demande éducative doivent répondre les collectivités locales ?

Les conseils municipaux et généraux viennent à peine d’être renouvelés que surgit une polémique supplémentaire sur le financement des politiques publiques. Elle a deux aspects. L’un est très médiatisé et concerne la contribution des collectivités à l’endettement global des pouvoirs publics. Cela prend d’autant plus d’ampleur que l’endettement de la France est de plus en plus critiqué sur la scène européenne… L’autre concerne le transfert des charges de l’Etat vers les collectivités. Lors du transfert des personnels TOS de l’Etat vers les départements et les régions, plusieurs collectivités et l’Association des Régions de France ont saisi le Conseil d’Etat pour annuler le décret de transfert. Celui-ci devrait leur donner prochainement raison, mettant fin à un feuilleton judiciaire de plus de deux ans, mais légitimant ainsi l’approche économique.

 

Les débats politiques promettent d’être vifs sur ces questions dans les mois et les années qui viennent et risquent de se prolonger sur la supposée « demande d’éducation » de la part des familles. On le voit en filigrane du dispositif annoncé l’an dernier « d’accompagnement éducatif ». Les parents, mais aussi les habitants d’un territoire, demanderaient qu’on ne laisse pas à eux-mêmes des enfants au moment où ils ne sont pas à l’école : aux collectivités le soin d’organiser l’accueil autour du temps scolaire des enfants et des jeunes, dans la mesure où les modalités et le sens seraient déterminés par l’école elle-même. C’est elle qui dirait qui est prioritaire, qui est rentré dans des procédures formalisées et quels sont les opérateurs désignés. Et dans ce jeu, les collectivités appelées à financer s’apprêtent légitimement à prendre toute leur place, sans forcément changer les termes du débat. Il n’est pas sûr qu’au final, les enfants les plus éloignés des attentes de l’école y trouvent réellement leur place : bien des parents ont du mal à comprendre ce que l’école leur demande, mais aimeraient simplement qu’elle les écoute, les reconnaisse et les considère comme co-éducateurs. Il est sûr en tout cas que cette « demande » a un déterminant fort : le développement des officines privées et des publicités afférentes qui alimentent le marché de l’angoisse scolaire. Avec consolations fiscales à la clé. Ceux qui en ont les moyens financiers, fussent-ils modestes, s’y précipitent, donnant plus de légitimité à cette demande sociale. Soyons-en convaincus : aujourd’hui l’accompagnement éducatif lave plus blanc, demain ce sera le chèque éducation. Le rapport Attali l’a d’ailleurs proposé et cela n’a pas fait réagir grand-monde.

 

Il y a un vrai risque, pour les familles comme pour les finances publiques locales, à laisser le seul prisme économique qualifier la « demande d’éducation ». Les communes ont beau avoir développé des contrats éducatifs locaux, veillé à aménager les temps de l’enfant, placé les activités sportives et culturelles sous le signe de l’émancipation, de la socialisation et de l’ouverture, les conseils généraux et régionaux ont beau chercher à mettre en cohérence leurs politiques publiques en direction des collégiens, des lycéens et des apprentis, en associant tous les acteurs des territoires, si la « demande d’éducation » est toujours sous-tendue par l’angoisse scolaire, les finances publiques ne suivront pas. Il est donc urgent de sortir de l’urgence, de prendre le temps de dire ce que nous voulons, ce qui est possible, de regarder ce qui a inspiré nos voisins, de mesurer le prix des investissements et de prendre le temps de bâtir, car ce n’est que dans la durée que les politiques produisent leurs effets. Les publicitaires le savent bien.

Olivier Masson

Secteur Education de la Ligue de l’enseignement.

 

 

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Primaire : Darcos confirme les nouveaux programmes

"Que font les parents d'élèves ? Ils achètent de vieilles recettes, des livres de naguère. Ils font l'école telle que nous souhaitons qu'elle soit faite". Sur BFM, Xavier Darcos a défendu les nouveaux programmes du primaire en glorifiant les vieux manuels.

 

Plus tard devant l'Assemblée nationale, il a reconnu avoir imposé un nouveau mode de rédaction des programmes. "L'élaboration a été assez lente, avec l'inspection générale de l'enseignement primaire, des savants, des professeurs au collège de France, ces programmes n'ont pas été décidés sur un coin de table de cuisine" affirme X. Darcos.

 

L'annonce par le Café, hier 1er avril, du retour aux programmes de 2002 relevait du poisson traditionnel. Apparemment la pêche était bonne…

Communiqué

Sur BFM TV

 

 

L'appel des 19 se renforce

Ce 1er avril, une quinzaine de représentants des 19 organisations et des premiers signataires de l’appel « Projet de programmes de l'école primaire : copie à revoir ! » présentaient leurs analyses à la presse. En attendant de rendre publiques les réponses des collègues aux questions posées par le ministère, dans une consultation très controversée, ils ont mis en évidence les incohérences et les insuffisances des programmes Darcos.

Le reportage du Café

La pétition contre les programmes

 

Le Snes manifeste aujourd'hui

Le SNES, le SNEP , le SNUEP FSU appellent à une nouvelle journée nationale d’action le 2 avril contre les suppressions de postes.

Snes

 

Le mouvement lycéen prend de l'ampleur en Ile-de-France

Une quarantaine de lycées et collèges étaient perturbés, essentiellement en banlieue, le 1er avril. 5 à 15 000 lycéens ont manifesté à Paris pour le rétablissement des postes d'enseignants. Des incidents ont eu lieu à Créteil. Par contre le mouvement ne démarre pas en province. Une nouvelle journée de mobilisation est annoncée jeudi 3 par l'Unl et la Fidl. Mais le mouvement est quasi inexistant en province.

Dépêche AFP

 

Rennes : Le Forum des enseignants innovants

De nouveaux témoignages sur ces journées de Rennes à l'occasion du 1er Forum des enseignants innovants.

Le déroulement du 1er Forum des enseignants innovants

La conférence d'E Hery

Le blog du Forum

 

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Les indicateurs des lycées disponibles aujourd'hui

C'est aujourd'hui, à partir de 10h30,  que le ministère publiera les traditionnels indicateurs des lycées. Ils évaluent le taux de réussite au bac et l'apport pédagogique de chaque établissement. Imparfaits, axés sur la seule réussite au bac, ces indicateurs renvoient une image partiale des établissements.

 

N'empêche, Phosphore surfe sur la vague Note2Be, en invitant les lycéens à évaluer leur établissement. Comment faire ? Les lycéens évalueront "la qualité du "vivre ensemble", "l'agrément du temps passé à la cantine" ou encore la variété des activités parascolaires.

Les indicateurs

Sur le Café, à quoi servent les indicateurs

Sur Phosphore

 

Ateliers et classes-relais : quel devenir ?

Que deviennent les 6 500 élèves qui passent chaque année en ateliers ou classes relais ? Conçus pour accueillir des collégiens en déscolarisation, comme les classes relais, ou pour mettre à l'écart des perturbateurs (pour les ateliers) ces deux dispositifs font l'objet d'une Note d'information ministérielle.

 

Que deviennent ces jeunes ? A vrai dire on ne le sait pas trop. Six mois après la fin de l'année scolaire de leur  séjour, on ne trouve plus que 37% d'élèves encore en collège.

L'étude

 

L'apprentissage continue sa croissance

Selon une étude de la Dares (ministère de l'emploi), l'apprentissage continue à attirer davantage de jeunes : +5% en 2006 avec 276 000 nouveaux contrats. Mais il s'adresse de plus en plus à des jeunes diplômés. 15% des contrats d'apprentissage concernent des diplômes de l'enseignement supérieur.

Communiuqé

 

Les chiffres clés de la jeunesse

Cette publication apporte les statistiques de base sur la jeunesse : évolution démographique, santé, études etc.

Les chiffres clés

 

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La classe

 

Le Salon Icem de Nantes

Les 26 et 27 mars, l'Icem organisait à Nantes son "Salon des initiatives". Un moment fort de rencontres entre enseignants autour des problèmes de la classe et du système éducatif. Le Café vous propose "des bribes, quelques synthèses d'exposés, une petite immersion au hasard des  ateliers, face à la Loire , à contre-courant des discours démagogiques qui croient proposer des réponses simples aux questions essentielles que se pose l'Ecole, cheminons un peu."

L"article de L Gillet

 

Rencontres nationales sur l'accompagnement

"Actions de soutien, PPRE, accompagnement éducatif, dispositifs relais, accompagnement à la scolarité … De l’élémentaire au secondaire, dans l’école comme en dehors, on assiste à une inflation sans cesse croissante des dispositifs d’aide aux élèves. Au moment où on se propose d’en étendre le principe, s’est-on suffisamment interrogé sur les effets réels de ce qui existe déjà ? " Le GFEN organise, les 5 et 6 avril,à Saint-Denis, en partenariat avec le Café pédagogique, l'OZp, le Snuipp, des Rencontres ouvertes à tous les acteurs de l'accompagnement (parents, éducateurs, enseignants etc.).

 

"Que se passe-t-il autour des devoirs du soir ? Comment redonner confiance, déplacer le rapport au scolaire, aux contenus et à l’apprentissage ? Que vaut l’Ecole s’il faut toujours plus que de l’école pour faire école ?" Pour faire face à toutes ces questions, les Rencontres mêlent tables rondes et ateliers. Parmi les intervenants, signalons G. Chauveau, S. Bonnery, JY Rochex, B. Suchaut etc.

Le programme

 

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Citoyenneté

 

Mnouchkine lit les lettres à Hortefeux

Près de 600 personnes ont écrit à B. Hortefeux en faveur de sans  papiers menacés à tout moment d'expulsion. Ariane Mnouchkine s'en empare le 7 avril  à Vincennes (94) dans le cadre d'un spectacle entièrement nouveau monté avec l'aide du RESF.

Le spectacle

 

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Les disciplines

 

Français : Les 10 ans de Profs-L

La liste de discussion des enseignants de français est née en mars 1998. Depuis plus de 40 000 messages ont été échangés sur la liste.  Et Profs-L est devenu une  référence dans l'univers des lettres. Bon anniversaire !

Sur Weblettres

 

Français : Un cœur simple

Le conte de Flaubert revient sur les écrans avec dans les rôles principaux Sandrine Bonnaire et Marina Foïs. Il offre une découverte en parallèle du style cinématographique et de la narration de Flaubert.

Sur le Cndp

 

Sciences : Quel avenir ?

Le collectif ActionSciences, regroupant les sociétés savantes scientifiques, les associations de professeurs de sciences de l'enseignement secondaire, l'association des professeurs de classes préparatoires, la Conférence de grandes écoles, les associations Femmes et sciences et femmes et mathématiques, organise a l'ENS (Paris) Samedi 5 Avril un colloque sur le thème : "Quel avenir pour les études scientifiques au lycée et dans l'enseignement supérieur".

Programme, renseignements et inscription

 

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le Cafe

 

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Par fjarraud , le mercredi 02 avril 2008.

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