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Le soutien scolaire : l'entrée du marché?

Partout dans le monde, le marché du soutien scolaire se répand, parti de l’Asie du Sud-Est, il s’est disséminé vers l’Europe de l’Est, puis de l’Ouest, puis en Afrique. Ce secteur pourrait symboliser la marchandisation de l’économie mais il revêt autant de réalités que de systèmes à l’ombre desquels il s’abrite, comme l’explique Mark Bray. Le soutien scolaire peut être exercé par des étudiants, des enseignants en complément de leurs cours, des tuteurs professionnels, dans le cadre d’une relation de gré à gré, d’associations ou de sociétés qui peuvent être internationales. Ce ne sont pas forcément les élèves les plus en difficulté qui en bénéficient ; le recours au soutien scolaire est parfois vécu comme une obligation pour garantir la réussite de l’élève. Dans certains pays, ce sont les enseignants de la classe, gratuite, qui assurent le soutien, payant, après la classe, afin de compléter un revenu faible, comme l’explique David Instance dans sa contribution écrite.

Des initiatives publiques s’emparent aussi du soutien scolaire pour favoriser la réussite scolaire de tous et réduire les inégalités. C’est le cas de la Corée du Sud avec son « cyber home learning system », un dispositif de soutien à distance basé sur un diagnostic et un programme individualisés, des classes virtuelles,  ainsi qu’un système de tutorat associant des enseignants et des parents. 1,6 millions d’élèves ont  déjà bénéficié du programme dont la qualité a été soulignée par une enquête de satisfaction analysée par Kim Kwan Young.

Au Maroc, le tissu associatif est mis à contribution pour développer des écoles non formelles afin de lancer des ponts entre l’éducation non formelle et la scolarité. Lancées en 98, elles s’adressent aux 2 millions d’enfants de 8 à 16 ans ne sont pas scolarisés. L’école va à leur rencontre, s’adapte à leur rythme et prend en compte leurs contraintes, souvent cause du décrochage scolaire. Hssain Oujour précise que les écoles non formelles sont du ressort du ministère de l’éducation nationale où une direction leur est dédiée.

L’emprise du privé dépasse le soutien scolaire et la marchandisation se manifeste aussi au niveau des systèmes éducatifs. L’exemple de la Russie est à ce titre édifiant. La loi de la Fédération pour l’éducation publiée en 1992 « est considérée par l’UNESCO comme l’une des plus libérales au monde », «elle « stipule que l’État prend l’engagement de financer les services d’éducation, mais seulement dans le cadre du standard national d’éducation » explique Evgueny Bunimovich. Le niveau local est privilégié pour développer les politiques éducatives et déterminer les conditions financières d’accès à l’école.

Le modèle finlandais, se pose, à contrario, comme un modèle de système public d’éducation. Le secteur privé y est très peu développé. Là aussi, le niveau de décision se situe localement avec une large autonomie accordée aux établissements. Pour Minna Prunnila la réussite du système est lisible dans le taux de poursuite d’études «  Environ 97% des élèves qui finissent la scolarité obligatoire continuent directement le second cycle du lycée ou de l’enseignement professionnel ou entrent dans le système de l’éducation additionnelle (soit une année d’études complémentaire) » précise t’-elle. Et là, nulle allusion au soutien.

Monique Royer

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