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Dossier : Redoublement 

Par François Jarraud





Pourquoi organiser une conférence de consensus sur le redoublement ? Le ministère a publié en novembre 2014 un décret qui a pratiquement limité le redoublement aux demandes des parents en classe d'orientation. Le succès de la conférence, les 27 et 28 janvier 2015, montre que le Cnesco a eu raison de lancer le débat. Car la suppression administrative ne règle en rien la réalité tenace des réponses à apporter à des difficultés scolaires de tous ordres. Quand on parle du redoublement on pose sur la table tout ce qui fait le vécu de la classe : la difficulté d'enseigner à tous, la nécessité de maintenir l'ordre scolaire, l'attribution des moyens, l'organisation de l'Ecole... C'est ce que montrent la dizaine d'articles de ce dossier.


Le sommaire du dossier

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2015/2015_redoublem[...]



Le Cnesco interroge le consensus sur le redoublement

Le Conseil national d'évaluation du système scolaire (Cnesco) ouvre le 27 janvier, avec l'IFé, une conférence de consensus sur le redoublement. Durant deux jours, spécialistes et praticiens témoignent du redoublement, de ses effets et des remèdes qu'on peut lui apporter devant un jury tiré au sort présidé par André Tricot. Alors que le ministère vient de publier un décret qui supprime quasiment le redoublement, le Cnesco cherche une réelle évolution des pratiques capable de répondre à une question "oubliée" rue de Grenelle : Une fois le redoublement supprimé que fait-on des élèves qui auraient redoublé ?


Durant deux journées, les 27 et 28 janvier, les meilleurs spécialistes du redoublement vont se succéder devant le jury tiré au sort par le Cnesco parmi plus de 500 candidatures. Les travaux des chercheurs, les expériences des praticiens et les avis des décideurs seront partagés afin d'aboutir à des conclusions scientifiques qui seront largement diffusées dans la communauté éducative grâce à des partenariats multiples (Café Pédagogique, Canopé, ESENESR). Ces conférences permettront à la fois d'aider les parents dans leur rôle d'éducateur, et d'éclairer, dans leurs pratiques, les acteurs de terrain. Près de 200 établissements partenaires de la conférence organisée par le Cnesco et l'Ifé , ont préparé les questions de la conférence. Le jury remettra en février se conclusions.


Une pratique massive en France


Même si le redoublement a fortement reculé ces dernières années sous la pression de l'institution scolaire, la France lui reste largement fidèle. Selon Pisa, nous serions le 5ème pays de l'Ocde pour le nombre de redoublants. 28% des jeunes de 15 ans ont redoublé au moins une fois. "Cette contre-performance cache de plus fortes disparités entre les voies (chiffres de la DEPP) : 82% d'élèves en retard en CAP, 57% en 2nde professionnelle et 20% en 2nde générale et technologique", précise le Cnesco. Le  taux de redoublement est particulièrement élevé dans les classes d'orientation. C'est en 2de qu'il est le plus fort ce qui pou rle Cnesco montre bien que "le redoublement joue un rôle stratégique et reflète un décalage entre ambition des familles et recommandation des équipes pédagogiques."


Le redoublement ne touche pas tous les jeunes de façon égale. Il concerne beaucoup plus les garçons que les filles. Le niveau d'éducation des parents est fortement lié à la probabilité d'avoir redoublé. Plus les parents sont éduqués, plus les chances d'avoir redoublé à 15 ans sont faibles. Ainsi, en 2012, avoir une mère diplômée du supérieur divise la probabilité d'avoir redoublé par presque 3 par rapport au fait d'avoir une mère ayant au plus un niveau collège. Les conditions économiques, appréhendées par le statut d'emploi des parents (temps plein, temps partiel, chômage), impactent fortement le redoublement en 2012. Ainsi, un élève dont le père est au chômage ou travaille à temps partiel a deux fois plus de chance d'avoir redoublé qu'un élève dont le père travaille à temps plein. Enfin le redoublement a à voir avec l'appartenance ethnique. En 2003, un élève dont la langue des parents n'était pas le français avait une probabilité de redoubler 79 % plus élevé qu'un élève dont les parents parlent le français.


Le redoublement est-il efficace ?


De nombreuses études ont travaillé sur cette question. De nombreuses études, à commencer par celles de T. Troncin ou D. Meuret, ont pourtant souligné l'inefficacité pédagogique du redoublement. Pour D. Meuret, "en règle générale, à l'école et au collège, le redoublement s'avère peu équitable et inefficace du point de vue des progrès individuels des élèves. Il affecte négativement la motivation, le sentiment de performance et les comportements d'apprentissage de ceux-ci et les stigmatise : à niveau égal en fin de troisième, les élèves « en retard » obtiennent de moins bonnes notes que les élèves « à l'heure », sont moins ambitieux que ceux-ci et sont plus souvent orientés en filière professionnelle. En outre, les comparaisons internationales montrent que le redoublement est inefficace du point de vue des résultats d'ensemble des systèmes éducatifs".


Ce qui est nouveau, selon le Cnesco, c'est que l'on connait de façon plus fine les effets du redoublement. "Dans la majorité des études", écrit le Cnesco, "le redoublement n'a pas d'effet sur les performances scolaires à long terme. Quelques études obtiennent des effets positifs à court terme dans des contextes très particuliers (notamment lorsque le redoublement est accompagné d'autres dispositifs de remédiation comme des écoles d'été). Le redoublement a par contre toujours un effet négatif sur les trajectoires scolaires et demeure le meilleur déterminant du décrochage. Il semble également impacter négativement le revenu futur du jeune adulte en agissant comme un signal de faible performance du salarié pour les entreprises".


Comment faire pour s'en passer ?


Dans de nombreux pays le redoublement a disparu et les établissements ont développé des alternatives. Selon le Cnesco, "la quasi-totalité des pays européens offrent aux élèves la possibilité de passer des épreuves supplémentaires (écrites et/ou orales selon le pays) en fin d'année scolaire pour rattraper les cours pour lesquels les notes ont été jugées trop faibles par l'équipe enseignante. Ce type d'organisation limite l'incidence d'un "accident de parcours" et corrige le caractère aléatoire de certaines évaluations." D'autres pays , comme l'Allemagne ou l'Espagne, pratiquent la promotion conditionnelle. L'élève passe en classe supérieure mais doit suivre un programme de rattrapage dans la matière où ses résultats sont insuffisants. En Italie, on a créé des écoles d'été pour les élèves ayant de mauvais résultats. Si l'on sort des états européens, le colloque sur l'Asie organisé par le CIEP et la Revue d'éducation de Sèvres, a souligné le cas du Japon. Au Japon tous les jeunes suivent ensemble l'école obligatoire. Chaque classe est divisée en 6 groupes hétérogènes qui réalisent ensemble des travaux variés. Les classes sont délibérément hétérogènes puisque l'école doit représenter le peuple. Le présente, la tradition scolaire est marquée par des curricula inclusifs et favorisant les apprentissages transdisciplinaires. Ils intègrent le tokkatsu : des "activités spéciales " qui sont transdisciplinaires et visent à développer l'enfant dans sa globalité. telle que Ryoko Tsuneyoshi le présente, la tradition scolaire est marquée par des curricula inclusifs et favorisant les apprentissages transdisciplinaires. Ils intègrent le tokkatsu : des "activités spéciales " qui sont transdisciplinaires et visent à développer l'enfant dans sa globalité.


Des classes moins chargées...


Dans les bonnes pratiques qui permettent d'éviter l'échec et le redoublement , le Cnesco n'hésite pas à citer les classes à effectifs réduits. "Les classes à effectifs réduits peuvent permettre aux enseignants de modifier leur pédagogie en consacrant davantage de temps, d'attention à chaque élève", écrit le Cnesco. "La probabilité d'avoir des élèves perturbateurs dans une classe est également plus faible lorsque le nombre d'élèves est réduit. Jusqu'aux années 2000, la littérature était peu concluante sur l'effet de la taille des classes. Mais de nouvelles méthodes statistiques plus robustes aboutissent aujourd'hui à des résultats unanimes. La diminution de la taille des classes améliore, au moins à court terme, les performances des élèves en moyenne ; les effets sont beaucoup plus forts chez les élèves présentant des difficultés scolaires, chez les élèves issus de minorités ethniques ou de milieux sociaux défavorisés ; les bénéfices de classes à effectif réduit sont particulièrement élevés en primaire, voire en maternelle, et beaucoup plus modeste plus tard dans la scolarité". Cet effort pourrait être déterminant pour les établissements prioritaires.


Le Cnesco cible aussi d'autres outils pour faire baiser le redoublement. Par exemple le looping : garder le même enseignant plusieurs années facilite l'intégration de tous les élèves et améliore la gestion de la différence dans la classe. L'organisation des programmes en cycles, et non sur une base annuelle, fait également reculer le redoublement.


Et en France ?


Peu d'établissements français ont vraiment développer des politiques de lutte contre le redoublement. Fin août 2014 nous avions rencontré Mme Mengin, principale du collège Louise Michel à Paris. Selon elle, le taux de redoublement du collège est passé de 7 à 1% en fin de 3ème en travaillant sur les difficultés des élèves. Une aide individualisée financée sur fonds européen (FSE) permet un suivi efficace et individuel des élèves en difficulté sur la base d'un diagnostic posé par les enseignants. Ces élèves sont aussi suivis par des dispositifs locaux en dehors du collège. Mais pour faire reculer le redoublement "on communique énormément avec les parents", confie Marie-Christine Mengin.


Au lycée Monnet de Crépy-en-Valois, " les chefs d'établissement des 4 collèges et du lycée général et technologique développent ensemble une démarche d'information intense, précoce et ciblée vers les élèves autant que vers leurs familles, ainsi que vers les personnels", explique le Cnesco. "Chaque collège repère lors des conseils de classe du premier trimestre les collégiens qui soit surestiment leurs capacités à réussir au LGT, soit les sous-estiment. Le dialogue se poursuit avec les familles et les élèves et ceux qui sont volontaires sont accueillis une demi-journée au lycée général et technologique, en complément parfois d'un « mini-stage » au lycée professionnel, accompagnés par des élèves volontaires de 2nd générale et technologique. Ils sont ensuite invités à revenir, avec leur famille, pour les journées portes ouvertes. En classe de 2GT, lorsque les résultats ou la motivation ne permettent pas d'envisager un passage en 1ère générale ou technologie, des stages « passerelle » vers la voie professionnelle en lycée professionnel ou en entreprise est proposé." Résultat : le taux de redoublement en seconde est passé de 16% en 2009 à 8% en 2014.


François Jarraud


Au Japon

http://www.cafepedagogique.net/communautes/EducationAsie2014/Lists/[...]





Redoublement : Qu'en pensent les enseignants, les parents et les élèves ?

Et si le redoublement durait parce que finalement tout le monde y tient ? La proposition peut surprendre mais au final tout le monde l'aime le redoublement. Selon une étude réalisée par le Cnesco auprès de près de 6000 collégiens et lycéens, les élèves sont très majoritairement favorables au redoublement...  Mais ils sont aussi bien placés pour connaitre ses effets négatifs. Une position ambivalente qui n'est pas éloignée de  celle des enseignants et parents. Les professeurs se lamentent aussi sur le redoublement mais continuent très majoritairement à le juger utile. Les parents aussi. Comment expliquer cette ambiguïté ?


Des élèves attachés mais critiques


Le Cnesco a pris l'initiative d'interroger 3302 collégiens et 2314 lycéens venus de 59 établissements sur leur rapport au redoublement. L'enquête confirme ce que l'on sait de l'attachement au redoublement. Elle apporte néanmoins de fortes nuances.


Selon cette étude, 69% des lycéens  et collégiens se déclarent défavorables à la suppression du redoublement. 80% voient dans le redoublement une seconde chance. 73% le jugent utile.  L'adhésion au redoublement est plus forte chez les lycéens que chez les collégiens, chez les filles que chez les garçons, chez les "bons élèves" que chez les élèves faibles. Les redoublants gardent le souvenir positif d'une année d'efforts. " 67 % des redoublants déclarent s'être plus investis dans leur travail l'année de leur redoublement ;  71 % des lycéens et collégiens sont tout à fait ou plutôt d'accord avec l'affirmation : « J'ai eu de meilleurs résultats l'année redoublée »", affirme l'étude.


Mais cet attachement n'empêche pas les jeunes de pointer les dégâts qui accompagnent le redoublement. 64% estiment que le redoublement démotive. On constate aussi un fort sentiment d'injustice. Un collégien redoublant sur deux déclare que la décision de redoubler était pas juste. 59% se sont ennuyés en refaisant les mêmes programmes. 35% déclarent avoir eu envie d'arrêter l'école.


Et si le redoublement avait son utilité ?


Du côté des enseignants, Hugues Draelants a étudié de près, en 2012, le rapport qu'entretiennent les enseignants belges au redoublement. Pour lui, s'il se maintient contre vents et marées, c'est tout simplement parce qu'il a son utilité. " Le redoublement fait l'objet d'un attachement social important et est une pratique difficile à abolir", écrit-il. "D'une part, car nombre d'acteurs scolaires continuent à croire dans son efficacité.. D'autre part, peut-être plus fondamentalement, car le redoublement servait et sert toujours en Communauté française belge (là où il n'est pas interdit) à assumer une série de fonctions latentes". Il en distingue quatre : "une fonction de gestion de l'hétérogénéité et de tri des élèves au sein des établissements ; une fonction de positionnement stratégique et symbolique par rapport à des établissements environnants ; une fonction de régulation de l'ordre scolaire au sein de la classe ; une fonction de maintien de l'autonomie professionnelle des enseignants".


Ainsi le redoublement participerait du fonctionnement ordinaire du système , du positionnement symbolique des établissements et de l'ordre scolaire quotidien. "En l'absence du redoublement, les enseignants se plaignent du défaut de motivation induit auprès des élèves, il devient (encore plus) difficile de les faire travailler", écrit-il. "Ce type de réaction… traduit ainsi le problème d'une relation de longue complicité entre le principe de la menace et le système scolaire qui a été observée en Belgique francophone. La remise en cause du redoublement, bouleverse donc les rôles jusque là établis et soutenus par ce dispositif et redistribue les cartes du pouvoir. Les enseignants ressentent en effet des problèmes d'autorité…, ce qui apparaît fortement déstabilisant".


H Draelants soulève une dernière raison qui explique l'attachement des enseignants au redoublement. "L'interdiction du redoublement au sein du premier cycle participe de fait avec d'autres mesures – instauration d'un droit de recours face aux décisions du conseil de classe ; complication de la procédure d'exclusion ; règles très précises aux refus d'inscription – à priver les établissements et les enseignants de leurs instruments de régulation ordinaire. Face à cette abolition des anciens repères, certains enseignants résistent afin de conserver la maîtrise de leur profession. Ainsi, l'attachement manifesté par les enseignants vis-à-vis du redoublement peut aussi se comprendre comme l'expression d'un groupe professionnel qui revendique le maintien de son autonomie et une certaine vision de ce que l'Ecole doit être. Le redoublement apparaît en effet comme un des instruments de la sélection méritocratique qui, elle même, symbolise un certain pouvoir enseignant et modèle de fonctionnement du système scolaire aujourd'hui en crise". La défense du redoublement par les enseignants est donc liée à la défense de l' « autonomie relative » de l'Ecole par rapport au politique et par rapport aux chercheurs et experts qui inspirent celle-ci, voire par rapport aux parents ou au « marché »".


Les parents attachés aussi au redoublement


Le dernier paradoxe est à chercher du coté des parents. Selon un sondage réalisé pour l'Apel en décembre 2012, seulement une minorité de parents (41%) le jugent mauvais ou estiment qu'il n'aide pas (43%). Des pourcentages qui sont proches des enseignants ces derniers ayant une opinion un peu plus positive encore du redoublement. Il est vrai que, comme pour les enseignants, le redoublement entre aussi dans les stratégies familiales. C'est particulièrement clair en 3èe et en seconde où de nombreux parents préfèrent le redoublement à une orientation non souhaitée (en L.P. par exemple). S'attaquer au redoublement c'est au final aussi bien créer de l'insécurité que détruire ce qui est vraiment un mythe collectif.


François Jarraud


Draelants

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/12/12122012Ar[...]

Sondage Apel

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Comment utiliser l'argent de la suppression du redoublement ?

La suppression du redoublement va-t-elle combler les voeux intimes des enseignants ? Le colloque sur le redoublement organisé par le Cnesco et l'IFé s'est terminé le 28 janvier par des  questions sur l'utilisation des moyens libérés par une suppression du redoublement. Depuis des années des chiffres circulent sur le coût du redoublement. Pour le colloque l'Institut de Politiques Publiques (IPP) a réalisé une étude précise qui tente de modéliser les effets financiers de la suppression du redoublement. Et d'anticiper sur sa gestion.


Le travail d'Asma Benhenda et Julien Grenet est novateur car il tente une véritable simulation d'un phénomène complexe. En effet il ne suffit pas de multiplier le coût de la formation des élèves par le nombre de redoublants pour évaluer le "revenu" de sa suppression. A. Benhenda et J Grenet montrent par exemple qu'il faut retrancher du nombre des redoublants ceux qui sont en classe d'examen. Car la suppression du redoublement ne peut pas interdire de repasser un examen. D'autre part le redoublement a un effet sur les trajectoires scolaires : les redoublants ont plus tendance que les autres à être orientés vers la voie professionnelle. Or celle ci est plus couteuse que la voie générale.


En tenant compte de tout cela, A. Benhedna et J. Grenet arrive à évaluer le profit d'une suppression du redoublement à environ 2 milliards dont 1 pour le lycée,  0,6 pour le collège et 0,4 pour l'école. C'est une estimation car une partie du coût est financé par les collectivités locales et l'éducation a des frais fixes incompressibles (équipements scolaires par ex.). Les deux milliards sont onc une borne supérieure.


Un autre apport important de l'étude c'est de montrer que l'effet n'est pas immédiat. Dans l'immédiat la suppression du redoublement augmente le stock d'élèves et coute environ 20 millions durant sa première année. Les premières économies d'une suppression en 2015 ne se verraient qu'e 2017 où on pourrait réaliser 240 millions d'économies. C'est seulement en 2027 que l'on atteindrait 2 milliards d'économie.


Oui mais que faire de cet argent ? Que représente-t-il dans le budget de l'éducation nationale ? Le jury de la conférence multiplie les questions. Pourrait-on augmenter les salaires des enseignants ? Julien Grenet recadre les questions. Quel usage l'Etat ferait il de ces économies ? La suppression du redoublement correspond à terme à une baisse de 3% du nombre d'élèves. A partir de là l'Etat peut supprimer des postes ou les réaffecter. S'il supprime il bénéficie des 2 milliards. S'il maintient les moyens enseignants le ministère pourrait diminuer le nombre d'élèves par classe : en moyenne cela ferait 5,4 élève en moins par classe au primaire. Un véritable rêve des enseignants qui se réaliserait ! On pourrait aussi diminuer plus fortement encore le nombre d'élèves en zone prioritaire et le laisser stable en zone non prioritaire. Depuis les travaux de Valdenaire on sait que cela aurait un effet important pour diminuer l'échec scolaire. Autre possibilité avancée par J Grenet, la création de "summer schools" pour le quart des élèves le plus en difficulté.


Finalement la conférence se termine sur cette perspective d'une éducation nationale qui retrouverait des marges de manoeuvre pour agir pour réduire les inégalités et en même temps améliorer le travail enseignant. Alors que depuis des années les injonctions venues du sommet ont plutôt dégradé le métier enseignant, la suppression du redoublement permettrait-elle de réconcilier les enseignants avec la politique ministérielle ?


François Jarraud



Redoublement : Comment font-ils ailleurs ?

La France n'est pas une exception. De nombreux pays s'interrogent sur l'efficacité du redoublement et surtout sur les solutions de remplacement pour les élèves en échec. La conférence de consensus qui se tient à Paris les 27 et 28 janvier sous la houlette du CNESCO (conseil national d'évaluation du système scolaire) a ouvert sa seconde journée par des éclairages étrangers. Il en ressort que personne ne possède de solution miracle. Mais que les réponses sont à rechercher du côté de la pédagogie et de l'accompagnement des élèves. Sans oublier de s'assurer l'adhésion des professeurs pour qui le redoublement reste souvent un pis-aller, faute de mieux.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/29012015Articl[...]


Redoublement : Ca coûte combien ?

Difficile d'évaluer le coût réel du redoublement. Encore plus difficile d'évaluer le profit de sa suppression. Pourtant le Cnesco a demandé à l'Institut des politiques publiques (IPP), un organisme de recherche lié à l'Ecole d'économie de Paris, d'évaluer l'impact financier de la suppression du redoublement. La surprise c'est que si le redoublement coute cher, sa suppression n'est rentable que lentement.

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/27012015Article[...]


Le redoublement, une question de système ou de culture ?

Qu'est ce qui explique l'extraordinaire longévité du redoublement en France ? La première journée de la conférence organisée par le Cnesco et l'IFé sur le redoublement, le 27 janvier, voit chercheurs et praticiens tenter d'expliquer l'originalité française. Quelle est la part de l'organisation scolaire, du système ? Quelle est celle des croyances collectives ou enseignantes ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/28012015Arti[...]


Redoublement : Quel sens donner aux inégalités sociales ?

Comment expliquer le fort lien entre inégalités sociales et redoublement ? Peut-on parler de discrimination voir d'apartheid ? Le 27 janvier, lors de la conférence de consensus sur le redoublement organisée par le Cnesco et l'IFé, plusieurs universitaires ont choisi de mettre l'accent sur les failles culturelles des familles des redoublants. Du coup la réponse au redoublement devient strictement pédagogique. Adieu le social !

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/01/28012015Articl[...]




Sur le site du Café


Par fjarraud , le vendredi 23 janvier 2015.

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