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Le Cafe à Cape Town > Messages > En bonne compagnie
En bonne compagnie

Il n’est de beau voyage qui ne s’apprécie en bonne compagnie. La délégation française invitée à Cape Town est composée d’enseignants remarquables et remarqués lors de différentes manifestations et sur les pages du Café Pédagogique.

 

David Hebert fait partie d’une espèce menacée, celle des Rased, réseau d’enseignants spécialisés qui interviennent en appui des équipes pédagogiques pour accompagner les enfants en difficulté d’apprentissage. Intervenant auprès d’élèves de maternelles, David mène depuis dix ans une véritable recherche action. Le dictionnaire des p@reils est le fruit de cette démarche « Les problématiques d’abstraction et d’images mentales me sont alors apparues de plus en plus précisément dans la genèse de l’échec de ces élèves. » Les réflexions de David sont d’autant plus passionnantes qu’elles s’appliquent à des enfants de maternelle pour qui la remédiation constitue le plus sûr moyen de ne pas être exclus définitivement des apprentissages de base. Apprendre à apprendre dès la maternelle, par un travail collaboratif, de description, de classement, d’argumentation et de communication, l’atteinte de l’objectif est facilité par l’usage des Tice.

David utilise Didapage pour rassembler les travaux des enfants et créer les dictionnaires des pareils ainsi que  le tableau interactif pour valoriser et partager le travail. A partir d’objets tirés d’un sac à malice, les enfants constituent des collections, « des pareils », les décrivent. Leur collection est photographiée, leurs explications sont filmées et le tout est rassemblé sous forme de jeux avec le logiciel Didapage. Les jeux peuvent ainsi être partagés avec d’autres élèves ou la famille. Les dictionnaires des p@reils essaiment en France et ailleurs, s’affichent ensemble, se font écho. Le projet de David Hebert a été récompensé au forum des enseignants innovants français à Dax.

 

A Dax, Florence Rebeschini Aulanier a remporté le grand prix. Son projet a surpris, séduit avec son côté doux dingue et son ambition. Enseignante en sciences économiques et sociales, Florence convoque l’art lyrique pour combattre les clichés. Ses élèves de terminale se font librettistes pour traiter de la discrimination. Le compositeur Benjamin Hamon met l’opéra en musique qui devient ensuite un court opéra filmé. Auparavant un travail sur l’art vocal aura été réalisé avec des chanteuses lyriques afin que les élèves puissent se faire interprètes de leur propre création. De son côté, Florence fournit chiffres et données. Elle veille au fil des portées à ce que les composantes du programme de terminale ne soient pas oubliées.

Depuis quatre ans, l’idée prend corps de multiples façons, entraînant dans son sillage une école primaire, un collège, une maison de retraite, franchissant les frontières des générations. Elle a séduit des partenaires précieux : DRAC, Conseil Régional de Picardie, mairies et même des mécènes privés. « Combattre ce qu’il y a de plus laid chez l’homme par ce qu’il y a de plus beau », le propos de Florence Aulanier sont percutants dans une Région où le Front National a atteint par endroit 25% des suffrages. L’idée de prendre à pleine voix les variantes de la discrimination essaime et grandit. Les opéras se donnent sur scène ou s’exposent en films, accompagnés de multiples initiatives qui invitent toutes les générations à réfléchir en musique. La représentation musicale se vit alors comme une lutte douce contre les représentations.

 En donnant accès l’opéra à des adolescents et à leurs parents dont la culture ne les portaient pas spontanément vers ce type de musique, l’initiative ouvre les horizons en dépoussiérant les clichés d’un opéra nid de castafiores. En organisant des spectacles dans les maisons de retraite, elle donne l’occasion à des personnes de générations différentes de se débarrasser de leurs à priori respectifs. En exposant par la voie artistique les données brutes des différences sources d’inégalités, les courts opéras favorisent une prise de conscience là où les campagnes de sensibilisation s’émoussent dans leur portée.

 

David Cordina et Laurence Juin ont eu les honneurs du jury du forum des enseignants innovants européens de Berlin. Leur projet est là aussi une belle histoire. Laurence est enseignante en français et en histoire-géographie dans un lycée professionnel de La Rochelle. David est enseignant en français langues étrangères à l’Université de Lille. D’un côté, des élèves souvent peu motivés par le lycée avec le sentiment d’être dans une voie de garage, de l’autre des étudiants chinois qui ont besoin de se mettre dans le bain du français. David et Laurence ont dressé entre eux un pont virtuel, composé de tweets. L’expérience est allée bien au-delà des espérances, l’usage de twitter s’est imposé dans la classe de Laurence comme un véritable outil pédagogique.

La classe twitter rochelaise est devenue au fil des mois, un exemple pour d’autres enseignants. Présence dans les médias, relais sur les réseaux de profs, l’expérience fait la preuve par A + B du potentiel des réseaux sociaux en éducation pour peu que leurs usages soient pensés, encadrés, prennent du sens pédagogique. C’est là aussi que David et Laurence sont particulièrement pertinents : le récit de leurs pratiques sur leurs blogs ouvrent des pistes pour une exploitation pédagogique, replacent l’expérience dans une réflexion, construisent un cadre que d’autres enseignants peuvent s’approprier.

 

Elisabeth, David, Laurence et David ont chacun de leur façon, avec des outils différents, des approches spécifiques, produit des projets qui permettent aux élèves de s’approprier des savoirs par une construction collective, collaborative. On sent derrière leur projet la recherche de l’outil technologique qui facilitera cet apprentissage, le facilitera seulement. On dénote en somme beaucoup de points communs entre des expériences différentes dans des contextes différents ; le principal sans doute : battre en brèche les représentations et donner les moyens aux élèves d’exploiter leur potentiel malgré les obstacles, les difficultés d’apprentissages, les différences sociales ou les idées reçues.

Avec ces quatre enseignants, je serai, c’est sur, en excellente compagnie : de l’innovation, de la créativité, de la fantaisie et de la pensée, de quoi occuper nos longues heures de voyages en échanges.

Le dictionnaire des p@reils

http://www.pareils.free-h.net/DictionnairesFR.htm

Un exemple de court opéra

http://www.dailymotion.com/video/xcyx5q_au-bon-accueil_school#from=embed

Twitter en classe

http://frompennylane.blogspace.fr/

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