Rencontre annuelle GFEN sur l'accompagnement - St Denis, 3 et 4 avril 2011Prendre du pouvoir, sur l'écrit et le reste... Qui maîtrise insuffisamment la lecture et l'écriture dès l'école élémentaire hypothèque l'ensemble de sa scolarité et fragilise son avenir professionnel et social. Pointée depuis longtemps comme priorité, la maîtrise de la langue reste - malgré les réformes successives, les débats de méthodes et l'effort des acteurs dans et hors l'école - le point faible de l'action éducative alors que c'est un maillon clé de la ségrégation scolaire.
Le GFEN, en partenariat notamment avec le Café Pédagogique, organisait une nouvelle édition de ses rencontres annuelles sur l'accompagnement. Cette année, la thématique retenue, "Prendre du pouvoir sur l'écrit", a encore permis de rassembler quelques spécialistes incontournables du sujet, et donné lieu à quelques belles conférences dont nous tentons de vous transmettre l'esprit, si ce n'est la lettre. Mais comme d'habitude, ce sont de nombreux ateliers qui ont permis de lier théories et pratiques, pour faire vivre aux enseignants, animateurs, professionnels de l'enfance ou cadres territoriaux présents la démarche du GFEN : au-delà des appuis théoriques, c'est la construction par les individus, dans des collectifs, qui leur "donnent à penser". Rêves égalitaires de la "réussite de tous" ou ambition politique d'un autre âge dans un monde qui promeut la préséance des "talents" et des "différences" ? L'avenir jugera si le défi diffuse ou s'il se perd dans les sables de l'individualisme triomphant. Une seule certitude semblait accompagner la centaine de participants à la fin du wee-end : malgré le temps pris, si rare par les temps qui courent, comme une impression de mieux pouvoir faire front en pensant et agissant ensemble. Résister, créer, entendait-on dans les couloirs... Le dire et le faire... |
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| | Jacques Bernardin et Henriette Zoughebi, pour entrer en matière "Nous avons besoin de retrouver une ambition éducative, alors que les politiques publiques axées sur le dogme de la réduction des moyens publics se traduisent par des fermures de classes ou des entendent s'adresser aux seuls "élèves volontaires et méritants" | | | Catherine Tauveron et l'interprétation"Les enrôler dans la tâche pour construire avec eux le vraisemblable"
Faut-il faire "anticiper" les élèves à partir d'indices partiels, comme on le voit souvent faire à partir de la quatrième de couverture ou de quelques extraits ? On sait désormais que les élèves vont souvent chercher à y trouver du connu, au risque de persister dans leur interprétation erronnée lorsque le vrai texte l'obligera à s'aventurer dans des chemins inconnus. C'est pourquoi Catherine Tauveron, à partir de l'observation attentive des réactions des élèves lors des échanges oraux dans la classe, appelle à faire attention "à l'anticipation non maîtrisée". | | | Yves Reuter : les mondes de l'écrit "La culture de l'écrit pour aider à penser, pas juste pour normer !"
Yves Reuter s'intéresse au phénomène d'enseignement-apprentissage à partir des contenus à enseigner. "Je n'ai ni vérité ni conseils à donner, à chacun de s'emparer des travaux des chercheurs en fonction de ce qu'ils y trouvent". les chercheurs servent à construire, reconstruire, explorer des possibles en cherchant les intérêts et les limites... | | | Elisabeth Bautier : "enseigner ce que l'Ecole requiert" Les usages scolaires du langage : l'exigence d'une familiarité avec l'univers de l'écrit, dès la maternelle.
Quels éléments sont de nature à perdre certains élèves ? A partir des évaluations PISA, Elisabeth Bautier trouve de quoi faire, pour aider les enfants à comprendre qu'il existe différentes façons de penser le monde. "Certains, jusqu'à l'Université, n'ont parfois pas encore compris quelles sont les exigences des nouvelles exigences curriculaires" : les évidences de certains sont pour les autres les territoires inconnus. "Le piège est que certains de ces apprentissages ne sont pas dans les programmes : les pratiques supposent des évidences qu'elles n'enseignent pas". Aujourd'hui, nombre d'enseignants pensent faire ce qui est bien, mais peuvent à leur corps défendant accroitre les difficultés sans les résoudre. | | | Ateliers d'écriture : toute une histoire... Après avoir acquis l'accès au secondaire, comment penser l'accession de tous au savoir ? C'est la question que pose en conclusion Jacques Bernardin à Michel Ducom, en citant l'exemple du passage de la lecture à l'écriture. Comment ouvrir l'écriture à tous ? | |
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| | | Jean Bernardin réconcilie avec la dictée Et l'orthographe, c'est vraiment simple aussi ?
Jean Bernardin a décidé de relever le défi dans son atelier. Il demande d'abord aux participants de chercher ce qui peut poser problème aux élèves, en demandant de se focaliser sur la nature précise des problèmes rencontrés : accents, homophones, lettres muettes, inversion de lettres, identification des règles d'accord des verbes, correspondance graphie-phonie... Mais pour quelles raisons plausibles ? manque de connaissances ? d'attention ? de maîtrise de la catégorie de situation dans laquelle on leur demande d'utiliser leurs connaissances ? | | | De Balzac à la techno ?Comment faire collaborer des enseignants de plusieurs disciplines au service d'un projet de lecture d'un texte de Balzac ?
Comment partir d'un texte littéraire pour entrer dans le monde technologique ? Encore un pari bizarre comme on n'entre trouve qu'au GFEN... | | | | |
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| | | Petite musique...Puisqu'il était question d'écriture, une des envoyées spéciales du Café joue le jeu de l'écriture... Quelques divagations personnelles sur le chemin du retour, entre voix intérieure et impressions de deux jours... | |
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