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La "classe déc" m’a appris à me séparer de ma fille !

« Quand j'ai su que ma fille de 10 ans allait partir trois semaines, très exactement 19 jours et donc 18 nuits, en classe découvertes, les questions ont fusé. Comment va-t-elle faire pour manger correctement (elle qui est si difficile…)? Pourra-t-elle s'endormir le soir pour sans que nous, ses parents, ne lui chantions quelques berceuses ? Saura-t-elle s’habiller comme il faut ? Et surtout, la question principale et inavouée : comment allons-nous faire, sa maman et moi, pour vivre 19 jours loin d'elle ? Heureusement les courriers et les mails de la maîtresse ont été un lien précieux entre notre fille et nous. Quand elle est revenue de son séjour, elle nous a immédiatement lancé que c'était "trop bien" et que c’était passé "trop vite". Cela m’a bien évidemment rassuré et fait plaisir. Question de point de vue. Je ne lui ai pas dit à quel point cette "épreuve" m’avait parue aussi longue qu'un quinquennat présidentiel. Aujourd'hui cela reste un magnifique souvenir pour elle et, du coup, pour nous aussi. Elle a appris à vivre un peu sans ses parents (et nous sans elle !). D'ailleurs elle va bientôt partir pour la première fois en colo avec ses copines, poussée par... son père. Et oui, finalement, tout arrive. Tout arrive à tel point que la maîtresse de mon fils vient de nous annoncer qu’il partait 5 jours en classe découvertes. La tuile ! Il est trop petit, non ? »

Tristan, papa d’Anouchka, 10 ans et Roman, 5 ans in Loisirs Education, décembre 2008

Partir en séjour collectif

 

Le départ en lui-même présente des avantages qu’on ne perçoit pas toujours d’emblée et les ignorer peut être source de malentendus. Pour certains enfants (et même des adolescents !), ce sera la première occasion de passer plusieurs nuits en dehors du cadre familial, de prendre un moyen de transport collectif sur une longue distance, de rencontrer d’autres adultes dans un cadre éducatif (par exemple des animateurs). Ces perspectives peuvent générer des peurs auprès des enfants ou de leurs familles et il n’est pas toujours évident pour un enseignant de le déceler. Les familles ne le diront pas facilement et sont généralement soucieuses que l’on préserve leur intimité.


Loisirs education* Quitter son cercle habituel de relations est une expérience nouvelle pour certains enfants et adolescents, qui peuvent ainsi découvrir que l’horizon n’est pas forcément défini par le même groupe de pairs qu’on côtoie en classe et qu’on retrouve le soir après l’école. Cela nous renvoie à la question large de la mixité sociale ou de genre. Les élèves pourront rencontrer lors du séjour d’autres élèves d’origine variée (milieu rural ou urbain, autres régions, autres origines sociales). Il peut être alors utile aux enseignants d’avoir des échanges préalables avec les collègues présents sur le même séjour, de prévoir ensemble quelques activités communes avec les jeunes, de mettre en place une correspondance…

 

L’expérience de règles collectives régulées par un autre adulte que ses propres parents ou le milieu familial - ainsi que l’implication du groupe de pairs dans cette régulation - permettent de prendre conscience des enjeux du « vivre ensemble ».  Des éducateurs, des associations d’éducation populaire, des mouvements pédagogiques peuvent aider dans cette réflexion.

 

A plus long terme, ces voyages initient à la mobilité géographique et culturelle, ce qui est fort utile pour apprendre tout au long de la vie. Le manque d’expérience dans ce domaine est un frein important à la poursuite d’études. Parce que les adultes de demain devront au cours de leur vie changer davantage d’activités que les générations précédentes, il est utile qu’ils ne s’enferment ni dans leur territoire, ni dans leurs représentations…